Les processus de concentration économique sont anciens dans le domaine culturel, et notamment dans les domaines du cinéma, de l’audiovisuel, de l’édition, de la musique enregistrée. Ils touchent aussi depuis plusieurs années la musique live et le théâtre privé, voire les arts plastiques. Cette concentration peut être horizontale (sur un segment de la chaîne) et/ou verticale (englobant la totalité de cette chaîne, de la création/production jusqu’à sa diffusion/représentation).

Grandes entreprises et (T)PME, le débat est récurrent sur les effets en matière d’indépendance des acteurs, de détection de l’émergence artistique et des nouveaux talents, de standardisation éventuelle de la création ou de la diffusion, mais aussi de taille critique pour affronter le marché international. À ce niveau, on rappellera aussi la prégnance des GAFAM Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft américains, puis chinois, qui pose la question de leur domination sur le marché mondial, (et suscite du reste aux États-Unis, des interrogations sur la possible limitation/démantèlement de leur pouvoir).

L’État a-t-il la capacité technique (règles européennes et nationales en matière de concurrence), et aussi la volonté politique de réguler, ce qui signifierait équilibre des acteurs et préservation des contre-pouvoirs, comme contrôle des positions dominantes ? En définitive même, doit-il le faire, ou au contraire laisser les forces du marché redessiner le paysage des professions culturelles et leurs modèles économiques ?