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SV 2050 : « Les festivals, la réussite absolue de la décentralisation culturelle » (Paul Rondin)

News Tank Culture - Paris - Actualité n°258901 - Publié le 19/07/2022 à 10:20
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©  News Tank
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« Je ne crois pas que les festivals aient envie de devenir des lieux pérennes. Si c’était le cas, ils ne seraient pas nés festivals. Et je ne crois pas que le fantasme d’un festival est de faire mieux en devenant permanent. Au contraire. (…) Les festivals viennent des territoires, des acteurs locaux, d’amateurs, de bénévoles, des maires… C’est la réussite absolue de que l’on appelait jadis la décentralisation culturelle. Nous n’avons plus besoin de décentraliser. Peut-être même qu’un mouvement inverse est à l’œuvre, et qu’on décentralise des Régions vers Paris. Car, qu’il s’agisse des festivals d’Avignon ou Montpellier, je crois que l’on nourrit beaucoup les programmations parisiennes. Et c’est une bonne nouvelle ! », déclare Paul Rondin Directeur @ Cité internationale de la langue française - Château de Villers-Cotterêts • Président @ École Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille (ERACM)
, directeur délégué du Festival d’Avignon et co-président de France Festivals, lors du débat « De la saison au festival, quelle temporalité du lieu ? », organisé par le Festival d’Avignon et News Tank Culture dans le cadre de la 2e édition de l’événement « Quel spectacle vivant en 2050 ? Prospective à l’échelle d’une génération », le 16/07/2022. 

« Notre saison a été créée à un moment pour répondre aux critères des opéras nationaux, qui devaient comporter un volet danse. René Koering, à l’Opéra Orchestre national Montpellier, a alors eu besoin de mon accord, ainsi que de celui de la Ville et du ministère de la Culture, pour que Montpellier Danse s’occupe de cette partie-là. Montpellier Danse, c’est une quinzaine de compagnies invitées pendant la saison, et une vingtaine pendant le festival. Cela se traduit pas une soixantaine de représentations par an, dans différents lieux, de tailles très différentes. Il y a un travail permanent avec les responsables de ces lieux. Et, finalement, peu de choses se font sur la danse à Montpellier sans que Montpellier Danse ne soit intégré à la réflexion, à un moment ou à un autre », indique Jean-Paul Montanari Directeur @ Montpellier Danse
, directeur général de Montpellier Danse.

News Tank rend compte des échanges.


Initiées en 2021, ces deux journées de réflexion sur l’avenir du spectacle vivant sont organisées cette année les 15 et 16 juillet à l’ISTS par News Tank Culture et le Festival d’Avignon, avec le soutien du ministère de la Culture, de l’Association pour le soutien du théâtre privé et du Pass Culture. Cette 2e édition est consacrée à la question des lieux de spectacle et questionne les nouveaux modèles en devenir.

« À Montpellier, les habitants viennent voir de la danse comme on va au cinéma » (J.-P. Montanari)

  • « Je ne crois pas que les festivals aient envie de devenir des lieux pérennes. Si c’était le cas, ils ne seraient pas nés festivals. Et je ne crois pas que le fantasme d’un festival est de faire mieux en devenant permanent. Au contraire. Les festivals veulent rester événementiels, disparaître puis revenir. Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas d’action à l’année. Ils peuvent agir en souterrain, en arrière-plan, et produire un travail d’éducation populaire, de formation, de sensibilisation et de recherche. Cela pour aller vers l’événement, et pour être dans un rapport d’animation, mais pas d’exploitation.
  • Est-ce qu’à l’inverse, les lieux permanents veulent se “festivaliser”, “s’événementialiser”, je ne sais pas. Ce que je note toutefois, c’est que ces 20 dernières années, la seule vraie révolution dans la  politique culturelle s’est faite à l’insu de l’État. Et il s’agit des festivals. Les festivals ont inventé une autre manière de travailler sur les territoires, ont inventé une manière de faire en proximité… Certains lieux se sont ainsi peut-être dit que devenir aussi festival pourrait leur redonner une dynamique, capable de réintéresser. »

    Paul Rondin

  • « L’histoire de la danse à Montpellier est particulière. Elle a été la volonté d’un homme politique, Georges Frêche, associée à celle d’un artiste, Dominique Bagouet, et d’un opérateur comme moi. Le fait que le même homme politique ait accompagné cette politique pendant 30 ans est un phénomène assez rare. Le fait que je me sois également accroché à cela, en refusant tout autre proposition qu’on a pu me faire, pour rester dans cette ville, est un élément de cette pérennité.
  • Nous avons petit à petit construit la présence de la danse contemporaine dans la ville de Montpellier. Aujourd’hui, et après 40 ans, j’ai le sentiment que les habitants viennent voir la danse comme on va au cinéma. Il y a une habitude, la danse est inscrite dans la ville toute l’année.
  • La saison a été créée à un moment pour répondre aux critères des opéras nationaux, qui devaient devaient comporter un volet danse. René Koering, à l’Opéra Orchestre national Montpellier, a alors eu besoin de mon accord, ainsi que de celui de la Ville et du ministère de la Culture, pour que Montpellier Danse s’occupe de cette partie-là.
  • Montpellier Danse, c’est une quinzaine de compagnies invitées pendant la saison, et une vingtaine pendant le festival. Cela se traduit pas une soixantaine de représentations par an, dans différents lieux, de tailles très différentes. Il y a un travail permanent avec les responsables de ces lieux. Et, finalement, peu de choses se font sur la danse à Montpellier sans que Montpellier Danse ne soit intégré à la réflexion, à un moment ou à un autre. Comment rénover tout cela ? C’est la grande question, qui est dans les mains de la prochaine génération.
  • Jusque-là, je reste ancré dans ce qui est notre ligne de conduite depuis le début, à savoir inscrire la danse comme art majeur dans la ville, avec un objectif intact : découvrir des artistes et les présenter dans les meilleures conditions possibles auprès d’un public le plus large possible. »

    Jean-Paul Montanari

  • « Le ministère de la Culture a abandonné les festivals en 2003. C’est à ce moment-là qu’il décide que les festivals sont bons pour les collectivités. Il a ainsi commis une erreur majeure et raté la énième décentralisation. Si le ministère avait été un peu observateur et avait continué à accompagner les festivals, il aurait été le garant de l’égalité d’accès à la culture sur n’importe quel territoire, et pas simplement en ayant une vision descendante, depuis Paris.
  • On peut toutefois reconnaître à Roselyne Bachelot Présidente @ Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés (FEVIS)
    • Pharmacienne de formation • Animatrice de « 100 % Bachelot » sur RMC (2016-2017) et co-animatrice de « Le Grand…
    d’avoir rétabli un dialogue et, au travers des États généraux des festivals, d’avoir repensé la place de l’État aux côtés des collectivités territoriales. Mais ce n’est qu’une place “aux côtés de“. Car je ne suis pas sûr que les collectivités aient besoin de l’État à cet endroit-là.
  • Les festivals ne sont pas devenus les nouvelles cathédrales. Ce sont les cathédrales qui ont vécu. Elles ont été la structuration d’une politique nécessaire après la Deuxième Guerre mondiale, dans le contexte de la reconstruction du pays. C’était admirable et cela a permis de faire de la France le pays le mieux organisé du point de vue de l’offre culturelle, et de la possibilité pour les artistes de travailler. Mais ce modèle a vécu.
  • Les festivals viennent des territoires, d’acteurs locaux, d’amateurs, de bénévoles, de maires… C’est la réussite absolue de que l’on appelait jadis la décentralisation culturelle. Nous n’avons plus besoin de décentraliser. Peut-être même qu’un mouvement inverse est à l’œuvre, et qu’on décentralise des Régions vers Paris. Car, qu’il s’agisse des festivals d’Avignon ou Montpellier, je crois que l’on nourrit beaucoup les programmations parisiennes. Et c’est une bonne nouvelle ! »

    Paul Rondin

Festival d’Avignon

• Festival dédié au spectacle vivant contemporain

• Créé en 1947 par Jean Vilar

• Dispose depuis 2013 d’un lieu permanent de résidence et de création avec la FabricA

• 78e édition : du 29/06 au 21/07/2024 (dates avancées pour correspondre à la situation liée à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024)

• Chiffres de la 77e édition : du 05 au 25/07/2023

- 114 600 billets délivrés pour les spectacles payants
- 44 spectacles et 1 exposition, pour 258 représentations

• 76e édition (du 07 au 26/07/2022)
- 105 260 billets délivrés pour les représentations payantes
- 29 000 billets entrées aux manifestations gratuites
- 47 spectacles présentés pour 270 représentations jouées

• 75 édition du 05 au 25/07/2021
- Fréquentation totale : 123 912 entrées

• 74e édition prévue du 03 au 23/07/2020 annulée

• « Un Rêve d’Avignon » du 03 au 25/07/2020 : programme numérique et audiovisuel

• « Une Semaine d’art en Avignon » du 23 au 29/10/2020 (écourtée en raison du reconfinement) : 7 spectacles (5 créations et 2 premières en France) pour 35 représentations

• Directeur : Tiago Rodrigues (depuis le 01/09/2022)

• Directeur délégué : Pierre Gendronneau (depuis février 2023)

Contact : 04 90 27 66 50


Catégorie : Festival / Salon


Adresse du siège

20 Rue du Portail Boquier
84000 Avignon France


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Fiche n° 488, créée le 27/09/2013 à 13:23 - MàJ le 12/07/2024 à 09:19

News Tank Culture (NTC)

• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles images.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d’échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.

• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
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• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
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Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.


Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)


Adresse du siège

48 rue de la Bienfaisance
75008 Paris France


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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 17/09/2024 à 17:06


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