En 2020, la pandémie a durement frappé le marché de l’art, mais en 2021, celui-ci a repris de plus belle son essor, et les foires internationales ont affiché un dynamisme jugé souvent étincelant (richesse accrue de grands collectionneurs, croissance des marchés asiatiques, développement des NFT, non fongible tokens…). La prise de conscience, quoique tardive, se fait pourtant de l’impact écologique négatif de « l’événementialisation » de l’art moderne et contemporain : transports des œuvres, des galeristes, et des grands collectionneurs d’une foire à l’autre, et la plupart du temps par avion, emballages coûteux, gaspillages divers, bâtiments non conformes…

Ce modèle est-il appelé à disparaître, ou bien à évoluer, alors qu’il est contradictoire, en l’état, avec l’objectif de développement durable ? Certaines foires commencent à mettre en œuvre le concept d’écoresponsabilité : mutualisation de déplacements, stockage de matériels, recyclage de déchets.. : cette démarche va-t-elle se généraliser, quelles en sont les conséquences prévisibles ? Le numérique prend à présent une place croissante, avec une présentation des œuvres à distance ou leur virtualisation : ce mouvement, facilité par la crise sanitaire, est-il conjoncturel ou durable, sachant par ailleurs que le numérique est lui-même loin d’être neutre en empreinte carbone, notamment la blockchain ?