Think Culture 2017 : « Les collectivités ont des difficultés à suivre l’innovation » (Pascal Keiser)
« Sur le numérique, les collectivités font ce qu’elles peuvent avec les moyens dont elles disposent dans un monde en accélération constante. Dans des temps très courts, le monde change. Cette dynamique d’accélération complique la capacité des collectivités à suivre l’innovation. (…) C’est ce rapport au temps et aux usages qui complique l’appropriation du numérique par les collectivités », déclare Pascal Keiser
Commissaire général de la candidature de Bourges au titre de Capitale européenne de la culture 2028 @ Ville de Bourges • Président @ La Manufacture
, co-fondateur et coordinateur général de French Tech Culture lors de l’atelier « Les territoires à l’ère numérique : quelles conséquences sur la vie culturelle locale et les modalités de son soutien ? », organisé dans le cadre de Think Culture
Événement dédié à l’innovation dans le pilotage de la culture, organisé par News Tank Culture
2017 à l’université Paris-Dauphine le 05/09/2017.
« Le numérique impacte la culture dans sa diffusion. Les artistes sont les premiers entrepreneurs de leur carrière, ils doivent être au contact direct avec leur public. Nous prenons en compte cette nouvelle manière de faire, notamment pour les événements que nous organisons sur nos territoires. Le numérique amène aussi une diversification des publics. C’est une préoccupation politique que nous avions avant le numérique et nous essayons aujourd’hui de la traiter d’une meilleure manière avec ces nouveaux outils », ajoute Déborah Münzer
Vice-présidente en charge de la culture, de la vie associative, de l’éducation artistique et culturelle et du tourisme @ Département du Val-de-Marne (CD 94) • Adjointe au Maire déléguée à la Culture…
, adjointe au maire déléguée à la Culture à la mairie de Nogent-sur-Marne.
News Tank rend compte des échanges.
« Permettre aux organisateurs publics et aux entreprises de trouver des musiciens pour leurs événements » (Audrey Barrières)
- « Culturevent, dans son activité traditionnelle, organise des concerts.
- Nous avons créé une plateforme pour permettre aux organisateurs publics et aux entreprises de trouver des musiciens pour leurs événements.
- La plateforme est un facilitateur pour trouver et atteindre un domaine artistique et musical qui peut être obscur. Le numérique joue un rôle d’intermédiation, facilite la mise en relation de plusieurs communautés.
- Pour les artistes, Culturevent propose des services qui facilitent le quotidien des musiciens.
- Les artistes ne sont plus seulement des interprètes. Ils sont acteurs de leur propre communication. L’artiste devient presque une marque en lui-même.
- Le numérique permet, de manière autonome, de promouvoir une carrière, des créations, etc.
- Les artistes sont plutôt favorables à notre initiative. Elle permet un rayonnement et une promotion plus grande que les réseaux traditionnels. En outre, notre activité ne se limite pas au territoire français.
- Le référencement des artistes sur Culturevent est soumis à un comité artistique.
- La seule crainte de certains est le positionnement de Culturevent vis-à-vis des acteurs publics et privés. Mais, que l’on fasse de l’événementiel ou un concert dans une salle ou un festival, nous pouvons défendre la même qualité artistique et la même excellence musicale.
- Nous travaillons en bonne intelligence avec les collectivités territoriales. Elles voient un intérêt direct pour leur programmation. Culturevent facilite leur travail et permet de leur donner accès à des artistes qu’ils n’auraient pas forcément connus eux-mêmes. »
Audrey Barrières Directrice Fondatrice @ Culturevent
, fondatrice et directrice de Culturevent
« Le numérique peut attirer le jeune public et apporter une dynamique économique sur un territoire » (Pascal Keiser)
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« Nous avons eu une première réflexion avec Paul Rondin
Directeur @ Cité internationale de la langue française - Château de Villers-Cotterêts • Président @ École Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille (ERACM)
et Olivier Py Directeur @ Théâtre du Châtelet
• Olivier Py est auteur, comédien et metteur en scène. sur la manière dont nous pouvions dynamiser le territoire d’Avignon et attirer le jeune public. - Il y a encore quelques années, le public du Festival d’Avignon avait une moyenne d’âge de 55 ans. La question du renouvellement des publics est alors devenue prioritaire.
- Le numérique peut attirer le jeune public et apporter une dynamique économique sur le territoire.
- Nous avons répondu à l’appel national à projets French Tech avec une thématique culture. Nous voulions exploiter la dynamique autour du festival pour en faire un outil de développement économique et de développement des publics.
- Nous avons d’abord travaillé sur le développement économique. Nous avons créé un accélérateur d’entreprises, The Bridge, autour de la culture et du numérique. Ce projet a, en deux ans, accueilli une quarantaine d’entreprises et donné des résultats significatifs.
- Aujourd’hui, nous mettons en place le deuxième axe, à savoir le travail sur les jeunes publics.
- Le Festival d’Avignon a, en parallèle, développé des initiatives très fortes en matière accessibilité pour les jeunes. Cela a entraîné une baisse significative de la moyenne d’âge, grâce à un accès très facilité pour les jeunes de moins de 18 ans.
- Une des motivations du projet d’accélérateur d’entreprises était de capter les talents sur le territoire. Comment pouvons-nous rendre ce territoire attractif et garder les diplômés sur le territoire ? 85 % des diplômés de l’Université d’Avignon quittent le territoire à la fin de leurs études. Nous souhaitons créer un choc psychologique.
- Sur le numérique, les collectivités font ce qu’elles peuvent avec les moyens dont elles disposent dans un monde en accélération constante. Dans des temps très courts, le monde change.
- Cette dynamique d’accélération complique la capacité des collectivités à suivre l’innovation.
- Il est important de trouver des partenariats public-privé, notamment sur des dispositifs technologiques. Il est pratiquement impossible pour des collectivités d’acheter des équipements numériques et de les renouveler tous les ans ou tous les deux ans.
- C’est ce rapport au temps et aux usages qui complique l’appropriation du numérique par les collectivités.
- Il y a toujours des réticences lors de l’apparition de nouvelles technologies. Ce que l’histoire montre, c’est que les différents médias continuent à exister.
- Les nouvelles technologies apportent de nouvelles expériences. »
Pascal Keiser, co-fondateur et coordinateur général de French Tech Culture
« Le numérique a une incidence sur les contenus des politiques de la culture » (Déborah Münzer)
- « Nous essayons d’expliquer à nos maires, présidents de Départements et de Régions et à l’État ce qu’il y a de différent dans la culture via le numérique.
- Le numérique impacte la culture dans sa diffusion. Les artistes sont les premiers entrepreneurs de leur carrière. Nous prenons en compte cette nouvelle manière de faire, notamment pour les événements que nous organisons sur nos territoires.
- Le numérique amène aussi une diversification des publics. Nous avions cette préoccupation politique avant le numérique et nous essayons aujourd’hui de la traiter d’une meilleure manière avec ces nouveaux outils.
- Le numérique n’est pas seulement une technologie, un médium, c’est aussi quelque chose qui impacte les contenus eux-mêmes. C’est parce qu’on a un smartphone qu’on va sur du flux et pas du stock pour la musique.
- Le numérique est une technologie qui bouleverse toutes les manières de faire et les contenus eux-mêmes.
- Le numérique a une incidence sur les contenus des politiques de la culture.
- La fracture sociale qui a pu exister est remplacée par une fracture générationnelle.
- Nous aimerions que le numérique nous ouvre, nous fasse accéder à des formes artistiques différentes. Mais parfois, nous nous apercevons que les gens sont dans une bulle. Cette ambivalence, il faut l’attaquer de front. »
Déborah Münzer, adjointe au maire déléguée à la Culture à la mairie de Nogent-sur-Marne