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Think Culture : « Décloisonner est une priorité absolue » (Philippe Bélaval, président du CMN)

Paris - Actualité n°75672 - Publié le 06/09/2016 à 14:01
©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux

« Notre époque est caractérisée par une concentration de contraintes, de changements de dimensions et de paradigmes qui donnent à la question de l’innovation une coloration particulière. Malgré trente années de politiques culturelles extrêmement résolues, la multiplication des structures culturelles et le maintien d’investissements culturels forts, l’éloignement de certains territoires à la culture subsiste. Ce devoir d’innovation, qui a toujours existé, prend donc aujourd’hui un relief particulier. Décloisonner est une priorité absolue. Il ne faut pas simplement décloisonner entre les champs culturels, mais aussi entre les acteurs, les formes, et les outils. Il faut aussi faire prévaloir la logique de projet sur la logique d’institution », déclare Philippe Bélaval Conseiller culture @ Présidence de la République (Élysée)
, en introduction de la première édition de Think Culture, organisée par News Tank Culture à l’Université Paris-Dauphine le 06/09/2016.

« Innover, ce n’est pas renoncer à ce que nous sommes » (Philippe Bélaval)

  • Philippe Bélaval - ©  Seb Lascoux
    « Depuis 50 ans, les institutions culturelles n’ont pas cessé d’innover, car elles sont confrontées à des évolutions permanentes. Elles doivent donc s’adapter à celles-ci et innover dans l’offre culturelle qu’elles mettent à la disposition des publics.
  • Si nous avons senti le besoin d’aborder ce sujet de l’innovation, c’est peut-être parce que nous ne nous sentons pas très bien dans notre peau.
  • Nous sommes traversés par les questionnements en jeu dans notre société. Notre époque est caractérisée par des contraintes, des changements de dimensions et de paradigmes qui donnent à la question de l’innovation une coloration particulière.
  • Parmi ces contraintes, nous pouvons penser à ce que l’on appelle la crise financière. Nous sommes passés d’une époque où l’argent était facile à une période où les moyens sont plus sévèrement comptés.
  • La question financière, que l’on a parfois tort de mettre en tête de liste, constitue un symptôme plutôt qu’une cause du malaise que nous ressentons. Quand je parle de l’argent, c’est aussi en tant que critère, avec les dérives de la mercantilisation.
  • Il y aussi une hésitation ou un débat sur la place de la culture dans notre société et le rôle qu’elle peut y jouer.
  • Nous traversons un moment où nous connaissons la fermeture de structures culturelles. Nous entendons des discours qui remettent en cause la conception républicaine de la culture. Nous assistons aussi à du vandalisme patrimonial.
  • L’exception culturelle est une chose à laquelle je crois fortement. La faire vivre quotidiennement est un véritable défi.
  • Avec le numérique, c’est l’ensemble des relations avec nos publics qui est modifié.
  • Malgré trente années de politiques culturelles extrêmement résolues, la multiplication des structures culturelles et le maintien d’investissement culturel fort, l’éloignement de certains territoires à la culture subsiste.
  • Ce devoir d’innovation, qui a toujours existé, prend aujourd’hui un relief particulier.
  • Décloisonner est une priorité absolue. Je n’entends pas simplement décloisonner entre les champs culturels, mais aussi entre les acteurs, les formes, et les outils.
  • Il faut désormais plus que jamais que nous fassions prévaloir la logique de projet à la logique d’institution.
  • Il faudrait réinterroger l’équilibre entre nos frais de structures et nos frais d’activité. C’est un débat que nous ne pouvons plus éviter. Une fois de plus, ce qui importe, c’est l’effectivité des actions que nous menons.
  • Nous devons développer une véritable culture de l’évaluation, y compris dans sa dimension qualitative.
  • Nous devons également utiliser les nouvelles technologies. Ils sont de formidables outils, avec une efficacité de pénétration du public extrêmement forte. Nous devons les utiliser sans qu’ils nous dominent.
  • Innover ce n’est pas renoncer à ce que nous sommes, ni abdiquer cet objectif d’émancipation individuelle et collective qui constitue la trame de notre engagement culturel. »

    Philippe Bélaval, président du CMN Centre des monuments nationaux

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Fiche n° 93, créée le 01/10/2013 à 16:20 - MàJ le 11/09/2023 à 09:27

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