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Think 2022 : « Soit on change radicalement de modèle soit on accepte que le SV pollue » (A. Meersseman)

News Tank Culture - Paris - Actualité n°262906 - Publié le 12/09/2022 à 18:20
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©  Seb Lascoux
Arnaud Meersseman, Jacques Renard, Anne-Florene Duliscouet, Catherine Meneret - ©  Seb Lascoux

« Soit on change radicalement de modèle économique mais cela implique des changements dans tout le reste de l’économie et c’est une tâche titanesque, soit on accepte que le spectacle sera toujours quelque chose de polluant tout en faisant au mieux pour que cela le soit le moins possible. (…) De toute façon, nous allons devoir faire des ajustements. Il va y avoir un changement de valeurs, il va falloir faire des arbitrages, on ne va pas pouvoir tout garder tel quel. C’est le rôle du politique que de faire ces arbitrages mais aussi celui du public de faire savoir ce qui est important pour lui. J’ose espérer que le spectacle et la culture feront partie des choses essentielles que l’on souhaitera préserver », déclare Arnaud Meersseman Directeur général @ AEG Presents France
, directeur général d’AEG Presents Division musique live (production, tournées, festivals…) du groupe américain AEG, spécialisé dans les divertissements sportifs et culturels.• Date de création : 2002• Dispose de 16 bureaux… France, lors de l’événement professionnel Think Culture organisé par News Tank au Centre Pompidou (Paris 4e) le 06/09/2022.

Il intervenait sur le sujet « La culture résiliente : quelle réduction d’échelles, quelle gestion du temps ? » dans le cadre du Grand Thème « Circulation des artistes et des œuvres, et décarbonation : comment les concilier ? ».

« Cela remet aussi en question tout un modèle de financement. Nous finançons les nouveaux groupes à perte avec les recettes des grosses stars. On perd de l’argent sur les trois ou quatre premiers concerts d’un nouveau groupe international. (…) Les grands payent pour les petits. Il va donc sans doute falloir trouver d’autres manières de développer des artistes. La problématique est vraiment globale », ajoute-t-il.

« Il faut peut-être être capables d’imaginer perdre. C’est quelque chose que l’on n’entend pas mais il va falloir qu’on perde des choses. Perdre des choses pour en gagner d’autres, différentes, pour essayer de transformer quelque chose. On ne peut pas tout garder, scléroser », ajoute Catherine Meneret Directrice adjointe @ Centre chorégraphique national de Caen en Normandie (CCN Caen)
, directrice adjointe du CCN Centre chorégraphique national de Caen en Normandie.

News Tank rend compte des échanges.


« Au sein de notre activité, intrinsèquement polluante, on peut faire des efforts, mais cela reste à la marge » (Arnaud Meersseman)

  • « AEG est un groupe mondial, avec un grand nombre de salles (dont des arénas et des stades), de grandes tournées (Rolling Stones, Justin Bieber, Céline Dion) et beaucoup de festivals, comme Coachella aux États-Unis ou Rock en Seine, en France, dont je suis programmateur et dont nous sommes co-actionnaires avec le groupe Combat de Mathieu Pigasse.
  • Les grosses tournées sont ce qui nous permet à la fois de financer de nouveaux artistes et de faire vivre nos salles. Je vais malheureusement avoir un discours plus pessimiste qu’optimiste. J’ai le sentiment que nous sommes engagés dans une course à l’armement en termes de productions. Onze semi-remorques, c’est aujourd’hui la norme pour une tournée d’arénas. Nous allons prochainement programmer le groupe coréen Blackpink pour deux dates à l’Accor Arena. Cela représente 35 semi-remorques. Les Rolling Stones cet été, une cinquantaine… On va tout à l’inverse de ce qu’il faudrait faire.
  • Il y a une concurrence de plus en plus accrue entre les groupes, étant donné qu’il n’y a aujourd’hui quasiment plus de revenus provenant de la partie musique enregistrée, la majorité des revenus se fait sur la tournée. Cela amène à présenter des spectacles de plus en plus grandiloquents et impressionnants, afin de surnager au milieu de la concurrence féroce entre les différents groupes.
  • Nous faisons une activité qui est intrinsèquement polluante, qu’il s’agisse de la mobilité des artistes, de celle du public ou de l’exploitation de nos salles. Nous opérons des arénas et des stades et nous allons vers toujours plus de gigantisme. Ce qui nous intéresse est de nous positionner sur ce genre de choses, de faire de l’immobilier. Nous créons des “entertainment districts” où on va récupérer une aréna ou un stade, faire des appartements autour, un cinéma, un mall… Tout cela ne va pas vraiment vers de la sobriété ou de la décarbonation.
  • Au sein de cette activité polluante, on peut faire des efforts, mais cela reste à la marge. Des groupes comme Coldplay vont peut-être décider de faire des résidences de quatre soirs au Stade de France mais vous faites quand même voyager toute la population qui vient les voir. Donc au final, ce que vous gagnez sur le fait de ne pas faire voyager 30 semi-remorques, vous le reperdez sans doute sur le transport des spectateurs qui vont se rendre à Paris pour venir voir les concerts.
  • Aujourd’hui, pour signer un groupe, je lui vends le fait qu’il va grossir et qu’un jour il finira peut-être au Stade de France, qu’il sera de plus en plus populaire, que de plus en plus de personnes l’écouteront et qu’il gagnera de plus en plus d’argent. C’est un modèle de croissance qu’on retrouve un peu partout dans les composantes de notre modèle de société capitaliste moderne. Si je vais voir un groupe pour lui proposer de commencer dans un club et d’y rester, en veillant à ce que ce soit décarboné, je pense qu’un concurrent signera le groupe à ma place…
  • Donc, soit on a une approche globale où toute la profession arrive à s’asseoir et à s’entendre pour mettre en place des normes, ce à quoi malheureusement je crois assez moyennement, soit on fait un choix de société et ça remonte au niveau du politique. 
  • Il y a bien sûr toutes sortes de culture. Je travaille dans un secteur industrialisé, une culture marchande, ce n’est pas l’unique modèle de culture, beaucoup d’autres peuvent co-exister et co-habiter. Mais mon modèle, qui touche à la pop, au rock, au hip hop, aux grands artistes internationaux, je ne sais pas aujourd’hui comment réduire son échelle. Je n’ai pas de solution et je n’en vois pas à court terme. Soit on change radicalement de modèle économique mais cela implique des changements dans tout le reste de l’économie et c’est une tâche titanesque, soit on accepte que le spectacle sera toujours quelque chose de polluant tout en faisant au mieux pour que cela le soit le moins possible. On l’accepte mais en contrepartie, on est prêts à manger moins de viande ou que sais-je. De toute façon, nous allons devoir faire des ajustements. On a vu ce qui s’est passé cet été au niveau climatique, ce qui va se passer cet automne, nous sommes en train de changer d’ère. Il va y avoir un changement de valeurs, il va falloir faire des arbitrages, on ne va pas pouvoir tout garder tel quel. C’est le rôle du politique que de faire ces arbitrages mais aussi celui du public de faire savoir ce qui est important pour lui. J’ose espérer que le spectacle et la culture feront partie des choses essentielles que l’on souhaitera préserver.
  • Nous n’avons pas fait de bilans carbone de nos tournées. Il nous arrive de le faire sur nos salles, qui constitue le gros de notre activité. Beaucoup de mécanismes sont déployés sur les arénas et les stades afin de réduire l’empreinte carbone. Sur les tournées, je ne suis pas en mesure de donner des chiffres. Mais d’après les études externes menées, il est clair que ce sont les déplacements du public qui ont la plus forte empreinte, devant celle des artistes.
  • À Rock en Seine, on met en place des éco-cups, du tri de déchet… We Love Green va plus loin que nous en mettant en place des panneaux solaires mais je ne suis pas sûr qu’ils puissent faire tourner leur grande scène seulement avec ça. Nous faisons très attention au site, le Domaine national de Saint-Cloud est classé, nous avons des protocoles d’installation des scènes et d’accueil du public assez poussés afin de préserver au maximum le site. Mais cela reste à la marge car on produit des déchets pour 150 000 personnes pendant un week-end. Même si on les trie, le recyclage ne va qu’à un certain niveau, on ne récupèrera jamais tous les plastiques qu’on a consommés… C’est polluant, il n’y a pas d’autre choix.
  • À partir du moment où on veut mettre en place des superproductions spectaculaires, il n’y a pas cinquante options. Soit on joue sur la capacité de la salle, soit on joue sur le prix du billet. Soit on commence à répercuter le coût carbone sur le prix du billet, mais dans ce cas ce sera réservé à quelques “happy few” qui viendront voir Coldplay pour 40 000 euros, soit on fait de très grandes salles. Il n’y a pas mille variables d’ajustement. 
    Arnaud Meersseman - ©  Seb Lascoux
  • Les solutions de compensation carbone, comme planter des arbres, ne me semblent pas résoudre le problème non plus. En dehors des émissions carbone, il y a des problématiques de bio-diversité, de plastification, et aujourd’hui se contenter de replanter des forêts entières de sapins, ce n’est pas recréer la biodiversité nécessaire afin de compenser vraiment les émissions de CO2. La préservation de la nature et de notre écosystème est un peu plus complexe que ça.
  • Encore une fois, c’est un choix de société, et il faut lâcher sur d’autres choses si on veut préserver la culture. On fera de notre mieux pour atténuer au maximum notre impact mais il y a des choses auxquelles on ne pourra pas toucher. Rien ne me déprime plus que les concerts en ligne que l’on a vus pendant la pandémie. Un concert, c’est sortir avec ses amis, c’est la communion du public, passer une soirée avec plein de gens qu’on ne connaît pas mais avec qui on partage la même passion, aller boire un verre avant ou au restaurant après, ressentir une énergie, c’est palpable et physique… Pour ma part, je préfère faire autre chose que de regarder un concert dans Second Life. »

    Arnaud Meersseman

« Les scènes publiques sont des lieux formidables pour l’expérimentation parce que la rentabilité n’est pas nécessaire à la vie du lieu » (Catherine Meneret)

  • « Le CCN de Caen fait partie d’un réseau du service public des arts et de la culture, qui marche avec 70 à 75 % de subventions et 25 à 30 % de recettes propres, ce qui donne tout de suite une réalité totalement différente de celle évoquée par Arnaud Meersseman. Les échelles de nos lieux vont de 100 à 1 000 places. Nos lieux marchent à l’année, ont une mission de territoire, en lien avec une géographie, une population et une histoire. Tout cela est radicalement différent. Nous faisons plutôt du sur-mesure, en raison, d’une part, de notre modèle économique et, d’autre part, de nos cahiers des charges, qui sont très fournis. Notre rapport aux artistes est donc complètement différent, y compris sur l’échelle du temps.
  • Le CCN que je co-dirige une structure est un lieu de création, avant d’être un lieu de diffusion. La présence des artistes peut être très longue puisqu’ils viennent créer leur spectacle. Nous ne sommes pas dans du “one shot” mais dans le temps long. Montrer un spectacle n’est pas l’aboutissement absolu de notre travail. Cela change complètement les échelles.
  • Catherine Meneret - ©  Seb Lascoux
    En tant que vice-présidente du Syndeac Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles , je prône la pensée du “lieu de l’expérimentation possible”. Le cahier des charges n’est pas tout à fait encore en adéquation avec ça mais je pense que nous sommes des lieux formidables pour l’expérimentation parce que la rentabilité n’est pas nécessaire à la vie du lieu. Les moyens de transformation sont donc sans doute plus faciles, les échelles des structures et de leurs équipes sont plus légères. C’est quelque chose dont les pouvoirs publics doivent s’emparer, notamment pour travailler en interministériel. La culture ne va pas résoudre seule la question et n’aura pas toutes les solutions. Il faut travailler avec des scientifiques, avec le ministère du Travail, car tout est lié. On doit collaborer si on veut changer des horaires de spectacle pour pouvoir correspondre à ceux des transports en commun ou pour faire du copiétonnage, solliciter d’autres modes de circulation des publics, tout ça à une échelle qui n’a rien à voir avec 150 000 personnes sur 3 jours…
  • Nous avons aussi bien avancé sur la question de l’exclusivité au sein du réseau des scènes publiques. C’est aussi une manière de remettre le travail de l’artiste au centre, en faisant en sorte que le public puisse le voir davantage. Cela va aussi dans le sens de la durabilité des spectacles. En matière de tournées, qu’elles soient nationales ou internationales, on va essayer d’irradier région par région.
  • Je partage l’avis d’Arnaud Meersseman sur le recours au numérique. Dans le spectacle vivant, dans sa globalité, nous sommes des experts absolus de l’analogique. Je pense que c’est vital. Le live est une expérience unique et qui n’est pas reproductible. Donc le numérique doit servir à autre chose. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le développer. Mais il n’y a aucune confusion à avoir. L’expérience kinesthésique entre un public et des artistes, l’énergie physique transmise par des artistes sur un plateau et échangée avec le public, est irremplaçable. 
  • En matière de création, le travail préalable peut aussi générer beaucoup de déplacements, notamment à l’étranger pour les équipes chorégraphiques qui travaillent beaucoup à l’international ou sont souvent composées de de danseurs qui viennent de plusieurs pays. Créer sans se déplacer, cela peut être une démarche. Mais une représentation, c’est du live. Point. »

    Catherine Meneret


  • « Votre modèle, pour lequel vous semblez réussir à trouver de la sobriété sans rentrer dans la course au gigantisme et dans les logiques de concurrence, est sans doute une piste à creuser, mais ne peut pas s’appliquer à mon milieu industrialisé et marchand. Il y a différents types de culture et de modèles. »

    Arnaud Meersseman

 

  • « Nous sommes certes dans une société productiviste, capitaliste, mais tout ce qui a trait au service public est intéressant pour expérimenter. Il faudrait pouvoir essayer, chercher, se tromper, ne pas avoir de résultat, et ce autant dans la création que dans nos modes de vie à toutes les échelles (économie, agriculture…). On manque de recherche, de temps. Il en faut pour se tromper, tripatouiller, croiser les pratiques alors que l’on marche beaucoup par silos. Nous devons faire des progrès sur cet aspect. Il faut aussi peut-être être capables d’imaginer perdre. C’est quelque chose que l’on n’entend pas mais il va falloir qu’on perde des choses. Perdre des choses pour en gagner d’autres différentes, pour essayer de transformer quelque chose. On ne peut pas tout garder, scléroser. »

    Catherine Meneret

 

  • « Absolument. La cadence commerciale est infernale. À une époque, un artiste avait deux albums pour faire ses preuves, ensuite il avait un album, puis un EP Extended Play , puis un titre, maintenant c’est 30 secondes sur Tiktok… Il y a une telle accélération qu’un artiste ne peut pas échouer, ne peut pas expérimenter, ne peut rien faire dans le temps… Il faut que ça fonctionne immédiatement, sinon ça passe à autre chose. C’est dommage, je pense qu’on passe ainsi à côté de beaucoup d’artistes. »

    Arnaud Meersseman

 

  • « Il faudra revoir le modèle économique, c’est certain.
  • Le fait de tenter quelque chose va provoquer des choses auxquelles on n’a pas pensé et qui vont nous faire avancer et nous transformer. Tout le monde est en train d’attendre une solution pour passer d’un truc à un autre. Mais cela ne va pas se passer ainsi. Il va falloir détricoter pour se retrouver dans du vide et voir comment on pourrait retricoter autre chose. »

    Catherine Meneret

  

« Une gouvernance globale est nécessaire pour faire face au changement climatique » (Arnaud Meersseman)

  • « Chez nous, cela ne pourrait s’appliquer qu’avec de la régulation. Imaginons qu’on dise qu’il est interdit de faire des spectacles au-delà de 30 000 personnes et que cela s’impose à tous les acteurs français. C’est une possibilité mais, concernant les artistes internationaux, nous sommes en concurrence avec tous les pays européens, avec l’Asie, avec les États-Unis… Cela voudra donc peut-être dire que nombre d’artistes internationaux ne viendront plus jouer en France et iront plutôt en Angleterre, où ils pourront continuer de faire des dates devant 70 000 personnes. On peut imaginer réguler au niveau européen mais il restera les États-Unis ou la Chine, etc. C’est une gouvernance globale qui est nécessaire pour faire face au changement climatique. Mais il me paraît aujourd’hui assez compliqué que tout le monde se mette autour de la table.
  • Le capitalisme intègre ses propres contradictions et ses propres critiques. Les artistes d’hier étaient à contre-courant et dans la contre-culture. Ce sont les Rolling Stones, qui aujourd’hui font des billets à 450 euros et prennent la route avec 50 semi-remorques.
  • De toute façon, la réalité commence à s’imposer à nous, notamment à travers des phénomènes physiques et naturels, avec les épisodes climatiques extrêmes de plus en plus nombreux chaque été. Il devient de plus en plus risqué de mettre en œuvre de grands rassemblements en plein air. Les Eurockéennes ont perdu deux journées cette année, le Free Music Festival a dû annuler en raison d’une alerte canicule, etc. Petit à petit, ces espèces de grand-messes en plein air vont devenir tellement coûteuses à mettre en œuvre, en termes d’assurance et de risques climatiques, que la nature va nous rattraper. C’est déjà ce qui arrive un peu. Nous sommes dans un système productiviste où on pense que les ressources sont infinies et qu’on peut continuer dans un modèle de croissance exponentielle, avec l’idée qu’on trouvera toujours des solutions via la technologie. C’est une illusion.
  • Le changement arrivera de lui-même. Mais aujourd’hui si je dis à mon “board” américain que je fais 30 % de moins l’année prochaine et que je refuse de remplir des stades, je ne vais pas faire long feu dans la société. C’est aussi un choix personnel de continuer ou de faire autre chose.
  • En 2050, des groupes qui tourneront avec des semi-remorques sur la route et des jets privés, ce sera une aberration. Et ça commence. Il y a une pression de la part du public. Des artistes, comme Taylor Swift qui utilise son jet pour faire des vols de 20 minutes, sont mis à l’amende aujourd’hui. Les artistes ne peuvent plus s’afficher en faveur de la Green Nation tout en étant pris en photo dans leurs jets privés. Nous sommes tous face à ces contradictions, la pression sociale augmente. Les choses vont peut-être évoluer d’elles-mêmes mais aujourd’hui je ne remarque pas dans le système industriel, commercial et globalisé qui est le mien, en dehors de choses à la marge, de vrais efforts. Parce qu’en effet, ça coûte. Et dès que ça commence à coûter, dans les “board rooms”, en général on renonce et on se contente de la communication.
  • Par ailleurs, cela remet en question tout un modèle de financement. Nous finançons les nouveaux groupes à perte avec les recettes des grosses stars. On perd de l’argent sur les trois ou quatre premiers concerts d’un nouveau groupe international. Il faut que je le finance, et je le fais avec les grands groupes. Les grands payent pour les petits. Il va donc sans doute falloir trouver d’autres manières de développer d’autres artistes. C’est vraiment une problématique globale.
  • Il devient difficile de faire des concerts en stade à moins de cent ou cent cinquante euros la place. Ce genre de sortie commence à devenir un loisir de riches. Si l’on vient à deux ou trois personnes de province, cela représente vite un week-end à 1 500 euros. Tout le monde ne peut pas se le permettre. Le problème, c’est qu’on trouvera toujours des gens qui sont capables de mettre ce prix-là. Quand nous mettons des grosses dates en vente et que l’on vend des places VIP à 500 ou 600 euros, ce sont toujours ces catégories qui partent en premier.
  • Il semble totalement improbable que ces grands artistes baissent leur cachet. Pendant la pandémie, on pensait qu’un nouveau monde arrivait, que tout le monde allait faire des efforts, que les artistes allaient être plus raisonnables, qu’ils avaient compris que les producteurs allaient être plus en risque, c’est l’inverse qui se passe. Un cachet pour une tête d’affiche à Rock en Seine, par exemple, se négocie entre 800 000 euros à 1 million d’euros. Il y a dix ans, les têtes d’affiche venaient pour 150 000 euros. Cette inflation est délirante. Mais au bout d’un moment, ça va lâcher. Je ne vois pas comment, face à des coûts explosant un peu partout dans la vie quotidienne, on va pouvoir continuer à tenir ce genre de modèle. Les billets finiront peut-être par ne plus trouver preneurs à ces prix-là, mais pour le moment, c’est le cas. Et c’est le problème. C’est donc une double responsabilité, celle du public et celle des artistes. »

    Arnaud Meerssseman

Catherine Meneret


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Parcours

Cie Vlovajob Pru - Cécilia Bengoléa et François Chaignaud
Consultante
Compagnie DCA - Philippe Decouflé
Administration et production du projet « Wiebo »
Profilculture Conseil
Consultante
Le Zerep / Sophie Perez et Xavier Boussiron
Project Manager
Association Fragile / Christian Rizzo
Directrice du développement

Fiche n° 15144, créée le 11/01/2016 à 12:43 - MàJ le 04/05/2022 à 16:51

Arnaud Meersseman


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Parcours

AEG Presents France
Directeur général
Miala
Directeur général
Nous Productions
Directeur de production et producteur
PI Pole
Tourneur

Fiche n° 19105, créée le 15/09/2016 à 10:59 - MàJ le 13/10/2023 à 14:58

News Tank Culture (NTC)

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Catégorie : Média
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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 17/09/2024 à 17:06


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©  Seb Lascoux
Arnaud Meersseman, Jacques Renard, Anne-Florene Duliscouet, Catherine Meneret - ©  Seb Lascoux