Le numérique donne accès à un ensemble jusqu’alors inédit de biens et services culturels, de sorte qu’il modifie, au moins potentiellement, la question initiale et récurrente au cœur de toutes les politiques culturelles, celle du public, son nombre comme sa diversité. Comment les structures culturelles s’en emparent-elles pour établir un nouveau rapport avec celui-ci ?

À quelles conditions la communication numérique et les nouveaux usages, notamment issus des réseaux sociaux, sont-ils susceptibles de conduire à une meilleure connaissance des publics ? Qu’en est-il de la maîtrise des données pour l’information, la billetterie, la gestion de la programmation (salles de spectacles, musées …) ? 

Le numérique procure l’opportunité de découvrir une multitude de contenus, de lieux, de projets, au risque de la surabondance ou de la domination des algorithmes. Comment inciter à la découverte des offres culturelles et ainsi favoriser la diversité artistique et le décloisonnement des pratiques culturelles ? 

Le digital accroît le public (par exemple concert ou exposition en ligne pour le public physiquement éloigné). Y-a-t-il cependant une limite à cet élargissement, ne serait-ce que les capacités financières des consommateurs ? Si le public en ligne est élargi, est-il pour autant fidélisé, ou faut-il systématiser les contenus qualitatifs, les nouveaux formats ? Le public en ligne (re)viendra-t-il ensuite dans les lieux culturels réels ? En outre, le public en ligne est-il un nouveau public ou le public « habituel », déjà « conquis » ? 

En bref, le numérique ouvre-t-il la voie à une véritable démocratisation/démocratie culturelle ? La médiation culturelle s’en trouve-t-elle transformée ?