Le spectacle vivant a fait, et fait encore, preuve d’une certaine réticence, voire de résistance à l'égard du numérique, par crainte de substitution du virtuel au réel. La crise sanitaire et la fermeture des salles ont cependant provoqué la multiplication d’initiatives digitales. Les mutations numériques sont ainsi à l’œuvre depuis plusieurs années dans le théâtre, la danse ou la musique sous des formes et à des degrés divers. 

Il s’agit, selon les cas, d’intégrer l’outil numérique dans les processus de création artistique, de trouver de nouveaux modes de médiation avec le public, d’accroître la diffusion des spectacles en ligne, ou encore de proposer de nouvelles expériences à distance grâce à la réalité virtuelle, augmentée ou mixte, et même de développer de nouveaux modèles économiques. 

Si chacun s’accorde à reconnaître que rien ne peut remplacer la rencontre unique et incarnée entre les artistes et leur public, il en reste que la question se pose du degré d’introduction, ou d’intégration, du digital dans le spectacle vivant, lequel ne saurait échapper aux nouveaux défis qu’il rencontre. 

Qu’en est-il au juste à présent ? Les initiatives pionnières ouvrent-elles la voie à une éventuelle généralisation ? Les structures privées et publiques, notamment celles relevant des réseaux d’institutions subventionnées, s’emparent-elles du numérique, comment et à quelles fins ? Quelle complémentarité est-il souhaitable d’instaurer entre réel et virtuel ?