L’intelligence artificielle vient tout récemment de s’imposer au grand jour dans le débat public avec la médiatisation de l’outil ChatGPT, qui suscite autant de fascination que de craintes, mais sera bientôt concurrencé par d’autres. Si les applications sont déjà fréquentes dans l’industrie, les sciences, la médecine…, qu’en est-il dans la culture ? Quelles sont ses conséquences prévisibles ? 

L’intelligence artificielle peut être un outil au service de la création et des artistes, et un vecteur d’expériences multiples, transdiciplinaires comme interactives. Mais si des œuvres d’art naissaient d’algorithmes et que le processus en était entièrement digital, la crainte d’une substitution du robot à l’artiste serait-elle fondée ? Telle est l’une des problématiques centrales. 

Mais il est d’autres conséquences qui sont évoquées, et notamment sur les emplois et les métiers. En effet si de nouveaux emplois et compétences peuvent se développer (codeurs, développeurs d’algorithmes, entreprises spécialisées…) , ne faut-il pas en retour mesurer le risque de la disparition d’autres ou à tout le moins du déclin  de l’emploi  artistique ? De plus, l’intelligence artificielle ne sera-t-elle pas surtout aux mains de grandes entreprises, seules capables d’assumer les coûts en recherche et développement ? 

Dans le domaine juridique, des interrogations légitimes se font également jour. Dès lors que le droit d’auteur est attaché à une personne physique, qui est le créateur d’une œuvre issue de l’intelligence artificielle, à qui revient ce droit ? Ceux qui ont conçu les algorithmes peuvent-ils aussi le revendiquer ? 

Enfin, les sujets éthiques soulevées par l’intelligence artificielle ne sauraient être absents de la réflexion menée par les acteurs culturels.