Think Culture 2018 : « Créer 3 géants européens de gestion de droits d’ici 2028 » (Bruno Boutleux)
« Le but des GAFAN
Google, Apple, Facebook, Amazon, Netflix
est très clair : investir un marché, celui de la gestion des droits d’auteurs et des droits voisins, qui vaut aujourd’hui 12 milliards d’euros et qui atteindra dans quelques années 20 milliards d’euros. Et ils sont déjà compétents pour le faire, car la gestion de droits s’apparente à la gestion de datas. Il y a un véritable danger. Outre l’aspect économique, ce sont les valeurs des sociétés de gestion collective qui sont menacées. Si nous voulons sauver notre modèle, il faut en finir avec l’ultra-morcellisation des sociétés de gestion de droits - pas moins de 27 en France. Il faut répondre avec les mêmes armes que nos adversaires et créer deux ou trois géants européens de gestion des droits à l’horizon 2028 », déclare Bruno Boutleux
Directeur général @ Adami
, directeur général de l’Adami
Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes
, durant le débat « Les industries culturelles et le numérique : gain ou menace pour la diversité de la création ? », lors la 3e édition de Think Culture, organisée par News Tank Culture à l’université Paris-Dauphine le 04/09/2018.
« J’ai soumis aux députés de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation et de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale une tribune qui vise à remettre un peu de complexité et d’équilibre sur la question du droit d’auteur, en amont du vote sur la proposition de directive prévu le 12/09/2018. Son propos est clair : il ne s’agit pas de monter les internautes contre les artistes, mais de garantir que deux droits fondamentaux soient respectés, autant dans le monde physique que dans le monde numérique : la liberté d’expression et la possibilité de choisir. La tribune défend, par exemple, l’utilisation de l’intelligence artificielle, mais dans un but d’élargissement des horizons musicaux. Il faut proposer aux internautes d’écouter des titres qui sortent de leurs habitudes pour préserver cette liberté de choix », indique Frédérique Dumas
Membre de la commission Culture @ Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France)
, vice-présidente de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale.
« Insula Orchestra est inspiré par le numérique. Ce nouveau média permet de stimuler la création artistique, il assure sa vitalité et facilite la diffusion des artistes émergents. Néanmoins, la question se pose de son modèle économique, en particulier dans le secteur de la musique classique. Seuls les financements privés et/ou publics nous permettent de créer des projets sur Internet. Si nous nous reposions uniquement sur les gains apportés par le numérique, nous serions empêchés dans notre création », précise Laurence Equilbey
Directrice artistique pour la saison Insula et invités du Département des Hauts-de-Seine @ La Seine Musicale • Fondatrice et directrice musicale @ Insula Orchestra • Artiste associée @ Grand Théâtre…
, fondatrice et directrice musicale d’Insula Orchestra et du chœur de chambre Accentus.
Rodolphe Dardalhon
Membre du conseil d’administration @ Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) • Cofondateur et Gérant @ Roy Music
, cofondateur et gérant de Roy Music ; Clotaire Buche
Co-fondateur, responsable du booking et stratégie @ Junzi Arts
• Élu « international agent of the year » à Musexpo (L.A) en 2016
• Nommé « best agent » au European Festival Awards 2017
, cofondateur et responsable booking et stratégie de Junzi Arts ; et Hervé Rony
Président @ Le FAIR • Directeur général @ Société civile des auteurs multimédia (SCAM)
, directeur général de la SCAM
Société civile des auteurs multimédia
, participaient également au débat modéré par Jacques Renard, directeur délégué de Think Culture.
« Je ne vois que des aspects positifs à l’arrivée du numérique dans le secteur musical : développement de la créativité, nouvelle approche marketing et diversification de la distribution » (Rodolphe Dardalhon)
- « Le label Roy Music est né en 2005 en pleine crise du disque. Le numérique a été une source de promotion formidable pour nos artistes, et ce à moindre coût. Il nous a aussi permis de développer notre créativité, à une époque où certains labels s’acharnaient à défendre les disques physiques en magasin.
- Évidemment cela n’a pas été de tout repos. Il a fallu se battre. Aujourd’hui, nous voyons poindre le bout du tunnel. Le streaming est l’avenir des musiques actuelles que nous accompagnons (électro, folk, etc.), même s’il y a encore du travail à faire pour s’imposer face au hip-hop qui domine le marché.
- Le numérique rend également possible une nouvelle approche marketing. Nous sommes autant satisfaits d’avoir un article dans la presse papier que dans la presse digitale. Les médias numériques sont d’une grande créativité et nous permettent, par exemple, d’inclure du live dans un article.
- Le monde de la distribution, auparavant très classique, s’est considérablement diversifié avec l’apparition du numérique. Des plateformes telles que Deezer ou Apple Music se placent à la fois comme des magasins et des radios, via leurs systèmes de playlists et de recommandations. Apple Music appelle d’ailleurs ses playlists des radios.
- Enfin, le numérique ouvre un accès sans précédent au patrimoine musical. Je pense notamment à la formidable initiative du musée en ligne de la Sacem Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique lancée en juin 2018.
- Finalement, je ne vois que des aspects positifs à l’arrivée du numérique, même s’il faut rester vigilant sur la juste rémunération des créateurs de toute la filière. »
Rodolphe Dardalhon, cofondateur et gérant de Roy Music
Rodolphe Dardalhon
Membre du conseil d’administration @ Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem)
Cofondateur et Gérant @ Roy Music
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Parcours
Membre du conseil d’administration
Cofondateur et Gérant
Membre du conseil syndical
Membre de la commission des variétés
Membre du conseil d’administration
Secrétaire
Manager d’artistes
Fiche n° 5897, créée le 10/09/2014 à 17:29 - MàJ le 03/12/2019 à 12:17
« La musique classique n’a pas encore trouvé de modèle économique viable via le numérique » (Laurence Equilbey)
- « Insula Orchestra est inspiré par le numérique. Chaque projet que nous menons est accompagné d’une constellation musicale sur Internet (web-séries, liens pédagogiques, etc.). Ce nouveau média permet de stimuler la création artistique, il assure sa vitalité et facilite la diffusion des artistes émergents.
- Néanmoins, la question se pose de son modèle économique, en particulier dans le secteur de la musique classique. Seuls les financements privés et/ou publics nous permettent de créer ce type de format innovant, car si nous nous reposions uniquement sur les gains apportés par le numérique, nous serions empêchés dans notre création.
- Il faut bien s’imaginer qu’une vidéo de musique classique qui marche bien fait au maximum 100 000 vues sur YouTube, ce qui ne permet pas de dégager des revenus comme peuvent parfois le faire les vidéos de musiques actuelles.
- Aujourd’hui, un enregistrement studio de musique classique n’est pratiquement plus finançable. Il n’y a donc que des enregistrements live avec patchs. Nous sommes en train de perdre ce que j’appellerais l’orfèvrerie fine. Et pourtant, cela est essentiel pour la création artistique.
- Un autre problème est la mort du DVD. L’industrie phonographique peine à trouver un modèle pour le remplacer. Il y a un réel manque de créativité sur ce point-là. »
Laurence Equilbey, fondatrice et directrice musicale d’Insula Orchestra et du chœur de chambre Accentus
Laurence Equilbey
Directrice artistique pour la saison Insula et invités du Département des Hauts-de-Seine @ La Seine Musicale
Fondatrice et directrice musicale @ Insula Orchestra
Artiste associée @ Grand Théâtre de Provence (GTP)
Artiste en compagnonnage @ Cité de la Musique - Philharmonie de Paris
Fondatrice et directrice artistique et pédagogique du département supérieur pour jeunes chanteurs @ Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris
En résidence avec Accentus @ Opéra de Rouen Normandie
Fondatrice et directrice musicale @ Chœur de Chambre Accentus
• 2000 : Personnalité musicale de l’année, par le Syndicat professionnel de la critique dramatique et musicale
• 2002, 2005 et 2008 : Victoire de la musique classique de l’ensemble vocal de l’année avec Accentus
• 2003 : Grand Prix Antoine Livio de la Presse musicale internationale
• 2006 : Passeport « créateur sans frontières » pour la musique classique et contemporaine, remis par Culturesfrance
• 2011 : Officier de l’Ordre national du mérite
• 2012 : Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres
• 2017 : Officier de la Légion d’honneur
• 2021 : Commandeur de l’Ordre national du mérite
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Parcours
Directrice artistique pour la saison Insula et invités du Département des Hauts-de-Seine
Fondatrice et directrice musicale
Artiste associée
Artiste en compagnonnage
Fondatrice et directrice artistique et pédagogique du département supérieur pour jeunes chanteurs
En résidence avec Accentus
Fondatrice et directrice musicale
Fondatrice et directrice
Fiche n° 323, créée le 23/10/2013 à 10:59 - MàJ le 05/06/2021 à 23:00
« Les producteurs de spectacles musicaux n’ont aucun droit en France quant à l’exploitation numérique de leur travail » (Clotaire Buche)
- « Le numérique nous permet de jouer sur un terrain international pour repérer des artistes et identifier des territoires où leurs titres sont le plus écoutés. Récemment, nous avons découvert un jeune artiste estonien en écoutant Spotify, nous avons pris contact avec lui et nous l’accompagnons dorénavant dans le développement de sa carrière. Une telle simplicité aurait été impossible auparavant.
- Pour Junzi Arts, producteur de spectacles de musique, le réel problème reste l’absence totale de droits dans notre secteur. Contrairement aux producteurs d’albums, nous ne bénéficions d’aucune retombée financière lorsque la captation d’un de nos concerts génère des millions de vues sur YouTube.
- Pourtant, nous apportons une réelle plus-value aux artistes : nous étudions attentivement leurs précédents concerts pour voir quel morceau a eu plus ou moins d’impact auprès du public et les accompagnons ensuite dans la production de performances artistiques optimisées.
- En Allemagne, les producteurs de spectacle bénéficient des retombées financières de l’exploitation numérique de leur travail. Il n’y a aucune raison pour que la France ne s’aligne pas sur cette législation. »
Clotaire Buche, cofondateur, responsable du booking et stratégie de Junzi Arts
Clotaire Buche
Co-fondateur, responsable du booking et stratégie @ Junzi Arts
• Nommé « best agent » au European Festival Awards 2017
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Parcours
Co-fondateur, responsable du booking et stratégie
De stagiaire à Responsable du booking
Fiche n° 1479, créée le 29/01/2014 à 22:25 - MàJ le 31/08/2018 à 15:47
« Le but des GAFAN Google, Apple, Facebook, Amazon, Netflix est clair : investir le marché de la gestion des droits d’auteur et prendre en charge tous les maillons de la création » (Bruno Boutleux)
- « Les gains du numérique nous les connaissons tous en tant que consommateur, via nos abonnement à Spotify, Deezer ou Netflix. Ces plateformes permettent d’accéder à une forme d’œuvre augmentée, accompagnée d’une myriade d’informations.
- La promesse du bénéfice du numérique est donc tenue pour le public. Elle est également tenue pour l’artiste, placé dans une démarche de désintermédiation qui lui permet de reprendre la main sur l’édition et la promotion de son travail. Le numérique a remis l’artiste au centre de tout l’écosystème.
- Cette désintermédiation bascule dans le négatif dès lors qu’on étudie la question de la rémunération. L’ensemble de la chaîne du secteur est aujourd’hui affaiblie. La tentation des GAFAN est de tomber dans une sorte de concentration verticale, où ils prendraient en charge tous les maillons de la création et supprimeraient tous les acteurs pour négocier seuls avec les artistes. Un certain nombre de manœuvres sont déjà en cours. Google a racheté, via l’éditeur de musique Kobalt dont il est investisseur, la société d’auteurs américaine AMRA American Mechanical Rights Agency .
- Le but des GAFAN est très clair : investir un marché, celui de la gestion des droits d’auteurs et des droits voisins, qui vaut aujourd’hui 12 milliards d’euros et qui atteindra dans quelques années 20 milliards d’euros. Et ils sont déjà compétents pour le faire, car la gestion de droits s’apparente à la gestion de datas.
- Il y a un véritable danger. Outre l’aspect économique, les sociétés de gestion de droits gèrent aussi des questions d’ordre social comme les retraites. Et ce sont ces valeurs qui sont menacées. Dans un univers dématérialisé, la gestion collective des droits doit rester la seule réponse face à la multiplication des canaux de diffusion des œuvres.
- Le problème est que nous sommes face à une ultra-morcellisation des sociétés de gestion, qui résulte notamment de fâcheries entre ayants-droit. En France, nous en dénombrons 27, en Belgique 29, etc. Chaque société gère une petite parcelle de droits. Cette situation ne nous permet pas de faire le poids face aux GAFAN.
- Si nous voulons sauver un modèle de gestion de droits qui préserve également des valeurs, il faut se regrouper. Pour ce faire, il faudrait créer deux ou trois géants européens de gestion de droits, à l’horizon 2028. Il faut répondre avec les mêmes armes que nos adversaires : la régulation par la politique et la concentration autour de valeurs communes qui dépassent les frontières nationales.
- Nous sommes déjà dans une logique de regroupement des forces : au Canada, la Socan Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique a racheté la Sodrac Société du droit de reproduction des auteurs, compositeurs et éditeurs au Canada en juillet 2018; en France, l'Adami Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes s’est rapprochée de la Spedidam Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes pour gérer en commun les droits des artistes-interprètes. Nous devons désormais accélérer le processus.
- Le grand rassemblement des créateurs et des citoyens, organisé dans le cadre de la campagne “Europe For Creators” à Paris le 06/09/2018, doit permettre de contrer l’intense travail de lobbying fait par les géants du Net auprès du Parlement européen pour échapper à un maximum de leurs responsabilités et affaiblir le projet de directive sur le droit d’auteur. »
Bruno Boutleux, directeur général de l’Adami
Parcours
Directeur général
Président
Directeur général
Directeur
Directeur
Directeur du FAIR (Fonds d’action et d’initiative pour le rock)
Entrepreneur de spectacles
Fiche n° 191, créée le 17/10/2013 à 14:19 - MàJ le 05/07/2023 à 13:55
« La liberté d’expression et la liberté de choisir doivent être respectées autant dans le monde physique que dans le monde numérique » (Frédérique Dumas)
- « Il y a un an, en 2017, nous nous demandions si la directive SMA Services de médias audiovisuels allait être adoptée au Parlement européen. Nous avons gagné ce combat et - pour ceux qui seraient encore inquiets - il est sûr qu’elle sera transposée dans le droit français.
- Aujourd’hui, une autre bataille est menée au Parlement avec la proposition de directive sur le droit d’auteur qui doit être votée le 12/09/2018.
- J’ai soumis, aux députés de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation et de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, une tribune qui vise à remettre un peu de complexité et d’équilibre sur la question du droit d’auteur.
- Son propos est clair : il ne s’agit pas de monter les internautes contre les artistes, mais de garantir que deux droits fondamentaux soient respectés autant dans le monde physique que dans le monde numérique :
- la liberté d’expression,
- la possibilité de choisir.
- Ces deux notions sont essentielles, si l’une n’existait pas, l’autre n’existerait pas non plus. Nous pouvons les défendre tous ensemble, au-delà des conflits entre les commissions qui s’expriment au Parlement européen.
- Il faut mettre des garde-fous pour laisser aux internautes la possibilité de choisir. Les recommandations, élaborées à partir d’algorithmes de personnalisation, sont devenues le modèle dominant sur les plateformes. Elles renforcent leur attractivité.
- Le problème est que ces recommandations sont toujours adressées en fonction des goûts musicaux des utilisateurs. Le risque est alors de créer une diversité de communautés qui se refermeront sur elles-mêmes.
- La tribune défend donc l’utilisation de l’intelligence artificielle, mais dans un but d’élargissement des horizons musicaux. Il faut proposer aux internautes d’écouter des titres qui sortent de leurs habitudes pour préserver cette liberté de choix.
- Enfin, nous mettons en garde le Gouvernement sur la version de la directive qui sera proposée par le rapporteur le 12/09/2018, car celle-ci ne présente plus de possibilité de recours pour les utilisateurs. Nous soutenons, en revanche, les amendements proposés par Jean-Marie Cavada
Président @ OGC du droit voisin de la presse • Président @ Institut des droits fondamentaux numériques
, député européen, notamment les techniques de recours et de coopération qui permettent de garantir la liberté d’expression. »
Frédérique Dumas, vice-présidente de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale
Frédérique Dumas
Membre de la commission Culture @ Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France)
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Parcours
Membre de la commission Culture
Députée des Hauts-de-Seine
Vice-présidente de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation
Présidente de la commission Culture
Directrice générale
Fiche n° 20858, créée le 12/01/2017 à 08:57 - MàJ le 17/06/2022 à 18:19
« Les bénéfices apportés par le numérique sont moins spectaculaires dans le secteur audiovisuel que dans le secteur musical » (Hervé Rony)
- « L’audiovisuel et la musique sont gérés de façon très différente. Les bénéfices apportés par le numérique au secteur musical sont aujourd’hui indéniables, notamment pour la diffusion et l’accessibilité des œuvres. Le secteur audiovisuel est en retard, les mutations sont moins spectaculaires. Nous n’avons pas l’équivalent d’une plateforme - comme Deezer ou Spotify - qui offre un catalogue gigantesque. Il ne faut pas oublier que Netflix propose très peu d’œuvres originales européennes.
- La raison de cette dichotomie est à trouver dans les différences de financement. À l’arrivée du numérique, l’industrie musicale est tombée dans une véritable crise, elle n’avait d’autre choix que de se renouveler ; quand l’audiovisuel a eu davantage de bouées de sauvetage, notamment le CNC Centre national du cinéma et de l’image animée .
- Outre l’accessibilité, le numérique a offert aux artistes de nouvelles possibilités de création. Je le vois bien en tant que président du FAIR Fonds d’action et d’initiative rock . Auparavant, les maquettes que nous recevions étaient totalement amateurs, notre première démarche était donc de les réenregistrer. Aujourd’hui, les musiciens arrivent avec un premier titre quasi fini. Il y a une réelle facilité technique de l’écriture musicale qui participe à la professionnalisation du secteur et qui est bienvenue.
- Il faut que l’audiovisuel arrive également à développer des écritures nouvelles, d’autant plus que le secteur est régulièrement taxé de conservateur. La musique l’a fait, la radio aussi avec l’explosion des podcasts webnatifs, nous devons rattraper notre retard. Mais, pour le moment, les documentaires webnatifs peinent à trouver leur public et leur économie, mis à part quelques cas marginaux comme les œuvres du réalisateur David Dufresne.
- Une autre question essentielle est l’atomisation des revenus : Google cumule 100 milliards de dollars (soit 85,9 M€) de CA chiffre d’affaires , Amazon 170 milliards (soit 146,1 M€), Netflix 12 milliards (soit 10,3 M€), quand en face France Télévisions engrange seulement trois milliards d’euros. Et pourtant, le Gouvernement veut encore baisser notre budget. Sans financements, nous ne pourrons pas créer de nouvelles écritures et faire contrepoids face aux GAFAN.
- La gestion des droits d’auteur est également très différente dans les secteurs musical et audiovisuel. Pour le deuxième, elle n’est pas centralisée et seulement obligatoire pour les chaînes payantes.
- Le vote de la directive sur le droit d’auteur est un moment historique. Tout exploitant d’une œuvre devrait être obligé de financer sa création. Ce fut le cas avec les opérateurs ADSL Asymmetric Digital Subscriber Line , j’espère que ça le sera également pour les GAFAN.
- Le risque est bien sûr que les ces géants de l’Internet disent qu’ils vont s’occuper de tout pour les “grands artistes” et qu’ils laissent les “petits artistes” aux sociétés de gestion collective. Des rapprochements entre ces dernières sont donc nécessaires, sans tomber non plus dans une concentration excessive avec seulement deux-trois organismes de gestion collective au niveau européen. »
Hervé Rony, directeur général de la SCAM
Hervé Rony
Président @ Le FAIR
Directeur général @ Société civile des auteurs multimédia (SCAM)
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Parcours
Président
Directeur général
Président du Comité
Directeur général
Conseiller auprès de la direction générale pour les affaires juridiques
Directeur général
Responsable des affaires juridiques
Fiche n° 178, créée le 16/10/2013 à 13:22 - MàJ le 16/07/2024 à 09:35
News Tank Culture (NTC)
• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles images.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d’échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.
• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
- Anne-Florence Duliscouët, directrice de la rédaction
- Jacques Renard, directeur délégué Think Culture
- Alexis Bouhelier, directeur du développement
• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
- News Tank Sport,
- News Tank Éducation et Recherche,
- News Tank RH Management,
- News Tank Cities,
- News Tank Mobilités,
- News Tank Énergies,
- News Tank Agro.
Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.
Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)
Adresse du siège
48 rue de la Bienfaisance75008 Paris France
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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 17/09/2024 à 17:06