La numérisation du patrimoine (musées, monuments, bibliothèques, archives…) est un enjeu majeur. Le poids des GAFAM Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft y est, on le sait, considérable et a été du reste accentué par la crise sanitaire et la fermeture des lieux culturels.

Les GAFAM en effet ont entrepris de longue date la numérisation d’œuvres et d’expositions, et la collecte des données relatives aux internautes « consommateurs » de culture les met en position d’influencer les choix et les goûts de ceux-ci, et aussi de générer de la valeur ajoutée. Le contrôle des data s’avère stratégique, et pose la question de la dépendance des structures culturelles vis-à-vis des plateformes de diffusion.

C’est pourquoi des programmes nationaux de numérisation du patrimoine ont été mis en place, tels que le projet Gallica à la BnF Bibliothèque nationale de France (Bibliothèque nationale de France), afin de garder la maîtrise des contenus, de valoriser le patrimoine et d’assurer sa diffusion à un large public. Pareillement l’Union Européenne a créé Europeana, plateforme numérique donnant accès aux ressources numériques des institutions culturelles.

Quelle peut être aujourd’hui la stratégie de l’État et des structures culturelles face à la position dominante des GAFAM ? Quels sont leurs moyens, financiers ou juridiques ? Convient-il de collaborer sur des projets avec ces plateformes, et alors à quelles conditions ?