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SV 2050 : « Rationaliser la manière dont on envisage l’évolution du parc de salles » (Olivier Haber)

News Tank Culture - Paris - Actualité n°258980 - Publié le 20/07/2022 à 13:40
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©  News Tank Culture
Olivier Atlan, Marion Miard, Olivier Haber, Aurélie Romanacce - ©  News Tank Culture

« La demande des partenaires publics pour des villes moyennes de 60 000 à 70 000 habitants (comme Bourges) est de construire une salle avec une jauge de 1 000 places. (…) Or, une jauge de 1 000 places dans une ville comme Bourges n’était pas pertinent. La salle aurait été occupée trois fois dans l’année - et plutôt en partenariat avec le Printemps de Bourges Festival de musiques actuelles se déroulant à Bouges (Cher)• Création : 1977• Fondateurs : Daniel Colling, Alain Meilland, et Maurice Frot• Racheté par C2G, filiale commune de Morgane Groupe et du… . Le reste de l’année, nous aurions passé notre temps à la réduire. C’était inintéressant pour tout le monde et beaucoup plus cher », déclare Olivier Atlan, directeur de la Maison de la Culture de Bourges - Scène nationale • Ouverture en 1963 • Construction d’un nouveau bâtiment (28 M€) entre mars 2018 et juin 2021. Inauguré le 10/09/2021 • Programmation hors les murs entre 2009 et 2021 • Statut : Établissement… , lors de la rencontre « De l’arena au lieu intimiste : quelle dimension des lieux ? » organisée le 15/07/2022 dans le cadre de l’événement « Quel spectacle vivant en 2050 ? » par le Festival d’Avignon et News Tank Culture. 

« À l’avenir, il va falloir rationaliser la manière dont on envisage l’évolution du parc de salles et la construction de nouvelles infrastructures. Il y a encore aujourd’hui un certain goût politique à construire sa salle sur son territoire, à avoir son œuvre, peu importe si elle accueille trois ou cinquante dates par an. Cela ne doit plus exister aujourd’hui. Il faut avoir une vraie réflexion sur la construction de nouveaux équipements, guidée par des institutions comme le CNM Centre national de la musique , lequel doit pouvoir être consulté pour savoir si, sur tel bassin de population, un nouvel équipement pérenne est nécessaire », déclare pour sa part Olivier Haber, directeur général de la Seine Musicale • Complexe musical situé sur l’Île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) • Comprend un auditorium de 1 150 places, dédié aux musiques classiques, et une grande salle (4 000 à 6 000… (Boulogne-Billancourt)

« Les gens se rendent dans les petites jauges parce qu’ils veulent créer une relation intime avec un artiste. Lorsqu’ils vont dans un stade ou une arena, c’est pour voir un énorme show. Il faut respecter cela. C’est pourquoi, quand on va dans un stade pour y voir une “petite” production un peu légère, l’expérience spectateur n’est pas à la hauteur : on est loin de l’artiste, on ne le voit pas, on ne l’entend pas et en plus, on n’a pas eu ce pourquoi on était venu, à savoir l’énorme show avec feu d’artifice », ajoute-t-il.

News Tank rend compte des échanges.


Initiées en 2021, ces deux journées de réflexion sur l’avenir du spectacle vivant sont organisées cette année les 15 et 16 juillet à l’ISTS Institut Supérieur des Techniques du Spectacle  par News Tank Culture et le Festival d’Avignon, avec le soutien du ministère de la Culture • Création : 1959 • Missions : - rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France, - conduire la politique de sauvegarde, de protection et de… , de l’Association pour le soutien du théâtre privé • Association de droit privé et organisme d’intérêt général de la filière du spectacle vivant privé théâtral créée en 1964.• Assume une mission de structuration de la filière, de promotion de la… et du Pass Culture • Dispositif destiné à « favoriser l’accès des jeunes aux arts et à la culture, d’intensifier et diversifier leurs pratiques culturelles et artistiques », mis en place par le gouvernement français… . Cette 2e édition est consacrée à la question des lieux de spectacle et questionne les nouveaux modèles en devenir.

« La taille de la nouvelle Maison de la Culture est une réponse à une ville à taille humaine » (Olivier Atlan)

  • « On a très peu de cartographie des salles en France, mais en gros il existe 6 000 lieux disposant d’une licence pour pouvoir exploiter et accueillir du spectacle vivant. Parmi ces 6 000 lieux, le CNM Centre national de la musique en reconnait 500 comme ayant une activité récurrente et pérenne, dont moins de 20 % sont des grandes jauges (plus de 1 500 personnes) et pèsent pour plus de 65 % de la billetterie. Parallèlement, 57 % des représentations se font devant moins de 200 personnes. On a donc un marché qui est très explosé entre des grandes et des petites jauges. On ne devrait d’ailleurs pas avoir de chiffres qui viennent cumuler tout cela car finalement, il suffit qu’il y ait une grosse tournée d’une star internationale dans les stades en France pour venir bouleverser l’analyse chiffrée d’un secteur pendant une année. En une tournée, on peut en effet faire la même chose, voire deux fois plus, que tout ce que les autres font.
  • 500 lieux identifiés par le CNM, dont 20 % sont des grandes jauges et pèsent pour plus de 65 % de la billetterie »

    Sur cette question, il y a un sujet public/privé. Les très grandes jauges (arena, stade) ont aujourd’hui des exploitations privées. Elles ont souvent été montées par la puissance publique parce que personne, en tant que privé, n’est capable de financer ce type d’établissement, mais elles ont des exploitations privées. Elles sont surtout un mode d’exploitation de location : les exploitants ne programment pas, ils louent des salles. Il n’y a pas dans ces lieux d’ambition artistique, de ligne artistique. Ces établissements n’ont pas de mission de service public, là où, évidemment les petits équipements, ont une mission complètement différente.

  • L’hybridation est un autre sujet important. Ces grands équipements ont beau être privés, le schéma “location de salle et accueil de spectacles” est perdant financièrement. La seule manière de pouvoir rentabiliser ce type d’équipements, c’est d’hybrider les choses, c’est-à-dire d’avoir trois types de revenus : le sponsoring, les hospitalités et le locatif, ces trois segments comptant chacun pour un tiers. Or le jour où le Crédit mutuel, qui finance de manière très transverse toute la filière musicale en France, se retire du secteur, c’est la fin des trois quarts des festivals et de nombreuses salles. Il y a donc tout intérêt à aller aider ces équipements, peut-être aussi à travers des engagements publics. Quand on regarde dans les pays anglo-saxons, les équipements sont financés par du sponsoring mais aussi via du mécénat individuel, lequel est beaucoup plus facilité et permet aux gens de bénéficier d’avantages fiscaux. On est là sur des régimes beaucoup plus mixtes où le public et le privé viennent beaucoup plus s’imbriquer l’un et l’autre.
  • Il faut faire attention au sujet de l’économie de la filière. Si on compare avec le monde du sport (duquel nous avons repris les notions de sponsoring, d’hospitalité et de billetterie), on se rend bien compte qu’il génère beaucoup d’argent et que cela rejaillit sur l’ensemble de la filière. Dans le spectacle vivant, les salles ne gagnent plus grand chose, les producteurs ne gagnent plus grand chose (ce sont des marges minimes). Et pourtant il y a une sorte de course en avant à vouloir aller toujours vers le plus gros, dans une économie où l’on est à des taux de rentabilité largement en-dessous de 5 %. »

    Olivier Haber
  • « En ce qui concerne les Scènes nationales (ou en tout cas les théâtres labellisés), la demande des partenaires publics (État et collectivités) pour des villes moyennes de 60 000 à 70 000 habitants est de construire une salle avec une jauge de 1 000 places. La Scène nationale de Châteauroux • Ouverture en 1994 • 1997 : label « Théâtre Missionné » • 2000 : label « Scène nationale » • Statut : Association loi 1901 • Salles et espaces - 1 salle (1 150 places) - 1 studio de… , par exemple, dispose d’une jauge de 1 200 places. Or, une jauge de 1 000 places dans une ville comme Bourges n’était pas pertinent. La salle aurait été occupée trois fois dans l’année - et plutôt en partenariat avec le Printemps de Bourges. Le reste de l’année, nous aurions passé notre temps à la réduire. C’était inintéressant pour tout le monde et beaucoup plus cher. C’est une des premières choses sur laquelle je me suis battu au moment du lancement de la programmation architecturale de la nouvelle Maison de la Culture de Bourges, mais Michel Orier Directeur @ Festival Radio France Occitanie Montpellier • Directeur de la musique et de la création @ Radio France
    , alors directeur de la création artistique au ministère de la Culture et de la Communication, s’est rapidement rendu à nos arguments. 
  • Nous avons essayé de concevoir la MC Maison de la Culture de Bourges au regard des exigences de la création et de la diffusion à l’œuvre aujourd’hui dans notre secteur. La grande salle fait 700 places. Nous nous sommes plutôt battus sur la taille du plateau car les artistes ont besoin d’espace et de temps de travail. Nous nous sommes aussi battus sur le fait d’avoir une petite salle (200 places) totalement modulable (frontal, bi-frontal). Elle peut aussi, par un système de gradin avec fauteuil escamotable, devenir une salle de concert debout pouvant accueillir 600 personnes, ce qui peut être très intéressant pour beaucoup de formes.
  • Enfin, Bourges a toujours été un lieu de création puisqu’en 1963 la Maison de la Culture a été créée avec à sa tête le metteur en scène Gabriel Monnet. De ce fait, la MC est l’une des rares SN Scène nationale à disposer d’un atelier de construction de décors avec trois permanents. Notre activité se situe donc à tous les endroits de la production, mais nous n’avions pas de salle de répétition. C’est sur cet aspect qu’il a fallu argumenter le plus. Nous avons beaucoup travaillé avec les programmistes avant le concours d’architecture pour avoir une vraie salle de répétition. C’est le cas aujourd’hui. La salle de répétition fait 16 mètres sur 24 avec une grande hauteur sous plafond. Entre son ouverture le 10/09/2021 et fin mars 2022, elle a été occupée 100 jours par des compagnies qui avaient besoin de temps de travail.
  • Le nouvel équipement de la Maison de la Culture est une réponse à une ville moyenne, à taille humaine. La SN a, au regard de la situation artistique du territoire, une sorte de “monopole” qui lui impose - et c’est une bonne chose puisque c’est dans le cahier des charges des SN - de présenter le spectre le plus large possible de la création d’aujourd’hui. »

    Olivier Atlan
  • « Dans la conception des équipements, on donne peut-être trop d’importance aux architectes. »

    Olivier Haber
  • « Je suis assez d’accord avec cela, en particulier quand il s’agit des “architectes-stars”. Dans le cadre de la programmation architecturale de la MC de Bourges, nous avons eu la chance de travailler avec Jean-Michel Dubois, qui a longtemps été directeur technique du TNS Théâtre national de Strasbourg . Aussi, avoir parmi ses interlocuteurs quelqu’un qui était à la fois programmiste et technicien, a sans doute permis d’éviter un certain nombre d’écueils et de choisir une proposition. »

    Olivier Atlan

« Passer directement d’une Cigale à un Bercy ne permet pas de construire une carrière » (Olivier Haber)

  • « Le CNM a récemment fait une étude sur l’expérience spectateur Publié le 21/04/2022 à 16:20
    « La reprise est là et c’est une bonne nouvelle. Le montant de la taxe appelée par le CNM sur les trois premiers mois de l’année est d’un peu moins de 3 M€, pour un total de 6 234 déclarations sur…
    . On n’y apprend rien d’absolument nouveau, mais elle permet de figer les choses. Les gens se rendent dans les petites jauges parce qu’ils veulent créer une relation intime avec un artiste. Lorsqu’ils vont dans un stade ou une arena, c’est pour voir un énorme show. Il faut respecter cela. C’est pourquoi quand on va dans un stade pour y voir une “petite” production un peu légère, l’expérience spectateur n’est pas à la hauteur : on est loin de l’artiste, on ne le voit pas, on ne l’entend pas (car ce n’est pas dans les grandes salles que l’on trouve le meilleur son) et en plus, on n’a pas eu ce pourquoi on était venu, à savoir l’énorme show avec feu d’artifice, etc. 
  • L’expérience spectateur n’est pas à la hauteur quand on va dans un stade pour y voir une production un peu légère »

    Pourtant, beaucoup d’artistes, notamment les artistes urbains puisque c’est cela qui marche, se produisent dès leur première tournée dans les grosses salles. On imagine bien pourquoi. D’un point de vue économique, c’est sans doute plus simple et cela va plus vite, pour toucher le même nombre de personnes, de faire une grosse date plutôt que quatre dates dans une jauge plus petite. Le problème que j’y vois, c’est que ça n’est plus un aboutissement de carrière. On ne construit plus la relation avec les spectateurs, avec la fan base. Certains diront que les carrières de ces artistes sont assez éphémères. Ils sortent un album qui cartonne et prennent vite ce qu’il y a à prendre, d’autant qu’aujourd’hui l’économie se situe davantage sur le live que sur les albums. Je me demande quand même à quel point on ne vient pas auto-alimenter ce phénomène en sautant l’étape où un artiste se produisait d’abord trois semaines dans une toute petite salle, créant ainsi une relation particulière, de proximité, avec des gens qui s’en souviendront toute leur vie. Ce n’est que bien après que l’artiste faisait un Bercy ou un gros festival. Aujourd’hui, les artistes passent directement d’une Cigale à un Bercy. Je pense que c’est problématique à moyen et long termes car cela ne permet pas de construire une carrière.

  • La Seine musicale est située sur un territoire où il y a énormément de concurrence entre les salles. Les grosses salles essaient d’attirer petit à petit les artistes en début de carrière, quitte à réduire la jauge au lancement de la billetterie, avec la possibilité de l’augmenter si ça vend bien. »

    Olivier Haber
  • « Lorsque je suis arrivé à Bourges en 2011, c’est Daniel Colling Président @ Zénith de Toulouse • Président @ Zénith de Nantes Métropole • Président @ Zénith Paris - La Villette
    qui dirigeait le Printemps de Bourges. La MC de Bourges quant à elle œuvrait déjà hors les murs depuis 2009. Aussi, la relation que l’on pouvait avoir avec le Printemps de Bourges était minime. En 2015, Boris Vedel Directeur général @ Le Printemps de Bourges
    est arrivé et nous avons tout de suite trouvé une connexion. Nous avons alors décidé de travailler chaque année sur une ou deux coproductions. Bien évidemment, il n’y a aucune commune mesure entre les moyens apportés par le Printemps et la MC sur cette coproduction. Mais Boris Vedel en avait besoin et, pour la MC, cela permettait de créer un lien dans la perspective de l’ouverture de la nouvelle maison. Celle-ci se retrouve d’ailleurs aujourd’hui en plein cœur du festival. Une partie du Printemps se situe vers les rives de l’Oron (à l’opposé du centre-ville) où se retrouvent plutôt les professionnels, où se situe le plateau des Inouïs, etc. La MC se situe elle entre cet espace et le centre-ville, et est donc devenue un lieu important du festival en termes d’image.
  • La programmation du Printemps de Bourges, qu’elle se fasse à la MC ou dans n’importe quel autre lieu de la ville, est réalisée uniquement par le festival. Nous n’avons aucune prise, ni aucune envie de participer à la programmation. Ce n’est pas notre vocation et nous n’avons pas l’expertise pour cela. 
  • Au niveau de la coproduction, nous essayons avec Boris Vedel de changer la focale, de voir ce que la MC peut apporter au Printemps, de permettre à des artistes de musique de tourner dans un réseau qui n’est pas forcément celui des musiques actuelles (SMAC Scène de musiques actuelles , festivals, etc). Nous avons également proposé à Jean-Claude Gallotta
    de recréer son spectacle en hommage à Alain Bashung dans le cadre du Printemps. C’était là une coproduction qui était plus amenée par la MC. »

    Olivier Atlan

« Au-delà de savoir quels lieux seraient adaptés pour la création en 2050, on peut se demander s’il y aura toujours, en 2050, la possibilité pour les artistes de créer des projets pluriels » (Olivier Atlan)

  • « À l’avenir, il va falloir rationaliser la manière dont on envisage l’évolution du parc de salles et la construction de nouvelles infrastructures. Il y a encore aujourd’hui un certain goût politique à construire sa salle sur son territoire, à avoir son œuvre, peu importe si elle accueille trois ou cinquante dates par an. Cela ne doit plus exister aujourd’hui. Il faut avoir une vraie réflexion sur la construction de nouveaux équipements. Cette réflexion doit être guidée par des institutions comme le CNM, lequel doit pouvoir être consulté pour savoir si, sur tel bassin de population, un nouvel équipement pérenne est nécessaire.
  • Je prends l’exemple de la nouvelle arena à la Porte de la Chapelle Publié le 12/07/2022 à 14:00
    La SAE POPB annonce, le 11/07/2022, la signature d’un contrat de naming avec la marque Adidas pour son arena située Porte de la Chapelle (Paris 18e), dont l’ouverture est prévue en 2023. Ce…
    . Pourquoi pas ! Mais a-t-on vraiment besoin de ce nouvel équipement ? Je n’en suis pas convaincu. Un club de basket va-t-il pouvoir le financer et le rentabiliser ? La réponse est non, ce qui veut dire que l’arena devra accueillir des concerts. Le Zénith pourra-t-il, à côté, continuer à vivre ? Je ne sais pas. 
  • Sur la partie programmation, on doit aussi se poser la question de notre impact carbone. À la Seine Musicale, nous avons une programmation de musique classique. Or aujourd’hui, faire venir un orchestre du bout du monde pour jouer la 9e de Beethoven n’a plus de sens au regard des considérations écologiques qui doivent être les nôtres. On peut me dire que l’on ne doit pas empêcher les artistes internationaux de venir jouer en France, et je suis absolument d’accord avec cela, mais est-ce raisonnable ? Je ne pense pas. D’autant que la 9e de Beethoven est aussi très bien jouée par l'Orchestre national de Lyon • Orchestre permanent depuis 1969. • Héritier de la Société des grands concerts de Lyon fondée en 1905. • Administré et soutenu financièrement par la Ville de Lyon, avec le ministère de la… , l'Orchestre de Paris • Fondé en 1967• Héritier de la Société des concerts du Conservatoire fondée en 1828 • 119 artistes musiciens et 30 personnes dans l’équipe administrative• Intégré à la Philharmonie de Paris… ou l'Ondif Orchestre national d’Île-de-France . À un moment donné, il va falloir arrêter ce genre de choses et se dire que sur du répertoire, on doit avoir une démarche un peu plus raisonnée. Ce qui n’empêche pas d’accueillir un chef d’orchestre extraordinaire, un soliste ou une soliste formidables. Mais faire se déplacer tout un orchestre pour une tournée internationale avec tout ce que cela représente comme impact carbone, ça n’est pas raisonnable. Et à ceux qui me demandent : “Que fait-on des Stones ?”, je leur réponds que jusqu’à preuve du contraire pour voir les Stones aujourd’hui, encore faut-il qu’ils viennent !
  • Cela m’amène à évoquer la question du livestream événement en ligne et en direct , auquel je ne crois pas d’un point de vue économique. Il a tout de même été prouvé que des gens sont prêts à payer (et très cher) pour voir Dua Lipa, BTS, c’est-à-dire des stars internationales qui, elles, peuvent réunir un public international. Dans ce cas, les artistes peuvent gagner beaucoup d’argent. Et cela peut répondre à la problématique des tournées internationales qui font tourner un parc immense de matériel et ne s’arrêtent qu’en périphérie des villes où les gens se déplacent massivement en voiture. »

    Olivier Haber
  • « Avant de penser à d’autres envies en termes d’équipement pour la nouvelle Maison de la Culture, nous voulons d’abord voir si l’outil fonctionne. Après un an dans nos murs, nous pouvons dire qu’il fonctionne. Maintenant, je crois qu’il faut le pousser encore un peu plus loin, pour voir jusqu’où il peut fonctionner et, à partir de là, quelles idées nouvelles cela peut faire naître. 
  • Nos lieux sont plutôt prêts et capables à accueillir à peu près tout »

    Nos lieux sont plutôt prêts et capables, aussi bien en termes d’espaces que de matériel, à accueillir à peu près tout. La France est sans doute le pays au monde avec un tel maillage de lieux de toutes échelles et de différents réseaux, qui peuvent accueillir absolument tous les artistes, qu’ils soient émergents ou reconnus.

  • Je ne pense donc pas que le problème se situe à cet endroit. Au-delà de savoir quels lieux seraient adaptés pour la création en 2050, on peut se demander s’il y aura toujours en 2050, la possibilité pour les artistes de créer des projets pluriels quand on voit certaines injonctions qui leur sont faites, à savoir répondre à tel ou tel cahier des charges absolument pas artistique. Et je ne parle pas là de l’éco-responsabilité qui est plus qu’une urgence. »

    Olivier Atlan
  • « Comme Olivier Atlan, j’ai l’impression que ça n’est pas tant le lieu qui pose question que son programme, l’intention qu’on lui donne. Il faut que les gens puissent venir pour différentes raisons, pour différents motifs, pour différentes esthétiques, avec derrière, l’ambition que ceux qui sont venus voir de la danse repartent avec un billet pour venir voir du jazz.
  • Il y a peu de salles en France avec différentes jauges, différentes esthétiques accueillies et différents modèles (public/privé). C’est le cas de la Seine Musicale. Son ouverture a pu choquer. Beaucoup de gens ne comprenaient pas son positionnement. Mais j’ai été rassuré en voyant ce qui se faisait au Barbican Centre (Londres), au Lincoln Center (New York) qui ont toujours accueilli différentes esthétiques. Nous avons besoin d’avoir cela en France. »

    Olivier Haber

Olivier Haber


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Parcours

La Seine Musicale
Directeur général
Accor Arena
Directeur des opérations
Crazy Horse
Directeur général

Fiche n° 14740, créée le 14/12/2015 à 19:08 - MàJ le 08/09/2020 à 16:44

Olivier Atlan


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Parcours

Centre Dramatique National des Alpes
Administrateur
Les Sept Collines, Théâtre de Tulle
Secrétaire général - administrateur

Fiche n° 1132, créée le 02/01/2014 à 13:15 - MàJ le 17/05/2022 à 15:50

Festival d’Avignon

• Festival dédié au spectacle vivant contemporain

• Créé en 1947 par Jean Vilar

• Dispose depuis 2013 d’un lieu permanent de résidence et de création avec la FabricA

• 78e édition : du 29/06 au 21/07/2024 (dates avancées pour correspondre à la situation liée à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024)

• Chiffres de la 77e édition : du 05 au 25/07/2023

- 114 600 billets délivrés pour les spectacles payants
- 44 spectacles et 1 exposition, pour 258 représentations

• 76e édition (du 07 au 26/07/2022)
- 105 260 billets délivrés pour les représentations payantes
- 29 000 billets entrées aux manifestations gratuites
- 47 spectacles présentés pour 270 représentations jouées

• 75 édition du 05 au 25/07/2021
- Fréquentation totale : 123 912 entrées

• 74e édition prévue du 03 au 23/07/2020 annulée

• « Un Rêve d’Avignon » du 03 au 25/07/2020 : programme numérique et audiovisuel

• « Une Semaine d’art en Avignon » du 23 au 29/10/2020 (écourtée en raison du reconfinement) : 7 spectacles (5 créations et 2 premières en France) pour 35 représentations

• Directeur : Tiago Rodrigues (depuis le 01/09/2022)

• Directeur délégué : Pierre Gendronneau (depuis février 2023)

Contact : 04 90 27 66 50


Catégorie : Festival / Salon


Adresse du siège

20 Rue du Portail Boquier
84000 Avignon France


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Fiche n° 488, créée le 27/09/2013 à 13:23 - MàJ le 12/07/2024 à 09:19

News Tank Culture (NTC)

• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles images.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d’échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.

• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
- Anne-Florence Duliscouët, directrice de la rédaction
- Jacques Renard, directeur délégué Think Culture
- Alexis Bouhelier, directeur du développement

• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
- News Tank Sport,
- News Tank Éducation et Recherche,
- News Tank RH Management,
- News Tank Cities,
- News Tank Mobilités,
- News Tank Énergies,
- News Tank Agro.

Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.


Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)


Adresse du siège

48 rue de la Bienfaisance
75008 Paris France


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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 17/09/2024 à 17:06


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