Selon des études récentes, le transport des artistes et de leurs équipes ainsi que des œuvres constitue, de loin, le poste principal d'émissions de gaz à effet de serre, suivi du reste par celui des publics, et ce qu’il s’agisse des festivals, des salles de spectacle ou des expositions temporaires. Circulation nationale ou internationale, la mobilité apparaît ainsi comme le facteur majeur d’empreinte carbone dans le domaine culturel.

Comment peut-on réduire cet impact, au risque de modifier les usages ? Quelles mesures et initiatives d’envergure peuvent être prises, sans dénaturer pour autant l’intégrité des projets artistiques, l’autonomie de programmation des responsables de structures et d’équipements, l’équilibre financier des entreprises ? 

Trois sujets seront abordés au cours de ce Grand Thème :
- Le premier est celui de la coopération des acteurs. La mutualisation des tournées est souvent évoquée, de même que la suppression de la clause d’exclusivité territoriale. Les esprits sont-ils prêts à un tel changement ?
- Le deuxième porte sur la diversité culturelle. L’appel aux artistes nationaux ou locaux plutôt qu’à ceux en provenance de pays ou territoires plus éloignés contribuerait au développement durable tout en favorisant les projets exprimant la diversité des identités ou des capacités de création. Relocaliser induit-il le risque d’un repli sur soi ? Ralentir est-il compatible avec les aspirations des publics ? Quelles en seraient les conséquences économiques ?
- Le troisième s’intéresse à la culture résiliente : quelle réduction d’échelles, quelle gestion du temps ? Faire moins et plus petit constitue-t-il la perspective d’avenir ? Faire mieux en sera-t-il la conséquence ? Un nouveau modèle économique peut-il être inventé ?