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Think Culture 2022 : « Il faut co-construire avec la société civile » (N. Bondil, IMA)

News Tank Culture - Paris - Actualité n°262844 - Publié le 09/09/2022 à 17:40
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©  Seb Lascoux
Le débat « Les publics et l’écologie » à Think Culture 2022 - ©  Seb Lascoux

« Pour qu’il puisse y avoir une véritable démocratisation culturelle, il ne faut pas être dans une approche de prêt à penser mais, au contraire, mettre en place un travail de collaboration, de co-création, de co-construction avec la société civile, les associations, les cliniques, les hôpitaux, les universités, les écoles… Il ne faut pas simplement ouvrir la porte aux publics, il faut aller les chercher », déclare Nathalie Bondil Directrice du département du musée et des expositions @ Institut du Monde Arabe (IMA)
, directrice du département du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe • Fondation de droit privé issue d’un partenariat entre la France et les pays membres de la Ligue des États Arabes. • Date d’ouverture : 1987• Travaux de rénovation du musée de l’IMA et refonte… , lors du débat « Les publics et l’écologie : quelles mobilités, quelle participation, quels droits culturels ? », dans le cadre de la 7e édition de Think Culture Événement dédié à l’innovation dans le pilotage de la culture, organisé par News Tank Culture au Centre Pompidou • Établissement public culturel pluridisciplinaire ouvert en 1977.• Réunit le MNAM (Musée national d’art moderne), le CCI (Centre de création industrielle), le DCC (Département culture et création)… (Paris 4e), organisée par News Tank Culture • Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles… , le 06/09/2022.

« Beaucoup de nos membres sont inquiets du monde dans lequel nous vivons et ont envie de participer à la transition écologique. Les festivals ont la chance d’être des lieux avec le temps et l’espace nécessaire pour organiser des rencontres, des temps d’échanges, des agoras », indique Maryline Lair Membre @ Réseau des Musiques actuelles de Bretagne • Directrice @ Collectif des festivals
, directrice du Collectif des Festivals.

« Décider de déplacer les artistes, plus que les publics, est une solution faisant débat. Les lieux de diffusion et festivals doivent co-construire les tournées pour réduire l’impact de la mobilité des spectateurs. Pour un même artiste, le bilan carbone d’un spectacle réunissant 300 000 personnes sera plus élevé que celui de plusieurs plus petits festivals additionnés », ajoute Marine Le Bonnois Co-fondatrice d’ARVIVA @ ARVIVA - Arts vivants, Arts durables • Administratrice et Responsable RSE @ La Pop (ex-Péniche Opéra)
, co-fondatrice d’ARVIVA Arts vivants, Arts durables et administratrice de La Pop • Fondée sous le nom de « Péniche Opéra » en 1982 par Mireille Larroche, sous l’impulsion d’Ivan Matiakh, Béatrice Cramoix et Pierre Danais • Lieu de résidence et de création • Incubateur… .

News Tank rend compte des échanges.


Les intervenants
  • Nathalie Bondil, directrice du département du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe
  • Maryline Lair, directrice du Collectif des Festivals
  • Marine Le Bonnois, co-fondatrice et présidente ARVIVA - Arts vivants, Arts durables
  • Modération : Joan Pronnier Chargée de projet @ Coalition pour l’art et le développement durable (COAL)
    , chargée de projet Coalition pour l’art et le développement durable • Association créée en France en 2008 par des professionnels de l’art contemporain, du développement durable et de la recherche • Missions : - favoriser l’émergence d’une culture de… (COAL Mobilise les artistes et les acteurs culturels sur les enjeux sociétaux et environnementaux en collaboration avec des institutions, des ONG, des scientifiques et des entreprises. )

« Les pratiques culturelles favorisent le bien-être, le mieux-être, voire la guérison des publics » (Nathalie Bondil)

  • « Il y a deux façons d’envisager la transition écologique, que je préfère considérer sous l’angle plus large de la durabilité. Tout d’abord, le contenant, qui est la façon dont nous gérons nos institutions, comme le fait d’organiser des comités verts, de travailler sur de meilleures pratiques, favoriser l’économie circulaire, recycler, prêter et emprunter moins d’œuvres… Ensuite, le contenu, qui est ce que nous proposons en termes de message, d’exposition, de sujets abordés ou de ré-interprétation des œuvres.
  • Les publics qui visitent les musées de grandes villes se déplacent majoritairement en transports en commun : leur bilan carbone est plus faible. Les musées et institutions culturelles peuvent faciliter ces trajets, par exemple en donnant accès à des Vélib’, mais la mobilité par les transports en commun relève des pouvoirs publics et des collectivités territoriales. 
  • La nouvelle définition du musée, votée à l’assemblée générale de l’ICOM The International Council of Museums à Prague et qui remplace celle de 2007, inclut les mots “inclusif, diversité, démocratisation”. Il ne faut pas simplement ouvrir la porte aux publics, il faut aller les chercher. Il faut mettre en place tout un travail de collaboration, de co-création, de co-construction avec la société civile, les associations, les cliniques, les hôpitaux, les universités, les écoles, etc. En tant que professionnels de la culture, nous n’avons pas toujours les clés pour comprendre un public atteint d’Alzheimer, un public carcéral… Pour que nos actions soient efficaces et pour qu’il puisse y avoir une véritable démocratisation culturelle, il ne faut pas être dans une approche de prêt à penser mais, au contraire, accueillir les propositions.
  • Comment prendre soin de nos publics ? La muséothérapie est une approche à plusieurs niveaux : l’accueil, le confort, l’accompagnement ou l’introduction à la visite… Les pratiques culturelles favorisent le bien-être, le mieux-être, voire la guérison. En 2018, j’ai initié les prescriptions médicales muséales. Des patients pouvaient aller voir leurs médecins pour se faire prescrire une visite au musée. Ce projet pilote s’est confirmé et poursuivi, je l’espère aussi en France. 
    Nathalie Bondil - ©  Seb Lascoux
  • Les musées sont très sollicités du point de vue économique, publicitaire, marketing. Il faut peut-être ralentir pour aller vers davantage d’introspection, réfléchir à d’autres façons de créer l’évènement à partir du permanent, aborder différemment les œuvres et les collections. Lorsque nous faisons venir des artistes ou œuvres de l’étranger, il faut faire durer les expositions plus longtemps, les penser dans la durabilité, dans la permanence.C’est ce que propose la slow visit. Cette approche du ralentissement permet d’éviter la frénésie culturelle et le zapping permanent d’activités. Elle facilite une forme de contemplation, de délectation, de bien-être et de mieux-être. 
  • Le tout numérique n’est pas une solution, d’abord parce qu’il consomme énormément d’énergie mais surtout parce qu’il n’apporte pas la même expérience et émotion face à l’œuvre. Nous n’interagissons pas de la même façon face aux contenus diffusés par le numérique. Les musées permettent l’expérience en direct, le contact avec les artistes et l’œuvre. Un écran d’ordinateur est un mur-écran : une cloison, une séparation. Le numérique est un outil mais pas une panacée. Comme tous les outils, c’est à chacun de l’utiliser à bon escient. »

    Nathalie Bondil

« Les festivals veulent jouer un rôle dans les débats de société » (Maryline Lair)

  • « Les études des publics des festivals de Bretagne montrent que les festivaliers sont principalement locaux, issus d’un périmètre restreint. Nous pouvons y ajouter les bénévoles, qui forment une catégorie à part, régionale et assez engagée. Ce sont des habitants du territoire, venus donner un coup de main mais également profiter du festival. Il suffit d’une petite proportion de personnes venues en avion pour changer considérablement les résultats des bilans carbones.
  • Quand nous accompagnons un festival, nous sommes obligés de faire du cas par cas. À Rennes, des festivals peuvent se permettre de proposer des trajets en train, en vélo-bus… En milieu rural, la question se pose différemment. Il faut créer des partenariats avec les acteurs du territoire. L’organisateur d’un festival n’a pas toute la marge de manœuvre. Les problématiques de mobilité des publics sont surtout des problématiques d’aménagement du territoire.
  • Selon moi, la question de la mobilité des publics est liée à celle de la qualité de l’accueil. Quels types de publics va-t-on chercher ? Comment va-t-on communiquer ? Quelles sont les possibilités pour éviter les allers-retours, en permettant aux publics de rester sur place ? Comment encourager l’utilisation des transports en commun ou du covoiturage ? Il existe de nombreuses initiatives pour rassurer les festivaliers et les accompagner dans leurs déplacements, comme des billets combinés qui donnent accès à des navettes, trains, bateaux à prix réduits.  
    Marilyne Lair - ©  Seb Lascoux
  • Nous réfléchissons à la façon dont un organisateur peut impliquer ses festivaliers : comment expliquer ce qui n’est pas toujours visible ? Comment leur donner envie de participer à l’engagement du festival ? Nous avons mené une étude sur ce que les festivals apportent aux territoires. Beaucoup de nos membres sont inquiets du monde dans lequel nous vivons et ont envie de participer à la transition écologique. Certains veulent jouer un rôle dans les débats de société et dans l’émergence d’agoras, de rencontres. Les festivals ont la chance d’être des lieux avec le temps et l’espace nécessaire pour organiser des rencontres, des temps d’échanges, des ateliers. »

    Maryline Lair

« Notre territoire est inégal en termes d’accessibilité des publics » (Marine Le Bonnois)

  • “Il existe un grand nombre d’initiatives de sensibilisation des publics à la transition écologique, dont de nombreux spectacles, en particulier pour la petite enfance et le jeune public mais aussi des spectacles tout public, comme ceux de Samuel Valensi Responsable culturel @ The Shift Project • Fondateur @ La Poursuite du Bleu
    .
  • En plus de sensibiliser par la création artistique, à La Pop nous organisons des tremplins professionnels pour une innovation durable dans le secteur du spectacle vivant. J’ai récemment accueilli une apprentie qui me disait que les directeurs artistiques et les metteurs en scène étaient réfractaires au changement. Or, dans le cadre de ces tremplins, nous avons reçu une cinquantaine de dossiers de propositions qui changent les paradigmes et montrent bien une volonté de changer.
  • Nous misons beaucoup sur nos relations avec le public de proximité, notamment avec les scolaires du 19e arrondissement. Nous sommes situés dans un lieu atypique : une péniche. C’est un lieu exigu, où les publics sont vite en contact avec l’équipe, les acteurs, les artistes. Cela permet un vrai mélange.
  • Notre territoire est inégal en termes d’infrastructures : il existe d’importantes différences, en termes d’accessibilité des publics, entre les lieux culturels situés en territoire rural ou urbain. Pour encourager des déplacements plus écologiques, il existe des solutions d’incitation financière : rembourser la totalité des transports en commun quand les publics viennent en bus, proposer des partenariats avec la SNCF Société nationale des chemins de fer français … Ce sont des processus laborieux mais qui peuvent aboutir à des solutions concrètes. Il existe également des propositions plus offensives, comme supprimer les clauses d’exclusivité sur un territoire ou lieu ou décider de déplacer les artistes, plus que les publics. Les lieux de diffusion et festivals doivent co-construire intelligemment les tournées, notamment des artistes internationaux. Pour un même artiste, le bilan carbone d’un spectacle réunissant 300 000 personnes sera plus élevé que celui de plusieurs plus petits festivals additionnés. 
    Marine Le Bonnois - ©  Seb Lascoux
  • La pratique du numérique ne vient pas se substituer à celle du présentiel : elle s’y additionne. Son utilisation a un impact carbone mais est-il si énergivore, en comparaison avec celui du déplacement des publics ?
  • Comment rendre accessible les lieux culturels à un public curieux mais qui ne se sent pas légitime ? Les tarifs réduits ne sont pas suffisants : si c’est pour avoir des places à la visibilité réduite, ces initiatives sont du social washing."

    Marine Le Bonnois

Nathalie Bondil


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Parcours

Institut du Monde Arabe (IMA)
Directrice du département du musée et des expositions
Cité de la Céramique - Sèvres & Limoges
Présidente du conseil artistique, scientifique et culturel
Conseil des arts du Canada
Vice-présidente
Musée des Beaux-Arts de Montréal
Directrice et conservatrice en chef
Musée des Beaux-Arts de Montréal
Conservatrice en chef
Musée des Beaux-Arts de Montréal
Conservatrice de l’art européen de 1800 à 1945
Musée des Monuments français
Conservatrice responsable de la nouvelle muséographie des salles du XVIIe au XXe siècle

Fiche n° 1535, créée le 05/02/2014 à 11:34 - MàJ le 21/11/2022 à 13:55

Maryline Lair


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Parcours

Réseau des Musiques actuelles de Bretagne
Membre
Collectif des festivals
Directrice
Centre national de la musique (CNM)
Membre titulaire commission « Structuration et développement professionnel »
Mairie de Saint Senoux
Elue municipale, adjointe aux finances, au développement local et durable
Conseil culturel de Bretagne
Membre
Réseau R2D2
Membre

Fiche n° 46103, créée le 18/05/2022 à 12:25 - MàJ le 02/06/2022 à 18:29

Marine Le Bonnois


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Parcours

ARVIVA - Arts vivants, Arts durables
Co-fondatrice d’ARVIVA
La Pop (ex-Péniche Opéra)
Administratrice et Responsable RSE
Le Bureau - Cécile Lorenzi
Chargée d’administration
Free lance
Administratrice de compagnies de spectacle vivant

Fiche n° 46050, créée le 13/05/2022 à 15:19 - MàJ le 13/05/2022 à 15:27

News Tank Culture (NTC)

• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles images.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d’échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.

• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
- Anne-Florence Duliscouët, directrice de la rédaction
- Jacques Renard, directeur délégué Think Culture
- Alexis Bouhelier, directeur du développement

• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
- News Tank Sport,
- News Tank Éducation et Recherche,
- News Tank RH Management,
- News Tank Cities,
- News Tank Mobilités,
- News Tank Énergies,
- News Tank Agro.

Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.


Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)


Adresse du siège

48 rue de la Bienfaisance
75008 Paris France


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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 17/09/2024 à 17:06


© News Tank Culture - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

©  Seb Lascoux
Le débat « Les publics et l’écologie » à Think Culture 2022 - ©  Seb Lascoux