Think Culture 2017 : « Donner envie doit être au cœur du pilotage culturel » (H. Barbaret, ministère)
« La question de l’attractivité de l’offre culturelle pour le plus large public possible est un enjeu majeur. La raison évoquée pour l’absence de pratique culturelle est le manque d’envie, pour 34 % de ceux qui n’ont pas lu de livre sur ces douze derniers mois, 48 % pour les bibliothèques et 24 % pour les monuments et sites historiques. Le pilotage de la culture doit aujourd’hui s’intéresser plus fortement aux publics, même si des efforts ont été faits depuis vingt ans. Nous ne sommes pas allés jusqu’au bout pour donner envie d’aller vers l’offre culturelle, que ce soit de la part de la puissance publique comme des structures privées. La notion de “donner envie” doit être au cœur du pilotage culturel aujourd’hui », déclare Hervé Barbaret
Directeur général @ France Muséums
, en introduction de la 2e édition de Think Culture, organisée par News Tank Culture à l’Université Paris-Dauphine le 05/09/2017.
« L’offre existe, mais il faut favoriser une offre pertinente qui ne doit pas s’inscrire dans une logique facile et consumériste sans réflexion. Les dispositifs culturels de la puissance publique sont financés par le contribuable, il est donc naturel de s’intéresser au citoyen », ajoute le secrétaire général du ministère de la Culture.
« Il faut favoriser une offre pertinente qui ne doit pas s’inscrire dans une logique facile et consumériste » (Hervé Barbaret)
- « Lorsqu’a été créé le ministère de la Culture en 1959, il avait pour missions de conserver et présenter les œuvres, d’attirer le public et de permettre la création d’œuvres pour enrichir le patrimoine. Il y a sans doute un problème de déséquilibre avec une offre culturelle privilégiée au détriment du fait d’attirer le public vers l’offre présentée.
- Le réseau de l’offre culturelle en France est aujourd’hui extrêmement riche avec 1 074 lieux d’exposition, 14 995 bibliothèques et médiathèques, 1 046 théâtres et lieux de spectacles, 5 679 salles de cinéma, 455 conservatoires de musique, danse et art dramatique et 45 000 bâtiments protégés au titre du patrimoine historique. Il y a un effort majeur pour développer l’offre culturelle, et donc un déséquilibre, car le public est encore insuffisant.
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Le pilotage de la culture doit aujourd’hui s’intéresser plus fortement aux publics »
Une enquête Ifop de janvier 2017 a établi que 85 % des Français ont lu au moins un livre ces douze derniers mois et 62 % se sont rendus dans un musée ou une exposition. Cependant, le reste est préoccupant : 38 % ne se sont jamais rendus dans un musée ou une exposition, 60 % ne sont jamais allés à un concert ou au théâtre. Pour la majorité, la pratique culturelle n’existe pas. La question de l’attractivité de l’offre culturelle pour le plus large public possible est un enjeu majeur. De plus, la raison évoquée pour cette absence de pratique culturelle est le manque d’envie, pour 34 % de ceux qui n’ont pas lu de livre sur ces douze derniers mois, 48 % pour les bibliothèques et 24 % pour les monuments et sites historiques. Le pilotage de la culture doit aujourd’hui s’intéresser plus fortement aux publics même si des efforts ont été faits depuis vingt ans. Nous ne sommes pas allés jusqu’au bout pour donner envie d’aller vers l’offre culturelle, que ce soit de la part de la puissance publique comme des structures privées. La notion de “donner envie” doit être au cœur du pilotage culturel aujourd’hui.
- L’offre existe, mais il faut favoriser une offre pertinente qui ne doit pas s’inscrire dans une logique facile et consumériste sans réflexion. Les dispositifs culturels de la puissance publique sont financés par le contribuable, il est donc naturel de s’intéresser au citoyen.
- Il s’agit d’un axe structurant de réflexion pour Françoise Nyssen Présidente du conseil d’administration @ Festival d’Avignon • Vice-présidente @ Fondation des Alliances Françaises • Présidente @ Association Éclat (Festival international de théâtre de rue… , qui insiste vraiment sur l’éducation artistique et culturelle, et la nécessaire réintégration des arts dans l’enseignement. La ministre travaille donc avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, pour que l’école redevienne le vecteur d’une meilleure compréhension des enjeux et de l’attractivité de la culture, puisque c’est au plus jeune âge que l’on crée le réflexe et l’attrait pour la culture. Le pass culture annoncé pour les jeunes permet un changement important : ce n’est plus l’offre qui engendre la demande, mais on donne les moyens financiers aux jeunes, qui doivent décider si l’offre est satisfaisante. Si l’éducation artistique et culturelle est réussie, elle doit conduire les jeunes, lorsqu’ils auront les moyens du pass culture, à aller vers l’offre qu’ils jugent la plus satisfaisante.
- Ainsi, les trois grands axes de 1959 doivent être des piliers équilibrés pour que le trépied soit parfaitement stable. »
Hervé Barbaret, secrétaire général du ministère de la Culture
Retour en vidéo sur la keynote d’Hervé Barbaret :
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Fiche n° 11975, créée le 14/06/2015 à 18:41 - MàJ le 01/10/2019 à 15:12