Centre Pompidou : "Nous avons reçu la certification “Haute qualité environnementale”” (J. Narbey)
« Le Centre Pompidou a reçu la certification “Haute qualité environnementale” au titre des usages, au niveau “très bon”. Le périmètre de certification recouvre à la fois, l’exploitation du bâtiment, ses process de contrôle et le pilotage des installations comme de ses consommations. La certification repose sur un système d’audit annuel. Chaque année, un nouvel audit sera mené, et nous travaillons dès à présent pour obtenir le niveau “excellent” », déclare Julie Narbey, directrice générale du Centre Pompidou, à News Tank le 17/05/2022, à l’occasion de la remise de la distinction.
« Nous avons établi une stratégie globale environnementale (…) avec plusieurs volets : un volet interne sur les aspects du bâtiment qui a donné lieu à cette certification ; un volet concernant la production des expositions autour des notions d’éco-conception et l’intégration, dans les marchés publics des prestataires, de normes environnementales ; ainsi qu’un volet externe sur la sensibilisation des publics par le biais de notre programmation », détaille la directrice générale du Centre Pompidou.
« Dans les métiers de la production, le transport d’œuvres est un sujet. Nous travaillons sur le rythme de programmation pour bénéficier d’expositions plus longues et un peu moins nombreuses afin de limiter les déplacements d’œuvres. Nous travaillons avec les autres musées nationaux et parisiens à la mutualisation de convoiement des pièces et nous travaillons à la valorisation de nos collections dans nos expositions », ajoute Julie Narbey qui répond aux questions de News Tank.
Le Centre Pompidou devient la première institution culturelle à obtenir la certification « Haute Qualité Environnementale ». À quoi correspond cette distinction ?
Nous avons reçu cette certification « HQE Haute Qualité Environnementale » au titre des usages, au niveau « très bon ». Le périmètre de certification recouvre à la fois, l’exploitation du bâtiment, ses process de contrôle et le pilotage des installations comme de ses consommations. La certification repose sur un système d’audit annuel. Chaque année, un nouvel audit sera mené, et nous travaillons dès à présent pour obtenir le niveau « excellent ».
Le Centre Pompidou doit faire l’objet d’un lourd programme de travaux qui lui permettra d’être davantage respectueux des normes environnementales »Le Centre Pompidou doit faire l’objet d’un lourd programme de travaux qui lui permettra d’être davantage respectueux des normes environnementales. Nous avons néanmoins souhaité, avant ces travaux, réinterroger notre façon d’agir pour obtenir de meilleurs résultats sur la base du premier bilan carbone effectué en 2019 sur le fonctionnement du bâtiment. Sans surprise, ce sont les usages du bâtiment et la production de nos activités qui sont à l’origine des plus grandes émissions des gaz à effet de serre.
Nous avons donc établi une stratégie globale environnementale plus formalisée à partir de 2020 avec plusieurs volets : un volet interne sur les aspects du bâtiment qui a donné lieu à cette certification ; un volet concernant la production des expositions autour des notions d’éco-conception et l’intégration, dans les marchés publics des prestataires, de normes environnementales ; ainsi qu’un volet externe sur la sensibilisation des publics par le biais de notre programmation.
À travers cette programmation, nous cherchons à donner une meilleure compréhension des enjeux environnementaux au public en invitant des artistes et des intellectuels engagés sur ce sujet comme la philosophe Vinciane Despret, qui a été invitée au Centre pendant une année. Nous préparons également un Mooc Cours en ligne accessible à tous (massive open online course) sur « Art & écologie » qui sera disponible à l’automne. En cinq séquences, ce cours en ligne gratuit, proposera un parcours thématique présentant la façon dont les artistes de notre collection se sont emparés de ce sujet.
Démarche de certification « Haute Qualité Environnementale »
La démarche « HQE » a été lancée en 2020 par le Centre Pompidou auprès de Certivéa, un organisme certificateur « leader en France » pour la certification et la labellisation des bâtiments tertiaires (non résidentiels), des infrastructures et des aménagements de territoires. L’axe choisi, « Utilisation Durable », par le Centre Pompidou a pour objectif « d’optimiser, chaque fois que cela est possible, les pratiques liées au fonctionnement du bâtiment afin d’en minimiser l’impact environnemental », indique le musée.
Dans la stratégie développée par le Centre Pompidou, quelles seront les actions menées ?
Le volet concernant la production d’expositions comporte une dimension originale. J’avais demandé que soit identifiée dans la programmation une exposition qui pourrait tenter d’être éco-conçue. L’exposition de Giuseppe Penone qui aura lieu en octobre s’y prêtait bien, car la majorité des œuvres réunies sont issues d’une donation, donc les pièces sont disponibles dans nos réserves et ne génèrent pas de coût de transport.
Nous avons conçu avec l’INP une formation pour toute l’équipe autour du projet d’éco-conception d’une exposition »Par ailleurs, nous avons conçu avec l'INP Institut national du patrimoine une formation pour toute l’équipe autour du projet d’éco-conception d’une exposition comprenant notamment le chargé d’exposition, le régisseur d’espace, le scénographe, la personne en charge des marchés publics, le chargé d’édition du catalogue, le chargé de relations publiques ou encore l’attaché de presse, afin qu’ils suivent un cycle de formation de trois jours. De nombreux agents du Centre Pompidou souhaitent aujourd’hui y participer, ce qui est très positif, et l’INP va l’ajouter à son catalogue.
Ce qui m’a intéressée dans cette approche était non pas d’embaucher un chargé de mission de l’extérieur, mais de concrétiser des attentes très fortes exprimées directement par les agents du Centre Pompidou. J’ai mené un appel à candidatures pour savoir qui souhaitait participer à cette stratégie. Une cinquantaine de personnes qui ne se connaissaient parfois pas, de métiers différents, de l'Ircam Institut de recherche et coordination acoustique/musique , de la BPI Bibliothèque publique d’information y compris, et de tout niveau hiérarchique, se sont réunies pour réfléchir à ce que serait une démarche qui répondrait à l’urgence environnementale.
Cette méthodologie participative a ensuite donné lieu à ce plan d’action que nous avons structuré avec une petite équipe de projet formidable. Aujourd’hui, nous avons une centaine d’ambassadeurs du développement durable qui portent chacun dans leur métier cette démarche.
Quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées par un musée tel que le Centre Pompidou pour répondre à l’urgence environnementale ?
Le plus grand défi concerne le bâtiment car il n’est pas respectueux des normes environnementales dans sa structure. Le schéma directeur des travaux permettra d’améliorer très largement sa qualité environnementale notamment en diminuant sa consommation énergétique.
Dans les métiers de la production, le transport d’œuvres est un sujet. Nous travaillons sur le rythme de programmation pour bénéficier d’expositions plus longues et un peu moins nombreuses afin de limiter les déplacements d’œuvres. Nous travaillons avec les autres musées nationaux et parisiens à la mutualisation de convoiement des pièces et nous travaillons à la valorisation de nos collections dans nos expositions.
Nous avons lancé un programme de recherche avec l’université de Paris-Saclay au sujet des mousses en plastique dans les caisses transportant les œuvres »Les emballages et les caisses ont également un grand impact environnemental. Nous essayons de réaliser des caisses qui puissent être réutilisables. Et nous avons lancé un programme de recherche avec l’université de Paris-Saclay au sujet des mousses en plastique dans les caisses transportant les œuvres. Ce programme vise à identifier des matériaux davantage respectueux de l’environnement pour la fabrication des caisses de transport.
Par ailleurs, un groupe de travail interne intitulé « Valodon », pour « valorisation des dons », a été initié en 2018 pour répertorier tout ce qui pourrait être donné en termes de matériels scéniques, d’exposition, d’informatique et de mobilier à des associations afin de libérer de l’espace de stockage et de donner une nouvelle vie à ces matériaux. Nous avons une personne dédiée qui met en relation les services qui souhaitent donner des matériaux à une cinquantaine d’associations d’art comme TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France ou dans d’autres domaines d’intérêt général.
Quels sont les prochains objectifs du Centre Pompidou pour répondre à l’urgence environnementale ?
Nous allons poursuivre le travail sur cette certification HQE pour atteindre le niveau « excellent » sur les usages ; pousser les curseurs plus loin sur l’éco-conception, après cette expérience de formation, et d’éco-conception de l’exposition de Guiseppe Penone. Nous allons également refaire un bilan carbone en 2023 et poursuivre la programmation à destination du public sur le sujet de l’urgence environnementale.
Le plan du MOOC
- Introduction : « Du sentiment de Nature à l’art écologique » (du 19e siècle à 1945)
- Séquence 1 : « L’art du déchet »
- Séquence 2 : « L’art avec la Nature »
- Séquence 3 : « L’art activiste »
- Séquence 4 : « L’art du vivant : biotechnologie »
- Séquence 5, conclusion : « L’artiste dans l’anthropocène »
Les intervenants
« Les spécialistes du Centre Pompidou »
- Marie-Ange Brayer, conservatrice du service Design prospective et innovation
- Christine Macel, conservatrice du service Création contemporaine
- Olivier Zeitoun, attaché de conservation du service Design prospective et innovation
« Les spécialistes invités »
- Elisa Hervelin Fedeli, conférencière, Centre Pompidou
- Bénédicte Ramade, Historienne de l’art et professeure de l’Université du Québec à Montréal
- Lauranne Germond
Co-fondatrice et directrice @ COAL
, commissaire d’exposition et co-fondatrice du Prix COAL Mobilise les artistes et les acteurs culturels sur les enjeux sociétaux et environnementaux en collaboration avec des institutions, des ONG, des scientifiques et des entreprises.
Les créateurs et créatrices
- Cyril Dion, réalisateur et militant écologiste
- Giuseppe Penone, artiste contemporain
- Teresa Van Dogen, designeuse
- Humberto et Fernando Campana, designeurs.
Parcours
Directrice générale
Directrice générale déléguée
Conseillère pour les affaires financières
Directrice de l’administration et des ressources humaines
Chef du bureau des affaires budgétaires et des opérateurs
Fiche n° 1131, créée le 02/01/2014 à 12:41 - MàJ le 16/09/2024 à 17:16
Centre Pompidou
• Établissement public culturel pluridisciplinaire ouvert en 1977.
• Réunit le MNAM (Musée national d’art moderne), le CCI (Centre de création industrielle), le DCC (Département culture et création), la BPI (Bibliothèque publique d’information) et l’Ircam (Institut de recherche et de coordination acoustique/musique).
• Collections : 120 000 œuvres au MNAM (plus grande collection d’art moderne et contemporain en Europe)
• Fermeture pour travaux de 2025 à 2030 (budget : « environ 460 M€ »)
• Fréquentation :
- 2 621 696 visiteurs en 2023 (-13 %)
- 3 009 570 visiteurs en 2022
- 1 501 040 visiteurs en 2021
- 912 803 visiteurs en 2020
- 3 273 867 visiteurs en 2019
- 3 551 544 visiteurs en 2018
- 3 370 872 visiteurs en 2017
- 3 335 509 visiteurs en 2016
• Record de fréquentation en 1979 avec 840 662 visiteurs pour l’exposition « Dali ». La deuxième exposition la plus fréquentée est aussi consacrée à « Dali » du 21/11/2012 au 25/03/2013 (790 090 visiteurs).
• Président : Laurent Le Bon (depuis le 19/07/2021)
• Directrice générale : Julie Narbey
• Directeur du Musée national d’art moderne : Xavier Rey (depuis le 01/10/2021)
• Directeur du Département culture et création : Mathieu Potte-Bonneville
• Contact : 01 44 78 12 87
Catégorie : Musée
Adresse du siège
Place Georges Pompidou
75004 Paris France
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Fiche n° 12, créée le 27/09/2013 à 13:23 - MàJ le 17/10/2024 à 16:33
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