Think Culture 2021 en 3 points :
• Le bilan de la précédente édition
• Fil conducteur de l’édition 2021
• Think Culture et contexte sanitaire ?
La 6e édition de Think Culture se tient le mardi 07/09/2021 au Centre Pompidou. Quel bilan tirez-vous de la précédente édition, et comment organisez-vous la nouvelle ?
La précédente édition, malgré le contexte contraint des restrictions de jauge imposées par la crise sanitaire, s’est fort bien déroulée : près de 600 présents, et autant par la captation en direct. Le plaisir des professionnels de se retrouver à la rentrée de septembre 2020 était manifeste et réconfortant. De plus l’accueil par les équipes du Centre Pompidou, que je remercie chaleureusement à nouveau, a été excellent, si bien que nous allons nous y retrouver pour la seconde fois consécutive, et ce avec beaucoup de plaisir.
Les formules nouvelles que nous avons introduites dans le déroulement de la journée (débats, duos, grands thèmes…) ont donné pleine satisfaction et seront donc reconduites.
Qu’en sera-t-il en septembre prochain du « présentiel », selon l’expression consacrée, et/ou du maintien éventuel des restrictions de jauge ? Il serait hasardeux d’afficher des certitudes, mais soyons optimiste, et espérons que la situation sanitaire se sera largement améliorée, que la crise sera pour l’essentiel derrière nous, de telle sorte que les lieux culturels seront à tout le moins réouverts, c’est notre vœu à tous.
Quel est le fil conducteur de la prochaine édition, en termes de contenu ?
Le thème de cette année sera « le rôle de l’État dans la culture : quel devenir ? ». Certes, c’est un sujet toujours d’actualité depuis que l’intervention de celui-ci dans la culture a été instaurée, pourrait-on dire. Mais les enjeux de l’heure le rendent d’autant plus brûlant : le rôle et les modalités d’intervention du ministère de la Culture dans le contexte de la réforme souhaitée de l’État comme des perspectives de décentralisation, sa fonction de régulation par rapport aux forces du marché, et ce au double niveau, national et international, en raison du poids des GAFAM et aussi de processus de concentration en cours, la capacité d’anticipation de l’administration culturelle face aux mutations des pratiques culturelles générées par le numérique…
Et puis, des sujets majeurs s’imposent à présent avec force, qui ne l’étaient pas ou moins auparavant : l’urgence écologique, la parité Femmes/Hommes, la protection des artistes et des professionnels. Nous entendons en rendre compte et stimuler la réflexion de chacune et chacun, en donnant la parole aux acteurs culturels eux-mêmes, y compris à des représentants de l’État et des collectivités territoriales, comme c’est toujours le cas depuis que Think Culture existe.
Au moment de cette interview, la crise sanitaire continue d’occuper les esprits, les lieux culturels demeurent fermés, malgré des hypothèses de réouverture progressive, les structures comme les artistes sont dans l’angoisse de leur devenir, en dépit du soutien matériel et financier des pouvoirs publics. Comment situez-vous Think Culture dans ce contexte ?
D’abord et bien évidemment, un débat spécifique est prévu à ce sujet, à savoir le bilan de l’action de l’État face à cette crise sanitaire et ses terribles conséquences. Au-delà, et du reste comme ce fut déjà le cas lors de la précédente édition, la pandémie et ses effets constitueront forcément la toile de fond des interventions.
J’irais même plus loin, en disant que, nonobstant les extrêmes difficultés de l’instant, qu’il sera librement loisible d’évoquer, c’est d’une certaine façon « l’après Covid » qui sera également en jeu. En effet, quel devenir des missions de l’État après une telle épreuve ? Et simultanément quels changements de la part des acteurs culturels dans les pratiques en matière de création, de diffusion, de rapport au public, d’usage des nouvelles technologies ? Bref, quelle part respective de continuité et de rupture ? Demain est entièrement à écrire.