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SV 2050 : « Continuer à sacraliser l’artiste, mais désacraliser le rapport à l’œuvre » (Mathieu Touzé)

News Tank Culture - Paris - Actualité n°258760 - Publié le 18/07/2022 à 17:00
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Jacques Renard, Mathieu Touzé, Anne-Florence Duliscouët - ©  NTC

« Au Théâtre 14 Théâtre municipal • Subventionné par la Ville de Paris. • Fermé pour travaux d’avril 2019 à janvier 2020. • Exploite également la salle Marius Magnin dans le 14e arrondissement.• Présidente du… (Paris 14e), nous avons une petite salle de 192 places et on aime bien réfléchir tout l’espace qui est autour, aller voir ce qui se passe ailleurs. Notre situation Porte de Vanves étant perçue comme assez éloignée et afin de casser les effets de seuil, nous avons décidé de disséminer des formes hybrides un peu partout. Cela nous permet d’être en résonance et en contact avec beaucoup d’autres gens. D’autres lieux, ce sont d’autres communautés », déclare Mathieu Touzé Directeur @ Théâtre 14 • Directeur Artistique - Metteur en scène - Acteur @ Collectif Rêve Concret
• Metteur en scène• Mises en scène :- « Un Garçon d’Italie » (2016)- « Autour de ma pierre …
, co-directeur du Théâtre 14, lors de la rencontre « Quelle rencontre nouvelle entre artistes et publics ? », organisée dans le cadre de « Quel spectacle vivant en 2050 ? » par News Tank Culture et le Festival d’Avignon • Festival dédié au spectacle vivant contemporain• Créé en 1947 par Jean Vilar• Dispose depuis 2013 d’un lieu permanent de résidence et de création avec la FabricA• 78e édition : du 29/06 au… le 16/07/2022 à l’ISTS Institut Supérieur des Techniques du Spectacle

« Il faut continuer à sacraliser l’artiste. Parce que l’artiste fait un vrai métier. Il travaille beaucoup pour faire ce qu’il fait, a quelque chose à dire qui est nécessaire, essaie de donner une vibration du monde, de la transmettre, est dans la rencontre, dans le contact et fait donc quelque chose d’important, voire de primordial. (…) En revanche, il faut désacraliser le rapport à l’œuvre », ajoute Mathieu Touzé, qui est aussi comédien et metteur en scène.

« Nous tractons à la sortie des écoles, sur les marchés, etc. On y rencontre les gens, on leur dit qu’il y a du théâtre, ils répondent que ça ne les intéresse pas. Nous leur disons que c’est gratuit, ça ne les intéresse pas. Nous leurs disons que c’est dehors, ils viennent voir. Cela leur permet de se sentir libres. (…) Le côté immédiat permis par l’extérieur fonctionne très bien. »

News Tank rend compte de son intervention lors de la demi-journée consacrée à la question de l’inclusion des publics dans les lieux de spectacle.


Initiées en 2021, ces deux journées de réflexion sur l’avenir du spectacle vivant sont organisées cette année les 15 et 16 juillet à l’ISTS par News Tank Culture et le Festival d’Avignon, avec le soutien du ministère de la Culture, de l’Association pour le soutien du théâtre privé et du Pass Culture. Cette 2e édition est consacrée à la question des lieux de spectacle et questionnera les nouveaux modèles en devenir.

« Avant tout, créer une émotion entre les œuvres et les gens qui vont, on l’espère, devenir public » (Mathieu Touzé)

  • « Nous cherchons d’abord et avant tout à créer une émotion entre les gens, qui vont, on l’espère, devenir public, et les œuvres. C’est ce qui nous permet de dire que ce qu’on fait a du sens. Il nous faut sans cesse interroger ce que nous faisons, si c’est légitime, intéressant. L’important est de faire rencontrer les gens avec une œuvre forte, à laquelle ils ne s’attendent pas nécessairement. Nous ne nous posons pas tellement la question du type de l’œuvre, si ce n’est qu’il faut qu’elle soit de grande qualité. Et nous ne nous posons pas du tout la question de son niveau de radicalité. Notre théâtre est situé Porte de Vanves, secteur “politique de la ville”, où beaucoup de gens ne connaissent pas notre théâtre, ni même la notion de théâtre. Nous leur avons proposé tout type de spectacles, parfois extrêmement radicaux, et ils les accueillent sans aucun préjugé. La seule chose qui importe dans notre relation avec eux, c’est qu’ils ont connaissance de la qualité de ce qu’on leur propose.
  • Notre festival Re.génération, dont la première édition a eu lieu pendant un mois en mai-juin dernier, nous a fait rencontrer énormément de publics. Nous y avons proposé des formes hybrides, qui ne sont pas pleinement à mettre dans la case théâtre. Le festival a en effet pour objet de faire se rencontrer différents types d’artistes qui feront vibrer la notion de théâtre, la requestionner. Il y a des plasticiens, des musiciens, des auteurs et des metteurs en scène qui s’investissent dans un pas de côté ou un espace de recherche. Ces formes ne sont pas dans la convention du théâtre. Elles durent parfois 20 ou 30 minutes, ce qui nous permet sans doute d’être plus ambitieux sur les formes. On a plus de critères et de cases quand on programme dans la saison que lorsqu’on programme dans les festivals. C’est donc un espace de liberté et c’est ce que nous avions envie de proposer à la sortie du Covid. »

« Plus facile d’amener quelqu’un voir une œuvre dans le gymnase qu’il a l’habitude de fréquenter »

  • « Au Théâtre 14, nous avons une petite salle de 192 places et on aime bien réfléchir tout l’espace qui est autour, aller voir ce qui se passe ailleurs. Notre situation Porte de Vanves étant perçue comme assez éloignée et afin de casser les effets de seuil, nous avons décidé de disséminer ces formes hybrides un peu partout. Cela nous permet d’être en résonance et en contact avec beaucoup d’autres gens. D’autres lieux, ce sont d’autres communautés.
  • En sortant de chez nous, en nous promenant dans la rue, on rencontrait d’autres gens et nous nous sommes rendu compte que c’était parfois plus facile d’amener quelqu’un dans le gymnase qu’il a l’habitude de fréquenter qu’au théâtre où cela peut faire un peu peur. Il y a comme une espèce de force mystique qui empêche de passer la porte. En allant dehors ou dans d’autres lieux, on crée le contact et une fois qu’il est établi, souvent les gens nous suivent. 
  • Le premier bilan de “Re.génération” est assez positif, nous avons rencontré plein de gens. J’ai en tête l’exemple d’une dame venue voir une performance de Karelle Prugnaud dans une église. Elle n’avait jamais vu de théâtre et elle est revenue lors de deux autres propositions du festival. J’espère que nous la reverrons au théâtre sur des formes plus conventionnelles. “Re.génération” permet ce type de rencontres, que les gens passent, s’arrêtent parce que ça a l’air sympa et qu’ils restent.
  • Je ne crois pas qu’il faille être préparé pour voir un spectacle car c’est quand on ne s’attend pas à ce qu’on va voir, à ce qui va nous arriver, à ce que cela va provoquer chez nous que l’expérience théâtrale est la plus fantastique. En revanche, il ne faut pas avoir de préjugé et cela c’est plus compliqué. »

« Il faut continuer à sacraliser l’artiste. Parce que l’artiste fait un vrai métier »

  • « Il faut continuer à sacraliser l’artiste. Parce que l’artiste fait un vrai métier. Il travaille beaucoup pour faire ce qu’il fait, a quelque chose à dire qui est nécessaire, essaie de donner une vibration du monde, de la transmettre, est dans la rencontre, dans le contact et fait donc quelque chose d’important, voire de primordial.
  • Il faut donc continuer à sacraliser la posture de l’artiste et c’est l’un des dangers d’une certaine façon de casser les seuils, pour aller vers de nouveaux publics, de désacraliser l’artiste et d’en faire un animateur socio-culturel. C’est autre chose. 
  • En revanche, il faut désacraliser le rapport à l’œuvre. Au Théâtre 14, nous sommes très attachés à l’idée que les gens puissent ne pas aimer ce qu’ils voient. Ils en ont le droit, notamment parce qu’il y a des choses qui sont ratées, d’autres qui ne nous conviennent pas, ne nous touchent pas. Et il est important d’en parler car c’est là que cela devient intéressant. Nous passons beaucoup de temps à répondre aux spectateurs qui nous envoient des mails pour contester ou critiquer nos choix. En général, on les réinvite. D’ailleurs, nous avons l’exemple d’une personne réinvitée quatre fois et qui a fini par prendre un abonnement. Cette démarche peut donc se solder par un succès.
  • Lors du Paris Off, dont la 3e édition aura lieu en septembre 2022, beaucoup d’enfants sont venus nous demander ce que nous faisions. Cette rencontre a été possible parce que nous étions dehors, au milieu de la rue, avons posé des transats, sorti une machine à barbe à papa. Nous nous sommes faits plein d’amis qui nous ont interrogés sur ce que nous faisions et sont venus voir ce que c’est que le théâtre. Une petite fille est venue neuf fois voir des spectacles, qui n’étaient pas du tout des spectacles pour enfants, et elle a adoré. Elle avait un jugement lumineux sur les pièces, elle comprenait tout tout de suite. Cette rencontre nous a semblé magique et nous avons eu envie de continuer ainsi. »

« C’est par le contact, la relation, la discussion, qu’on arrive à faire comprendre ce que l’on fait »

  • « Il est très exigeant de demander aux gens de rentrer dans nos salles, d’acheter un billet, de venir à telle heure, peu importe ce qu’ils font. Or nos voisins sont souvent très occupés, ils travaillent énormément, ont des difficultés financières et bien d’autres sujets en tête que de venir nous voir. Puisque nous croyons à ce que nous faisons, nous avons décidé d’aller nous présenter et de leur montrer ce que nous faisions. J’avais assisté à des festivals où on jouait au pied des immeubles à Poitiers. Les gens regardaient depuis leurs fenêtres, jetaient un œil, prenaient un échantillon, et voyaient si cela leur plaisait ou pas. Nous avons reproduit cela dans le Paris Off et, quand les gens en avaient envie, ils descendaient voir de plus près ce qu’ils avaient d’abord regardé depuis chez eux. On se parle alors et on parvient à leur proposer d’aller sur d’autres manifestations dans d’autres endroits. L’année dernière, nous avons ainsi proposé 40 événements dans une dizaine d’endroits dans des jardins, en extérieur, avec des acteurs de notre saison, mais aussi la Comédie-Française • Fondée par lettre de cachet de Louis XIV le 21/10/1680 pour fusionner les deux seules troupes parisiennes de l'époque, la troupe de l’Hôtel Guénégaud et celle de l’Hôtel de Bourgogne. … , les Tréteaux de France Centre dramatique national itinérant créé en 1959 sous l’impulsion de Jean Danet • 1971 : obtient le label Centre dramatique national • Directions successives : - Jean Danet (1959-2000) … , le Festival d’Avignon… Les gens perçoivent la qualité de ce qui est montré, essaient et la rencontre se fait. Souvent, ils n’aiment pas du premier coup mais viennent quand même voir autre chose parce qu’ils nous aiment bien. C’est par le contact, la relation, la discussion, qu’on arrive à faire comprendre ce que l’on fait.
  • Nous tractons à la sortie des écoles, sur les marchés, etc. On y rencontre les gens, on leur dit qu’il y a du théâtre, ils répondent que ça ne les intéresse pas. Nous leur disons que c’est gratuit, ça ne les intéresse pas. Nous leurs disons que c’est dehors, ils viennent voir. Cela leur permet de se sentir libres, de pouvoir venir avec leurs enfants et de partir si besoin. Le côté immédiat permis par l’extérieur fonctionne très bien.
  • L’interprète du futur est le même que l’interprète d’aujourd’hui. C’est celui qui tend vers une exigence, une sincérité. Il est nécessairement connecté à son temps. Si on voyait Sarah Bernhardt sur une scène aujourd’hui, cela nous ferait bizarre. Les jeux évoluent, la manière de transmettre les choses évoluent. Mais la vibration d’un acteur qui transmet une émotion est éternelle. Cela fait 2 000 ans que cela dure et cela ne changera pas. »

« Le théâtre c’est se rassembler, c’est vivre ensemble. Nous avons été privés de cela avec le Covid »

  • « Quand nous avons imaginé le Paris Off, je voulais faire une kermesse, avec des braseros et des hot-dogs. Le théâtre c’est se rassembler, c’est vivre ensemble. Nous avons été privés de cela avec le Covid et avons un peu perdu notre raison d’être. Il faut recommencer à rassembler. Ce qui fait un bon festival, c’est son lieu de rencontre, la possibilité de boire un verre, d’où la barbe à papa et les transats. Même si on ne fait qu’y passer, une rencontre, une discussion peuvent suffire et imprégner. Il faut simplifier au maximum cette notion de rencontre, mais les œuvres proposées, elles, doivent rester extrêmement exigeantes. Nous avons présenté des “Vive Le Sujet” de la SACD Société des auteurs et compositeurs dramatiques au milieu de la rue à 9h du soir, les gens étaient captivés, riaient. S’ils ont aimé cela, ils pourront tout aimer ensuite et c’est ce que nous leur avons dit.
  • Nous n’avons jamais eu la moindre tension avec les artistes qui jouent dans ces conditions. Quand nous les sollicitons, nous leur expliquons précisément ce que nous faisons. Nous sommes très transparents et nous n’intervenons pas sur l’artistique. Ils font ce qu’ils veulent, mais savent en amont dans quelles conditions ils le feront. En parlant d’artiste à artiste, il y a sans doute un langage, un dialogue, une envie qui sont communs. Beaucoup d’artistes veulent participer au Paris Off ou à Re.génération parce que ce sont aussi des espaces de liberté.
  • Nous discutons bien sûr du choix du lieu, de leurs envies. Il y a parfois des quiproquos mais cela crée encore des rencontres inédites. Une danseuse à qui nous avons fait visiter une piscine a imaginé une performance dans l’eau, nous avons donc dit aux spectateurs de venir en maillot de bain, la moitié l’a fait et s’est mis dans l’eau le temps de la représentation. C’était assez surréaliste. Il y a un challenge que les artistes aiment. Ceux qui n’en ont pas envie ne viennent pas, mais nombreux sont ceux que cela tente. Cela permet une relation aux gens assez incroyable. Ils descendent de leur tour et disent à Stanislas Nordey
    , par exemple, “je ne vous connaissais pas et je vous ai bien aimé”. C’est magique. Les artistes sont heureux.
  • De notre côté, nous nous donnons du mal pour les accueillir dans les meilleures conditions et répondre à leurs demandes. Ils sont respectés pleinement à leur endroit d’artiste. On ne leur demande pas d’aller faire du socio-culturel. On leur propose juste de venir montrer leur travail, que nous avons vu et aimé, dans un autre espace, pour une autre rencontre, et bien souvent ils disent oui. »

    Mathieu Touzé

Mathieu Touzé


• Metteur en scène

Mises en scène :
- « Un Garçon d’Italie » (2016)

- « Autour de ma pierre » (2014)

- « L'Impresario », prix Globe Théâtre et Prix FDFR (2006)


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Parcours

Théâtre 14
Directeur
Collectif Rêve Concret
Directeur Artistique - Metteur en scène - Acteur
Indépendant
Avocat
CCK avocats associés
Avocat en propriété intellectuelle

Fiche n° 33703, créée le 21/12/2018 à 11:56 - MàJ le 26/04/2024 à 17:44

News Tank Culture (NTC)

• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles images.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d'échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.

• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
- Anne-Florence Duliscouët, directrice déléguée, en charge des contenus
- Jacques Renard, directeur délégué Think Culture
- Alexis Bouhelier, directeur du développement

• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
- News Tank Sport,
- News Tank Éducation et Recherche,
- News Tank RH Management,
- News Tank Cities,
- News Tank Mobilités,
- News Tank Énergies.

Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.


Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)


Adresse du siège

48 rue de la Bienfaisance
75008 Paris France


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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 04/04/2024 à 12:04

Festival d’Avignon

• Festival dédié au spectacle vivant contemporain

• Créé en 1947 par Jean Vilar

• Dispose depuis 2013 d’un lieu permanent de résidence et de création avec la FabricA

• 78e édition : du 29/06 au 21/07/2024 (dates avancées pour correspondre à la situation liée à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024)

• Chiffres de la 77e édition : du 05 au 25/07/2023

- 114 600 billets délivrés pour les spectacles payants
- 44 spectacles et 1 exposition, pour 258 représentations

• 76e édition (du 07 au 26/07/2022)
- 105 260 billets délivrés pour les représentations payantes
- 29 000 billets entrées aux manifestations gratuites
- 47 spectacles présentés pour 270 représentations jouées

• 75 édition du 05 au 25/07/2021
- Fréquentation totale : 123 912 entrées

• 74e édition prévue du 03 au 23/07/2020 annulée

• « Un Rêve d’Avignon » du 03 au 25/07/2020 : programme numérique et audiovisuel

• « Une Semaine d’art en Avignon » du 23 au 29/10/2020 (écourtée en raison du reconfinement) : 7 spectacles (5 créations et 2 premières en France) pour 35 représentations

• Directeur : Tiago Rodrigues (depuis le 01/09/2022)

• Directeur délégué : Pierre Gendronneau (depuis février 2023)

Contact : 04 90 27 66 50


Catégorie : Festival / Salon


Adresse du siège

20 Rue du Portail Boquier
84000 Avignon France


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Fiche n° 488, créée le 27/09/2013 à 13:23 - MàJ le 04/04/2024 à 09:37

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Jacques Renard, Mathieu Touzé, Anne-Florence Duliscouët - ©  NTC