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Think Culture 2017 : « Comprendre le milieu des entrepreneurs avant de le démarcher » (C. Blondeau)

Paris - Actualité n°100775 - Publié le 08/09/2017 à 18:35
©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux

« Comment approcher le milieu des entrepreneurs quand on est directeur de théâtre ? Ce n’est pas si simple et je ne voulais surtout pas aller voir les gens en donnant l’impression de mendier. L’expérience que j’avais de ce type de réseaux me laissait penser qu’il fallait comprendre le milieu avant de le démarcher. J’ai choisi d’adhérer à un réseau d’entrepreneurs, les “Dirigeants responsables de l’Ouest”, regroupant 80 PME Petites et moyennes entreprises et grand groupes qui sont impliqués dans la RSE Responsabilité sociétale des entreprises , et donc proche de mes valeurs de service public. J’ai découvert un monde que j’ignorais et qui m’a passionnée. J’y ai trouvé beaucoup plus que les financements complémentaires que je venais chercher », déclare Catherine Blondeau, directrice du Grand T (Nantes), lors de l’atelier « Le secteur public au défi de la diversification de ses ressources : le secteur privé à la rescousse ? » organisé dans le cadre de Think Culture Événement dédié à l’innovation dans le pilotage de la culture, organisé par News Tank Culture 2017 à l’université Paris-Dauphine le 05/09/2017. « J’ai notamment compris que pour pouvoir travailler avec le milieu du secteur privé, et notamment sur des manifestations culturelles qu’ils auraient intérêt à cofinancer avec nous, c’était peut-être plus juste de proposer des manifestations artistiques qui rencontrent leurs populations. Nous avons donc inventé un festival qui s’appelle “Tous Terriens” regroupant des artistes, chercheurs et citoyens ordinaires dont des chefs d’entreprise, sur la question de notre impact sur la planète. Sur un budget global d’environ 150 000 €, ce festival a a été financé à hauteur de 30 000 € par les entreprises partenaires du Grand T, en numéraire, en nature et en compétence », ajoute-t-elle.

« Les concessions dans les musées telles que librairies, boutiques, restaurants, ne sont pas une grande source de revenus pour Paris Musées, mais il faut les développer car cela participe du confort de visite, de la qualité d’expérience pour le visiteur. (…). Nous allons donc essayer à l’occasion des grandes rénovations de musées que nous allons conduire dans les prochaines années (Musée Carnavalet, Catacombes, Musée d’art moderne, Maison de Balzac, Musée Bourdelle) de développer ces espaces de restauration et de convivialité, qui sont également favorables à la démocratisation culturelle », indique Delphine Lévy, directrice générale de Paris Musées, qui expliquait de quelle manière le taux d’autofinancement de l’établissement (passé de 16 à 32 %) a doublé depuis 2011.

News Tank rend compte des échanges, auxquels participaient également Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF, et Stéphanie Aubin, chorégraphe.

Intervenantes
  • Catherine Blondeau, directrice, Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique
  • Marianne Eshet, déléguée générale, Fondation SNCF
  • Delphine Lévy, directrice générale, Paris Musées
  • Stéphanie Aubin, chorégraphe
  • Modération : Anne-Florence Duliscouët, directrice déléguée en charge des contenus, News Tank Culture

« Comprendre le milieu des entrepreneurs avant de le démarcher » (Catherine Blondeau)

  • Catherine Blondeau - ©  Seb Lascoux
    « Quand j’ai pris la direction du Grand T en 2011, j’ai voulu développer un club entreprises, avec l’objectif de diversifier les financements de ce théâtre, qui est un grand théâtre public avec un chiffre d’affaires de 7 M€ dont 80 % de fonds publics. Comment approcher le milieu des entrepreneurs quand on est directeur de théâtre ? Ce n’est pas si simple et je ne voulais surtout pas aller voir les gens en donnant l’impression de mendier. L’expérience que j’avais de ce type de réseaux me laissait penser qu’il fallait comprendre le milieu avant de le démarcher. J’ai choisi d’adhérer à un réseau d’entrepreneurs, les “Dirigeants responsables de l’Ouest”, regroupant 80 PME Petites et moyennes entreprises et grand groupes qui sont impliqués dans la RSE Responsabilité sociétale des entreprises , et donc proche de mes valeurs de service public. J’ai découvert un monde que j’ignorais et qui m’a passionnée. J’y ai trouvé beaucoup plus que les financements complémentaires que je venais chercher.
  • Pour la première fois de ma vie j’ai été exposée à des formations de dirigeante. J’ai appris beaucoup de choses, notamment sur le dialogue social, la nécessité pour des dirigeants responsables de s’intéresser au bien-être au travail, au management collaboratif, au partage des décisions, choses qui sont assez absentes du milieu culturel, où l’on considère que l’artiste ou le directeur artistique sont des personnalités toutes puissantes, qui ne vont pas partager leurs idées et leurs décisions.
  • La deuxième chose a été l’inclusion des préoccupations environnementales dans la gestion et le développement des organisations.
  • Ces dirigeants sont très concernés par les évolutions de la société, ce que l’on appelle la transition sociétale, en termes à la fois citoyens, environnementaux, de pratique de consommation, tout simplement parce qu’il en va de leur survie, ce qui n’est pas le cas dans le secteur public. Même si nous avons tous connu des baisses de subventions, la subvention reste une ressource plus solide que les aléas du marché.
  • Quand on est préoccupé par ce risque de disparition pure et simple, ce qui est le cas de beaucoup de PME, on s’intéresse à la façon dont se transformer et on essaye de comprendre ce qui se passe dans notre société pour s’adapter.
  • Tout cela nous a amenés à changer totalement nos manières de faire au théâtre aussi bien sur le plan de l’organisation du travail, du partage de la décision, que sur le plan de la prise en compte de notre développement et des facteurs environnementaux. Cela a été une révolution interne.
  • J’ai notamment compris que pour pouvoir travailler avec le milieu du secteur privé, et notamment sur des manifestations culturelles qu’ils auraient intérêt à cofinancer avec nous, c’était peut-être plus juste de proposer des manifestations artistiques qui rencontrent leurs populations. Nous avons donc inventé un festival qui s’appelle “Tous Terriens” regroupant des artistes, chercheurs et citoyens ordinaires dont des chefs d’entreprise, sur la question de notre impact sur la planète. Sur un budget global d’environ 150 000 euros, ce festival a été financé à hauteur de 30 000 € par les entreprises partenaires du Grand T, en numéraire un peu, beaucoup en nature (impressions, nourriture, etc), mais aussi en compétence. Les salariés de la SNCF ont proposé des ateliers pour les jeunes sur des sujets qui correspondaient au festival. La relation avec les entreprises partenaires s’est aussi traduite en participation, avec la présence de deux chefs d’entreprises qui témoignaient en tant que citoyens soucieux de leur empreinte environnementale et la participation de toutes les équipes des mécènes partenaires à un jeu qui consistait à pédaler pour fabriquer de l’énergie. »

    Catherine Blondeau, directrice du Grand T, théâtre de Loire-Atlantique

Catherine Blondeau


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Parcours

Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique (Nantes)
Directrice
Université de Rouen
Direction master professionnel management culturel / Maitre de conférences en litterature et arts
Festival Automne en Normandie
Conseillère artistique pour les projets de territoire et responsable du développement
Ambassade de France à Varsovie (Pologne)
Attachée culturelle
Institut français d’Afrique du Sud (Johannesburg)
Directrice

Fiche n° 416, créée le 24/10/2013 à 12:09 - MàJ le 21/07/2017 à 14:26

« Les fondations occupent 37 % du financement des projets, dont 10 % de fondations familiales  » (Marianne Eshet)

  • Marianne Eshet - ©  Seb Lascoux
    « Les témoignages que l’on entend aujourd’hui sont très encourageants, car on se rend compte que les institutions culturelles cherchent, au-delà même du mécénat, des idées pour se renouveler et survivre.
  • La Fondation SNCF a, depuis 22 ans, pour devise le vivre-ensemble. Probablement car nous traversons tous les territoires et transportons 15 millions de personnes par jour. Cette fondation agit via trois axes : l’éducation, la culture et la solidarité. Le centre pour nous, c’est le public. Nous souhaitons nous adresser au public éloigné de la culture. Il faut éveiller cette envie de culture, dès le plus jeune âge, et le soutien à l'EAC Éducation artistique et culturelle fait partie de nos actions.
  • Comment construisons-nous nos actions pour aller chercher ces publics ? Comment faire venir les 96 % des Français qui ne vont pas à l’opéra ? C’est ce que nous essayons de faire avec quelques partenaires comme la Fabrique opéra et bien d’autres. Ils font ce travail, toujours avec exigence et des projets de qualité, d’aller chercher des jeunes plus ou moins défavorisés et confrontés à des problématiques qui font qu’ils ne vont pas, ou n’ont pas envie d’aller, assister à un évènement culturel. Nous sommes proactifs dans nos soutiens qui portent sur l’accès au sens large à la culture, la pratique en elle-même et la création culturelle. Toujours avec l’idée de s’adresser, voire de faire participer, les bénéficiaires à ces programmes.
  • Nous allons chercher les actions qui nous semblent les plus pertinentes, mais nous travaillons également avec des projets qui arrivent directement à la fondation. Ces projets sont jugés par un comité de jury indépendant qui se réunit 4 à 5 fois par an.
  • Nous essayons au maximum d’agir dans la durée, au moins trois ans, et sur tout le territoire.
  • Il est très important pour nous qu’il y ait un équilibre entre le privé et le public. Pour nous, l’idéal sur les projets est d’avoir un partage de financement égal entre auto-financement, subventions publiques et mécénat. On parle donc d’un tiers de mécénat, alors qu’il y a quelques années, il ne fallait pas que cette part excède 10 % du budget. Cette hausse de la part du mécénat comporte des risques. Car lorsque le mécène se retire, le projet est en danger. Et ce, même si entre mécènes nous nous parlons et essayons de regarder comment un autre mécène peut prendre la suite lorsque nous quittons un projet.
  • En moyenne, les fondations occupent 37 % du financement des projets, dont 10 % de fondations familiales qui jouent un rôle important.
  • Il y a 3 ans, nous avions la volonté de diversifier les plateaux de théâtres et avons créé le programme “1er Acte” avec Stanislas Nordey
    , qui a pour mission d’aider des jeunes issus de la diversité, ayant plus de difficultés que d’autres pour accéder aux écoles et aux plateaux de théâtre. Ce projet se fait de concert avec la Fondation Rothschild, fondation familiale privée, et la Fondation SNCF. Il faut savoir que les metteurs en scène nous disent que ces programmes d’aide aux jeunes les aident dans leur propre création. Il y a donc un échange, on ne fait pas qu’aider des jeunes, cela nourrit la création.
  • Le programme de la “Via Ferrata” qui est une école préparatoire gratuite aux écoles d’art publiques permet aux jeunes notamment issus de la diversité d’avoir un accès à ces écoles. La SNCF a permis, en plus de fonds en numéraire, d’apporter une compétence avec la mise à disposition de coaches en ressources humaines venus pour aider les jeunes à préparer leurs entretiens oraux, et cela a été un grand succès, car ils ont tous réussi leurs examens.
  • Nous ne touchons pas à la dimension artistique des projets. Nous finançons ces projets, car ils se destinent à un certain public, celui que nous visons. C’est donc important pour nous que le public soit partie prenante ou ait la possibilité d’accéder à toutes ces disciplines. »

    Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF

Marianne Eshet


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Parcours

Association Alliance pour le mécénat de compétences
Présidente
Fondation SNCF
Déléguée générale
Admical
Déléguée générale

Établissement & diplôme

Celsa Sorbonne Université
Diplômée

Fiche n° 19520, créée le 10/10/2016 à 14:39 - MàJ le 09/03/2021 à 22:23

« En cinq ans, notre taux d’autofinancement est passé de 16 % à 32 % » (Delphine Lévy)

  • Delphine Lévy - ©  Seb Lascoux
    « Paris Musées est un établissement public réunissant 14 musées de la Ville de Paris, qui conserve 1 million d’œuvres, accueille 3 millions de personnes par an et présente au public une vingtaine d’expositions temporaires par an. C’est un établissement public créé il y a 5 ans afin d’essayer d’apporter plus de souplesse et de dynamisme à ces institutions.
  • Pour les musées municipaux c’est une chose assez rare. Les maires ont tendance à garder les musées en régie directe par peur peut-être d’une autonomisation excessive.
  • Bertrand Delanoë a fait confiance et a souhaité créer cette institution sous forme d’établissement public avec plus d’autonomie, budgétaire et comptable, permettant cette diversification des ressources.
  • L’idée de la Mairie de Paris à l’époque était de se dire que les finances publiques entraient dans une crise profonde et durable, que la subvention de la Ville de Paris aux musées allait nécessairement diminuer - comme diminue le soutien public à tous les secteurs d’activités de la ville -, parce qu’il y a une crise des finances publiques. Mais l’idée était justement de ne pas considérer la crise des finances publiques comme un facteur d’assèchement des musées. Les musées pouvaient compenser cette diminution par un développement de leurs ressources propres. La volonté des puissances publiques était de se dire que ça allait apporter les moyens de dynamiser les musées, d’apporter plus de ressources pour la conservation des œuvres, pour la qualité de la diffusion, etc. Le résultat cinq ans après est que notre budget global est en croissance, notre fréquentation aussi, et notre taux d’autofinancement est passé de 16 % à 32 %.
  • Le rayonnement des musées et l’élargissement de la fréquentation ont été notre guide principal. La ressource à développer était celle de la billetterie des expositions :
    • Premièrement, en optimisant la gestion de certains sites, tels que les catacombes de Paris, en ouvrant à des horaires plus adaptés à la population.
    • Ensuite, la refonte de notre grille tarifaire, qui auparavant privilégiait les seniors (alors que c’est un public naturel et plus aisé), pour privilégier les jeunes et les plus en difficulté. Cela a été un levier d’augmentation des recettes, mais aussi d’élargissement des publics.
    • Nous avons maintenu une programmation que l’on peut qualifier d’assez pointue et exigeante. Nous mettons les moyens en termes de scénographie afin que ces propositions soient plus parlantes pour le grand public. Nous avons créé une carte d’abonnement (Paris Musées), mis plus de moyens en communication, notamment numérique, mais aussi en affichage.
    • Nous avons également revu entièrement la ligne éditoriale de nos catalogues, afin qu’ils soient plus séduisants, mais aussi plus accessibles au grand public et pas exclusivement tournés vers les historiens de l’art.
    • Tout cela a permis plus qu’un doublement de la billetterie. Nous sommes passés de 4 M€ de billetterie à la création de Paris Musées à 11 M€ aujourd’hui.
  • Nous nous attachons à favoriser des recettes qui vont dans le sens de nos autres objectifs. Par exemple : l’itinérance de nos expositions à l’étranger. Il y en avait auparavant, mais peu développées, et peu génératrices de ressources propres. C’est un axe que nous avons développé en recrutant une personne à plein temps, deux personnes y travaillent aujourd’hui. Cela permet évidemment des partages de coûts, des recettes propres, mais c’est aussi un moyen de faire connaître nos collections à l’étranger et de découvrir d’autres manières d’exposer et de se confronter à d’autres cultures. C’est extrêmement instructif.
  • Les concessions dans les musées telles que librairies, boutiques, restaurants, ne sont pas une grande source de revenus pour Paris Musées, mais il faut les développer car cela participe du confort de visite, de la qualité d’expérience du visiteur. Le salon de thé du Musée de la vie romantique fait beaucoup pour la notoriété et la visibilité du lieu. Nous allons donc essayer à l’occasion des grandes rénovations de musées que nous allons conduire dans les prochaines années (Musée Carnavalet, Catacombes, Musée d’art moderne, Maison de Balzac, Musée Bourdelle) de développer ces espaces de restauration et de convivialité.
  • Nous avons beaucoup de mécènes très différents. Nous avons une petite équipe dédiée au mécénat donc tout le monde y participe. Les directeurs de musées ont un rôle à jouer, nous comptons sur eux pour développer ces apports.
    • Au Palais Galliera, nous avons deux grands mécènes, dont un partenariat avec Vogue pour développer l’enrichissement des collections. Chaque année, Vogue organise un dîner où sont invitées toutes les maisons de couture qui apportent, pour enrichir les collections, soit des robes, soit des costumes, soit des photographies, ou achètent une table. Les montants sont considérables. Le dîner rapporte environ 500 000 € d’enrichissement des collections alors que le budget annuel d’acquisition du musée est de l’ordre de 30 000 €. Cela contribue également au rayonnement du Palais Galliera auprès des maisons de couture et plus généralement dans le milieu culturel, c’est devenu un événement annuel.
    • Nous allons doubler les surfaces d’exposition de ce musée qui sont très petites. On ne peut présenter que des expositions temporaires, le musée n’est donc pas ouvert toute l’année. On souhaite exploiter la partie en rez-de-jardin, qui n’est pas utilisée, afin de créer un espace d’exposition permanente (250 000 pièces conservées mais peu montrées). Afin de financer cette opération, nous avons trouvé un mécénat exclusif avec Chanel de 4,6 millions d’euros, sur un total de 5,6 millions d’euros pour cette opération.
  • Nous développons aussi une politique de mécénat pour financer les expositions, et là aussi nous nous tournons vers un réseau diversifié de mécènes. »

    Delphine Lévy, directrice générale de Paris Musées

Delphine Lévy


• Décédée le 13/07/2020

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Parcours

Établissement public Paris Musées
Directrice de la préfiguration
Ville de Paris
Directrice adjointe du cabinet du maire de Paris, plus particulièrement chargée de la culture, du logement, des questions sociales
Ville de Paris
Conseillère technique, en charge de la solidarité, de l’emploi, de la politique de la ville, de la lutte contre les discriminations, du droit des femmes
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité
Conseillère technique, en charge de l’emploi, puis de la lutte contre l’exclusion
Secrétariat d’État aux Droits des femmes et à la Formation professionnelle
Conseillère technique
Ministère de l’Emploi
Chef de la mission du Fonds national de l’emploi à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle

Fiche n° 81, créée le 01/10/2013 à 15:22 - MàJ le 24/07/2020 à 10:57

« Il y a impossibilité d’instrumentalisation de l’art, dès lors que l’on donne réellement la place à la co-élaboration et que l’on s’enrichit mutuellement » (Stéphanie Aubin)

  • Stéphanie Aubin - ©  Seb Lascoux
    « Je propose un projet qui s’appelle “Jeu de société”, objet hybride réalisé avec le photographe Arnaud Baumann. Il s’agit de photographier une centaine de personnes les plus différentes possible, en tenue de travail s’ils ont un travail, ou dans des vêtements qui marquaient un moment fort de leurs vies. Chacun fait un mouvement à lui, repris et continué par un autre, et ainsi de suite. Le tout est monté et animé en stop motion, image par image.
  • Hortense Archambault Directrice @ MC93 - Scène nationale de Seine-Saint-Denis à Bobigny
    • 1994 : maîtrise d’histoire à La Sorbonne et DESS de gestion des institutions culturelles à Dauphine.
    , directrice de la MC 93 Maison de la Culture de Bobigny (Seine-Saint-Denis) , pour qui j’ai développé ce projet, nous a proposé de réaliser le concept avec une entreprise, et nous avons décidé d’aller plus loin. Le projet leur permet de fédérer leurs équipes, de disposer de beaucoup de photos et d’un film.
  • Ma motivation est de réussir à ce que les gens identifient que l’art est vraiment une ressource pour eux. J’essaye de trouver les espaces de connexion, d’interaction et de partage avec la société civile dans son ensemble.
  • On ne peut pas parler du privé dans son ensemble, il y a des formes de privé très différentes. Ce qui m’intéresse est de me rapprocher des entreprises qui sont concernées par le développement durable et la responsabilité sociale de l’entreprise. Et l’art, à cet endroit-là, a toute sa place. S’il y a un endroit où l’art est fort dans sa contribution, c’est bien dans la représentation de ces valeurs.
  • On parle de plus en plus de co-construction, mais les artistes sont peu associés à ces co-constructions. À la MC93, j’ai la chance de pouvoir le faire. On élabore ensemble, on réfléchit ensemble, on part d’un contexte. Je fais référence à ce qu’on appelle l’art contextuel ou l’art situé. Les choses ne peuvent jamais se reproduire à l’identique, puisqu’elles sont ancrées dans un contexte et l’acte artistique se pense en fonction de ce contexte. Cela veut donc dire qu’il y a impossibilité d’instrumentalisation de l’art, dès lors que l’on donne réellement la place à cette co-élaboration, à cette co-construction et que l’on s’enrichit mutuellement. »

    Stéphanie Aubin, chorégraphe

Stéphanie Aubin


Chorégraphe, fondatrice de la Compagnie Larsen en 1984.

• 1994 : prix « Nouveau Talent » décerné par la SACD

• Quelques-unes de ses créations :

- Jeu de société avec Arnaud Baumann (2016)

- Les Etonnistes#3 avec Alain Michard, Chloé Moglia, Julie Nioche et Michel Schweizer(2015)

- Ambiente (2013)


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Parcours


Fiche n° 1123, créée le 30/12/2013 à 18:05 - MàJ le 06/02/2024 à 16:22


© News Tank Culture - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux