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Think Culture : « La fin de l’artiste ouvrier, le début de l’artiste patron » (Bruno Boutleux, Adami)

Paris - Actualité n°75654 - Publié le 06/09/2016 à 18:31
©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux

« C’est la fin de l’artiste ouvrier, le début de l’artiste patron. Les modèles sociaux sont bousculés par ce principe d’auto-entreprenariat : la sphère artistique est une partie du laboratoire d’expérimentation sociale », déclare Bruno Boutleux Directeur général @ Adami
, à l’occasion du débat « Les mutations des entreprises culturelles : Big is beautiful ? », organisé par News Tank Culture dans le cadre de Think Culture à l’Université Paris-Dauphine le 06/09/2016.

« Nous connaissons aujourd’hui une phase de glissement d’une économie de biens vers une économie de service, une économie de plateformes, accompagnée de la montée de l’autoproduction. Il s’agit de savoir si ces glissements créent plus de libertés pour les artistes, ainsi qu’une hausse de leur rémunération. Ces résultats sont très contrastés », ajoute Françoise Benhamou Administratrice du CA @ Théâtre 14 • Professeure des universités @ Université Paris 13-Cité Sorbonne • Membre @ Cercle des économistes
.

« Les usages et pratiques du domaine musical ont besoin d’équipements et de réseaux. En observant bien le développement du secteur et en faisant de bonnes projections, les entreprises ont eu les outils et les moyens de s’adapter. Que l’on soit gros ou petit, le principe essentiel est la capacité à se projeter sur un marché et à développer une stratégie suivant les moyens dont on bénéficie », indique pour sa part Stéphan Bourdoiseau Président - fondateur @ Wagram Stories • Fondateur et président @ Wagram Music S.A.S.
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Cette rencontre, modérée par Stéphan Paris Président fondateur @ Cercle Culture & Médias
, réunissait Angeline Barth Présidente de la commission des Affaires sociales et santé @ Conseil économique, social et environnemental (Cese) • Secrétaire confédérale en charge de la formation professionnelle, de la… , Françoise Benhamou, Stéphan Bourdoiseau, Bruno Boutleux, Philippe Chapelon Délégué Général @ La Scène indépendante
• Maîtrise de Droit de l’Université Paris-Nanterre
et Luc Gaurichon Président et fondateur @ Caramba Culture Live
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« Les syndicats doivent s’organiser sur les réseaux sociaux et montrer que ce qu’ils défendent n’est pas ringard » (Angeline Barth)

  • Angeline Barth - ©  Seb Lascoux
    « Les syndicats sont confrontés à un défi majeur aujourd’hui : avec la création de plateformes numériques, il faut faire face à des mutations sociales où nos valeurs défendues comme le salariat, le code du travail, la protection sociale sont remises en cause.
  • Les syndicats doivent s’organiser sur les réseaux sociaux et montrer que ce qu’ils défendent n’est pas ringard.
  • Il faut réfléchir à la manière d’attirer les jeunes générations, apportant avec elles de nouveaux modes d’expression dans des structures syndicales, où paradoxalement le fonctionnement est extrêmement codé. Il en va de l’avenir des organisations syndicales. »

    Angeline Barth, secrétaire générale adjointe CGT-Spectacle Confédération générale des travailleurs du spectacle (Fédération Nationale des Syndicats du Spectacle, du Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’Action Culturelle)

« La manière dont on aide les différents secteurs est d’une très grande inégalité. C’est de là que doit partir la réflexion » (Françoise Benhamou)

  • Françoise Benhamou - ©  Seb Lascoux
    « Le numérique est le géant, le prédateur, voire le détourneur de fiscalité, mais il est aussi à trouver chez des petites entreprises. Le numérique accorde une incroyable souplesse et agilité qui permet de créer des entreprises basées sur les technologies modernes et visant des marchés très éloignés. Le monde culturel bénéficie également de cette souplesse puisqu’il innove sans cesse avec une multitude de start-ups et de petites entreprises qui se sont développées ces dernières années.
  • La musique a été le laboratoire de l’action du numérique auprès d’un modèle économique : la destruction de valeurs et l’imposition de la recherche de nouveaux modèles.
  • Nous connaissons aujourd’hui une phase de glissement d’une économie de biens vers une économie de service, une économie de plateformes, accompagnée de la montée de l’autoproduction. Il s’agit de savoir si ces glissements créent plus de libertés pour les artistes, ainsi qu’une hausse de leur rémunération. Ces résultats sont très contrastés.
  • Il est temps de mettre à plat l’affectation des ressources par le ministère de la Culture et de la Communication. La manière dont on aide les différents secteurs est d’une très grande inégalité. C’est de là que doit partir la réflexion. »

    Françoise Benhamou, membre du Collège Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

« Le principe essentiel est la capacité à se projeter sur un marché et à développer une stratégie suivant les moyens dont on bénéficie » (Stéphan Bourdoiseau)

  • Stéphan Bourdoiseau - ©  Seb Lascoux
    « Le secteur de la musique a connu une mutation plutôt lente et partielle : elle touche principalement le secteur de la distribution. Ce caractère lent est une chose extrêmement importante : les opérateurs ont eu le temps et les moyens de s’organiser, de développer leur modèle, en s’interrogeant particulièrement sur la taille du marché visé ainsi que la date du début de la stratégie à implanter. Cette stratégie est dite de “360”, afin d’intégrer le maximum de facettes de l’entreprise musicale.
  • Les usages et pratiques du domaine musical ont besoin d’équipements et de réseaux. En observant bien le développement du secteur et en faisant de bonnes projections, les entreprises ont eu les outils et les moyens de s’adapter. Que l’on soit gros ou petit, le principe essentiel est la capacité à se projeter sur un marché et à développer une stratégie suivant les moyens dont on bénéficie. » 

    Stéphan Bourdoiseau, président du Bureau Export et fondateur et président de Wagram Music

« Big is beautiful s’il défend le small » (Bruno Boutleux)

  • Bruno Boutleux - ©  Seb Lascoux
    « Big is beautiful s’il défend le small.
  • Les sociétés de gestion collective sont devenues des acteurs extrêmement structurants des marchés et des secteurs professionnels où nous intervenons. Il faut intervenir dans le secteur culturel en apportant un important soutien à la création.
  • La directive européenne est saine, transparente. Elle introduit le fait que la gestion collective peut être lucrative, confiée à des sociétés de formes commerciales. Mais certaines sociétés de gestion collectives ont des ambitions qui vont au-delà de leur droit de propriété. De nouveaux acteurs, les mandataires, misent également sur les nouvelles technologies et proposent à l’artiste d’optimiser la gestion de ses droits. Ces mandataires vont parfois jusqu’à prendre 40 % de commission…
  • L’enjeu du lucratif représente un vrai danger : le secteur de la gestion collective n’a rien à gagner à se voir concurrencé par des entreprises à but lucratif. La gestion collective doit rester un marché certes, mais un marché au service de l’intérêt général.
  • Le numérique permet de développer un maximum de service et de sortir de l’image institutionnelle des sociétés de gestion collective. Nous développons un service de transparence et l’artiste est remis au cœur du mécanisme, rendu possible par l’accès à la promotion peu onéreuse et à travers les réseaux sociaux, ainsi que les techniques d’enregistrement. Mais il faut pouvoir accéder à quelques financements. L’Adami a développé des aides pour l’autoproduction.
  • C’est la fin de l’artiste ouvrier, le début de l’artiste patron. Les modèles sociaux sont bousculés par ce principe d’auto-entreprenariat : la sphère artistique est une partie du laboratoire d’expérimentation sociale.
  • Le financement d’un secteur est lié à la santé du secteur : quand un secteur se porte très bien le financement afflue. Le secteur de la musique comporte encore une forme d’artisanat et propose des formes de prototypes. Le risque est énorme et les services bancaires fuient ce domaine.
  • Dans la crise de la musique enregistrée, il aurait été salutaire d’avoir des financements plus importants. Il faut consolider ces outils avec la question de la globalisation et l’internationalisation possible des contenus culturels. »

    Bruno Boutleux, directeur général de l'Adami Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes

« Les grands groupes s’insèrent dans le fonctionnement du spectacle vivant et engendrent des activités pérennes » (Philippe Chapelon)

  • Philippe Chapelon - ©  Seb Lascoux
    « On constate une évolution de la production au regard des petites entreprises : beaucoup d’entreprises ont désormais des activités tournées autour de projets artistiques. Le SNES cherche à apporter un crédit d’impôt pour ces entreprises.
  • On a créé un secteur attractif au point de vue de l’économie elle-même. Les grands groupes s’insèrent dans le fonctionnement du spectacle vivant et engendrent des activités pérennes. Les innovations sont à développer dans ce secteur quand on voit qu’il intéresse de plus en plus des secteurs avérés comme des producteurs de spectacle. Mais le spectacle vivant est avant tout, de nature artisanale. Nous ne sommes pas dans une démarche industrielle comme pour le secteur de la musique.
  • Ce que l’on demande aux pouvoirs publics, c’est une diffusion possible de nos spectacles, des lieux pour les présenter. Que les entreprises publiques puissent travailler avec les entreprises privées et que cette structuration soit accompagnée. »

    Philippe Chapelon, délégué général du SNES Syndicat national des entrepreneurs de spectacles

« La France a besoin d’un rayonnement de ses artistes à l’international… Mais nous n’avons pas suffisamment les moyens d’y parvenir » (Luc Gaurichon)

  • Luc Gaurichon - ©  Seb Lascoux
    « Il y a une crise du phonographique, de la partie industrielle. C’est une mutation lente, mais les artistes ont perdu progressivement une grande partie de leurs revenus. Pour pallier ce manque de revenus, ils se sont tournés vers le spectacle vivant et la scène.
  • Nous disposons d’un certain nombre d’outils, mais nous n’avons pas suffisamment de moyens. On nous parle de diversité, du rayonnement de nos artistes à l’international… La France a besoin de ce rayonnement. Mais nous n’avons pas suffisamment les moyens d’y parvenir. Le crédit d’impôt concernant le spectacle vivant, est une mesure fiscale votée fin 2015, mais le décret d’application n’est pas encore passé. Un certain nombre de dispositifs manque encore. »

    Luc Gaurichon, président du Prodiss Syndicat national du spectacle musical et de variété , et gérant de Caramba Spectacles

Angeline Barth


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Parcours

Conseil économique, social et environnemental (Cese)
Présidente de la commission des Affaires sociales et santé
Confédération générale du travail (CGT)
Secrétaire confédérale en charge de la formation professionnelle, de la négociation collective et de la démocratie sociale
Audiens
Administratrice
HCDS (Haut Conseil du dialogue social)
Membre titulaire
Afdas
Présidente
Afdas
Présidente du collège salariés
Afdas
Vice-présidente
Synptac-CGT
Secrétaire générale
Synptac-CGT
Secrétaire générale adjointe

Fiche n° 254, créée le 22/10/2013 à 17:18 - MàJ le 13/06/2024 à 15:19

Françoise Benhamou


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Parcours

Théâtre 14
Administratrice du CA
Université Paris 13-Cité Sorbonne
Professeure des universités
Cercle des économistes
Membre
Musée du Louvre
Logo de Musée du Louvre Membre du Conseil d’administration et membre du Conseil scientifique
Arcep (Arcep)
Membre du Collège
Université de Paris X Nanterre
Maître de conférences
Ministère de la Culture
Conseiller technique chargé de la politique du Livre

Fiche n° 1022, créée le 12/12/2013 à 08:22 - MàJ le 27/06/2024 à 12:04

Stéphan Bourdoiseau


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Parcours

Wagram Stories
Président - fondateur
Wagram Music S.A.S.
Fondateur et président
Bureau Export
Président

Fiche n° 733, créée le 13/11/2013 à 17:22 - MàJ le 15/06/2022 à 11:18

Parcours

Adami
Directeur général
ALCA Nouvelle-Aquitaine
Président
JM France (JMF)
Directeur général
Fonds pour la Création Musicale (FCM)
Directeur
CIR (Centre d’information du rock et des variétés)
Directeur
CIR (Centre d’information du rock et des variétés)
Directeur du FAIR (Fonds d’action et d’initiative pour le rock)
Société Turbulences
Entrepreneur de spectacles

Fiche n° 191, créée le 17/10/2013 à 14:19 - MàJ le 05/07/2023 à 13:55

Philippe Chapelon


• Maîtrise de Droit de l’Université Paris-Nanterre


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Parcours

La Scène indépendante
Délégué Général
Les Congés Spectacles
Président du conseil d’administration

Fiche n° 478, créée le 25/10/2013 à 22:20 - MàJ le 13/07/2023 à 19:13

Luc Gaurichon


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Parcours

Caramba Culture Live
Président et fondateur
Ekhoscènes
Président

Fiche n° 1472, créée le 29/01/2014 à 11:32 - MàJ le 05/12/2019 à 14:34

©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux