Demandez votre abonnement gratuit d'un mois !

Think Culture 2018 : « Les droits culturels font partie de l’ADN des arts de la rue » (Yves Bommenel)

Paris - Actualité n°127502 - Publié le 06/09/2018 à 17:00
©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux

« Les droits culturels font partie de l’ADN des arts de la rue. Il faut rappeler le sens de notre action face à la vision marchande des biens culturels instaurée par les GAFA Google, Apple, Facebook et Amazon.  », déclare Yves Bommenel co-directeur @ SCIC Un Gout d’illusion / illusion & macadam • Directeur du développement @ Illusion et Macadam • Vice-président @ Festival Tropisme
Fort d’une longue expérience en matière de…
, directeur du développement d’Illusion & Macadam et président du syndicat des Musiques Actuelles, lors de l’atelier « La reconnaissance des droits culturels : quelles conséquences concrètes ? », organisé dans le cadre de Think Culture 2018 à l’université Paris-Dauphine le 04/09/2018. 

«  Ce n’est qu’une fois que les responsables des institutions ou des collectivités dans le réseau culturel cesseront d’imposer leur point de vue que les choses se modifieront », indique Francesca Poloniato-Maugein Directrice @ Le Zef - Scène nationale de Marseille
, directrice du Merlan, Scène nationale de Marseille.

« Les droits culturels ne doivent pas viser seulement un élargissement du public mais aussi tendre à une diversité culturelle pour réconcilier la culture populaire et savante », déclare pour sa part Françoise Léger
, directrice artistique du Citron Jaune, Centre National des Arts de la rue.

Marie Rochette de Lempdes Vice-présidente @ Fédération Nationale des Collectivités pour la Culture (FNCC) • Membre du bureau @ Fédération Nationale des Collectivités pour la Culture (FNCC) • Adjointe au maire en charge de la… , adjointe au maire de Belfort, en charge de la culture, participait également à l’atelier modéré par Gwénola David Directrice générale @ Artcena
• Publications : - O théâtre ! (éditions Autrement Junior) en 2003 - Les Arts du cirque : logiques et enjeux économiques (La Documentation Française) en 2006…
, directrice d’Artcena.

News Tank rend compte des échanges.

« Les droits culturels ne doivent pas se résumer qu'à des actions courtes et à du participatif » (Francesca Poloniato-Maugein)

  • Francesca Poloniato-Maugein - ©  Seb Lascoux
    « Les droits culturels suscitent beaucoup de questions. Je suis très heureuse qu’ils soient reconnus mais navrée qu’il ait fallu une loi pour faire respecter la dignité et la culture de chacun.
  • Le Merlan est une Scène nationale située dans les quartiers Nord de Marseille qui affichent un taux de pauvreté de 43 % pour 250 000 habitants. 45 % des habitants ont moins de 25 ans et le taux de familles monoparentales s'élève à 32 %. Il faut avoir une réelle envie de travailler là. L'équipe est magnifique car tout le monde est impliqué.
  • J’ai monté le projet « Au fil de l’autre » dans le but de faire du Merlan un lieu de partage, d’ouverture et de présence. Nous travaillons dans une approche horizontale même si je suis le capitaine. Dix artistes associés font partie de l'équipe.
  • Ce n’est qu’une fois que les responsables des institutions ou des collectivités dans le réseau culturel cesseront d’imposer leur point de vue que les choses se modifieront.
  • Le Merlan ne s’adresse pas uniquement aux quartiers Nord. Nous ressentons une réelle mixité dans le théâtre car nous ouvrons le lieu le plus possible : aux professeurs qui viennent donner des cours dans le hall, aux jeunes qui viennent jouer aux cartes ou dessiner, etc.
  • Les droits culturels ne doivent pas se résumer qu'à des actions courtes et à du participatif. Les projets doivent être longs et s’inscrire sur le territoire. Cela demande d'être à l'écoute et bienveillant.
  • Un exemple de projet sur le territoire que nous menons depuis trois ans s’intitule « Nos forêts intérieures » et s’attache à la petite enfance car cela permet de réunir toutes les générations : parents, grands-parents, mais aussi personnels des crèches, professionnels de la petite enfance, enseignants, associations…
  • Le projet propose des créations théâtrales de Céline Schnepf dans des lieux qui ne sont pas initialement destinés au spectacle comme les PMI Centre de Protection maternelle et infantile , les centres sociaux, les maternelles. Une exposition de « boîtes à forêt » élaborées lors d’ateliers artistiques est présentée ensuite sur l’ensemble du territoire marseillais afin de créer du lien avec des habitants qui n’ont pas l’habitude de se croiser.
  • Nous sommes donc très peu à l’intérieur du Merlan et beaucoup dehors, avec les gens. »

    Francesca Poloniato-Maugein, directrice du Merlan - Scène nationale de Marseille

Francesca Poloniato-Maugein


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

Les 2 Scènes - Scène nationale de Besançon
Directrice de production, programmatrice
CCN - Ballet de Lorraine (CCN Lorraine)
Directrice du développement
Nantes
Éducatrice spécialisée

Fiche n° 3165, créée le 24/03/2014 à 17:59 - MàJ le 16/07/2023 à 15:13

« Notre ADN se situe dans l'économie sociale et solidaire » (Yves Bommenel)

  • Yves Bommenel - ©  Seb Lascoux
    « Illusion & Macadam est une coopérative que nous avons créée à Montpellier en 2001, qui se structure autour de deux métiers : l’accompagnement des acteurs dans le domaine administratif et la production de spectacles de danse, d'œuvres numériques et du festival Tropisme.
  • Notre ADN se situe dans l'économie sociale et solidaire et cette multi-activité nous a permis de créer un « tiers-lieu » culturel qui offre des espaces intermédiaires et indépendants, issus de la réhabilitation de friches urbaines.
  • Nous avons créé le festival Tropisme qui va prendre place à la fin de l’année 2018 dans une ancienne caserne d’infanterie de Montpellier. L’enjeu est d’inscrire le spectacle vivant dans un champ beaucoup plus vaste au croisement des arts visuels, de la gastronomie, des jeux vidéo, des médias, de l’architecture et du design, dans un quartier populaire.
  • À partir de nos expériences nous avons constaté que le public était auto-prescripteur donc nous avons demandé aux habitants ce qu’ils souhaitaient faire de cet espace et qu’ils deviennent les commissaires d’exposition de ce « tiers-lieu ». Nous nous sommes inspirés de la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie qui avait présenté une exposition conçue par des visiteurs et du MRAC Musée Régional d’Art Contemporain Occitanie Sérignan où les élèves assuraient la médiation.
  • Quand on parle d'échec de la démocratisation culturelle : cela m’agace. Je suis fils d’agriculteur, petit-fils d’ouvrier espagnol, on ne peut pas considérer que la démocratisation n’a pas fonctionné.
  • Au contraire, il faut gérer une abondance d’artistes à la suite de cette réussite.
  • Les droits culturels font partie de l’ADN des arts de la rue. Il faut rappeler le sens de notre action face à la vision marchande des biens culturels instaurée par les GAFA Google, Apple, Facebook et Amazon. . L'Ufisc Union fédérale d’intervention des structures culturelles à la suite d’une concertation propose « une démarche de progrès sur les arts culturels » afin de rappeler que le vivre-ensemble et la création de lien entre les populations doit guider notre action dans la mise en œuvre des biens culturels. »

    Yves Bommenel, directeur du développement Illusion & Macadam et président du SMA Syndicat des musiques actuelles

Yves Bommenel


Fort d’une longue expérience en matière de direction de projets culturels (festival, collectifs, médias) et de création ou gestion d’entreprises, Yves Bommenel éprouve un réel intérêt pour le développement d’activités, la coordination d’équipe, la transmission de savoir-faire, l’accompagnement socioéconomique des acteurs et le numérique. Persuadé qu’une idée n’a de vie que dans sa concrétisation, c’est aussi un « entrepreneur en série » qui a initié, dirigé ou participé à de nombreuses associations et sociétés. En 25 ans d’activités, il a accumulé les savoir-faire (rédaction, management, relation publique, vente, conseil, formation …) et a noué de nombreux réseaux artistiques, économiques ou politiques.

Sociétaire fondateur de la SCIC Un goût d’illusion en 2010, il intègre définitivement l’équipe en 2013 d’illusion & macadam en tant que chargé de mission conseil, puis de directeur du développement, membre du directoire du groupe coopératif (référent services et animation de filière). Implantée à Montpellier, la coopérative culturelle et créative illusion & macadam déploie depuis près de 20 ans 2 champs de compétences : paie/formation/conseil et production/diffusion d’œuvres et de spectacles. En janvier 2019 elle a ouvert le tiers-lieu culturel la Halle Tropisme qui connait un beau succès : 200 résidents permanents, 500 rendez-vous annuels, 100 000 visiteurs…

Expertise

Économie sociale et solidaire de la culture, entrepreneuriat, communication


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

SCIC Un Gout d’illusion / illusion & macadam
co-directeur
Illusion et Macadam
Directeur du développement
Festival Tropisme
Vice-président
Illusion et Macadam
Chargée de mission conseil
La Méridionale des spectacles
Directeur
Éditions Bizarre
Éditeur
SARL Bizarre.fr
Gérant
Le Coca’Zine
Directeur de publication
La Coca International, Ticket Zik
Organisation de spectacles et management d’artistes
Chambre de métiers du Gard (Nîmes)
Édition électronique et multimédia
L'Écho des garrigues
Radio

Établissement & diplôme

Université Paul Valéry - Montpellier 3
Deug Administration Économique et Social

Fiche n° 1652, créée le 10/02/2014 à 18:20 - MàJ le 11/09/2020 à 11:31

« Pour pallier à cet entre-soi et faire venir le public, nous explorons la piste du multi-partenariat » (Françoise Léger)

  • Françoise Léger - ©  Seb Lascoux
    « Je suis d’accord avec Yves Bommenel au sujet de la réussite de la démocratisation culturelle. Ce qui me préoccupe en revanche, c’est l’entre-soi. Cela m'étouffe complètement. Dès qu’on en sort, cela se reforme ailleurs.
  • Les arts de la rue ont gagné la reconnaissance avec les années Jack Lang. Le public qui va au théâtre est passé de 10 à 30 %. C’est un succès mais le public reste éminemment identitaire et forme de nouveau un entre-soi.
  • Les droits culturels ne doivent pas viser seulement un élargissement du public mais aussi tendre à une diversité culturelle pour réconcilier la culture populaire et savante.
  • J’ai un exemple flagrant. Un spectacle programmé par Citron Jaune qui se jouait en première partie sur une esplanade, a réuni 300 personnes. Mais dès qu’il a fallu entrer dans le théâtre, la moitié du public n’a pas suivi car elle était intimidée.
  • Pour pallier à cet entre-soi et faire venir le public, nous explorons la piste du multi-partenariat en travaillant avec des acteurs en dehors de la culture, dans le domaine de l'écologie par exemple.
  • Dans notre souhait de réinventer le rapport au spectateur, nous nous appuyons sur notre expérience menée en 1986 dans les rues de Toulouse qui s’intitulait « La vie en abri-bus » pendant laquelle, avec un autre acteur, je vivais dehors pendant trois jours et trois nuits où nous échangions avec le public en l’invitant à prendre le café…
  • Nous avons renouvelé l’expérience en août 2017 dans l’espace public avec Abraham Poincheval, un artiste contemporain qui a vécu dans une bouteille géante de six mètres de long et remonté le long du Rhône jusqu’au glacier du Col de Furka en Suisse, en huit étapes. Nous avons aussi mené une collaboration avec l'écrivain et dramaturge Nicolas Truong qui s’est installé pendant plusieurs jours en résidence dans une cabane au beau milieu de la ville.
  • L’initiative « Carrément à l’Ouest », dont c’est la 10e édition en 2018, se déploie dans les quartiers de la ville de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) et mêle théâtre, danse, installation, musique pour être au plus proche des habitants.
  • Nous avons également créé « Les mercredi du port » en 2009 à Port-Saint-Louis-du-Rhône, une manifestation dans une petite ville de 8 000 habitants qui mêle les arts de la rue, le cirque, la musique et la gastronomie locale, le jour de marché. Dans une ville portuaire, où la population est composée de dockers, cette action est une réflexion directe sur le décloisonnement des publics dans une ville qui dispose de peu de moyens. »

    Françoise Léger, directrice artistique du Citron Jaune, Centre National des Arts de la rue

Parcours

Le Citron Jaune
Co-fondatrice et directrice artistique

Fiche n° 31347, créée le 18/06/2018 à 12:05 - MàJ le 07/04/2023 à 14:06

« La mise en pratique des droits culturels vise à encourager la construction de projets » (Marie Rochette de Lempdes)

  • Marie Rochette de Lempdes - ©  Seb Lascoux
    « Nous avons redynamisé la Fête de la musique à Belfort en la rendant aux amateurs. Il n’y a plus de scène principale : ce sont 70 lieux d’accueil, institutionnels et commerçants qui sont ouverts aux musiciens. Dans une ville de 50 000 habitants, nous avons démarché les 1 000 commerçants et organisé des réunions avec eux et les artistes.

  • La mise en pratique des droits culturels vise à renforcer la diversité culturelle et à encourager la construction de projets. La FNCC Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture dont je suis membre est un vrai laboratoire d’idées. C’est toujours intéressant d’adapter les idées des autres à notre environnement.

  • Nous sommes la 182e ville de France à proposer un Mois de la Photo. Nous présentons une cinquantaine d’expositions autour du thème du romantisme. En 2019, nous rendrons hommage aux 30 ans de la chute du mur de Berlin autour du thème de la liberté.

  • Nous avons lancé La Nuit des Arts à Belfort, le 06/04/2018, pour mettre en valeur tous les talents locaux de la danse, du cirque, du théâtre, de la musique et du chant et nous nous sommes appuyés sur les institutions culturelles pour organiser une soirée d'échanges avec les publics.

  • On a tenté de me décourager en me prévenant que c'était des milieux très différents, pourtant il faut y croire. Les directeurs de Centre chorégraphique et de Scène nationale ont tous collaboré.

  • Aujourd’hui nous avons créé un poste de chargé du mécénat à la mairie afin de financer de nouvelles manifestations. »

    Marie Rochette de Lempdes, adjointe au maire de Belfort, en charge de la culture

Marie Rochette de Lempdes


• Les deux axes principaux de sa politique culturelle sont la mise en valeur des talents locaux et le renforcement des liens entre les habitants, avec notamment le Mois de la Photo ou la Nuit des Arts qui a vu sa première édition en avril 2018
• Juriste de formation, elle a été membre de la Commission Nationale Consultative des Droits

Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

Mairie de Belfort
Adjointe au maire en charge de la culture

Fiche n° 30165, créée le 23/04/2018 à 12:17 - MàJ le 14/10/2020 à 15:55

News Tank Culture (NTC)

• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, et des musées, monuments et du patrimoine.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d'échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.

• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
- Anne-Florence Duliscouët, directrice déléguée, en charge des contenus
- Jacques Renard, directeur délégué Think Culture
- Alexis Bouhelier, directeur du développement

• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
- News Tank Sport,
- News Tank Éducation et Recherche,
- News Tank RH Management,
- News Tank Cities,
- News Tank Mobilités,
- News Tank Énergies.

Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.


Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)


Adresse du siège

48 rue de la Bienfaisance
75008 Paris France


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 26/03/2024 à 18:08

©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux