L’État n’est plus, depuis longtemps, le seul décideur ou prescripteur de la politique culturelle, et les collectivités territoriales n’ont cessé progressivement de développer leurs responsabilités en ce domaine. Il est de fait qu’aujourd’hui, la culture est de plus en plus territorialisée, en ce sens que les initiatives locales, celles des élus, des professionnels, des associations… façonnent de façon croissante le paysage culturel, de sorte que l’« impulsion » vient à présent largement d’« en bas ». 

Sur un plan général, le projet de loi 3D (décentralisation, différenciation, déconcentration) en préparation, entend renforcer le rôle des collectivités territoriales et aussi celui de l’administration déconcentrée de l’État. Pour ce qui est de ses implications possibles dans le domaine culturel, il n’est pas sans susciter les craintes des professionnels, inquiets d’un affaiblissement ou d’un rétrécissement significatifs du ministère de la Culture. 

Dans le même temps, et dans le cadre d’un autre projet de loi, ASAP (accélération et simplification de l’action publique), il est prévu la déconcentration au bénéfice des préfets des procédures de labellisation des institutions culturelles, accentuant ainsi l’inquiétude de maints acteurs culturels. 

Dans ce contexte mouvant, quelles sont les conséquences éventuelles sur la concertation État /collectivités territoriales, notamment portées par les DRAC Direction régionale des affaires culturelles , laquelle est au cœur des processus d’action culturelle initiés par le ministère de la Culture ? Comment sont appelées à évoluer les compétences et capacités d’expertises des DRAC ? Quel est l’avenir des financements croisés en cas de différenciation ?