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Colloque Temps des publics : « Un manque de cohérence dans les politiques de médiation » (S. Lasvignes)

News Tank Culture - Paris - Actualité n°96354 - Publié le 22/06/2017 à 15:00
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©  Léa Lootgieter
Jacqueline Eidelman présente - ©  Léa Lootgieter

« Le colloque “Vie des musées - Temps des publics”, organisé par le ministère de la Culture en lien avec 25 établissements en Île-de-France du 21 au 23/06/2017, est un des résultats de la mission “Musée du XXIe siècle'” pilotée par Jacqueline Eidelman. Dédié à la médiation, il représente également la quintessence de l’évaluation des services des publics créés dans la loi du 04/01/2002 relative aux musées de France. Quinze ans après la promulgation de la loi, il était essentiel de faire le bilan », déclare Marie-Christine Labourdette Vice-présidente @ Fondation du Patrimoine • Présidente @ Château de Fontainebleau
, directrice des musées de France, lors de l’ouverture de la première séance plénière de la manifestation, au Centre Pompidou à Paris le 21/06/2017.

« Le choix du Centre Pompidou pour accueillir cette plénière est presque naturel puisque l’établissement a été créé comme une sorte de rupture par rapport au “musée sanctuaire”. Trois points me semblent particulièrement importants : la relation avec le public car aujourd’hui la question de la médiation ne se pose plus du point de vue méthodologique mais du côté du relationnel (interactivité, collaboration) ; le numérique qui ne doit pas être utilisé pour régler des problèmes de compréhension au sein d’une exposition mais bien en amont ou en aval de la visite pour raconter une histoire ; et enfin, le manque de cohérence et d’évaluation dans les politiques de médiation malgré le grand nombre d’initiatives innovantes et pertinentes dans les Musées de France », indique Serge Lasvignes Président du CA @ Ateliers Médicis • Conseiller d’État @ Conseil d’État
• Né le 06/03/1954 à Toulouse
, président du Centre Pompidou.

« La médiation est à l’avant-poste des missions de l’EAC Éducation artistique et culturelle pour pouvoir toujours mieux répondre aux enjeux de la transmission. Il faut des passeurs qui transmettent le goût de la connaissance et d’apprendre. Les établissements muséaux qui réussissent le mieux sont ceux qui font de la recherche/action tout en entretenant un dialogue nourri avec toutes les communautés concernées : enseignants, scientifiques, associations, etc. », ajoute Jean-Miguel Pire
• Docteur en sociologie politique • Enseignant à l’Université de Paris 7 (1995-2002) • Historien et sociologue, chercheur à l’École pratique des hautes études
, conseiller en charge de l’accès à la culture, de l’enseignement artistique, du livre et de la lecture auprès de Françoise Nyssen Présidente du conseil d’administration @ Festival d’Avignon • Vice-présidente @ Fondation des Alliances Françaises • Présidente @ Association Éclat (Festival international de théâtre de rue… , également membre du comité scientifique du colloque, au titre de directeur adjoint de Histara Histoire de l’art, des représentations et de l’administration dans l’Europe moderne et contemporaine à l’EPHE Ecole Pratique des Hautes Etudes (Paris 14e).

Le colloque « Vie des musées - Temps des publics » est constitué de deux séances plénières et 17 ateliers-actions divisés en quatre thèmes : « Autres temps ? Autres lieux ? », « Garder le corps à l’esprit ? », « Engager le débat ? » et « Le musée indiscipliné ». Il prolonge également le colloque franco-italien « Pourquoi transmettre un savoir sur l’art ? Étudier, présenter, éduquer : la contribution des musées », organisé à la Galerie des Offices à Florence (Italie) du 19 au 20/03/2015 et coordonné par Jean-Miguel Pire. Une restitution complète du colloque « Vie des musées - Temps des publics” est prévue au musée du Louvre les 02 et 03/02/2018.

Jacqueline Eidelman, chargée de la mission  »Musées du XXIe siècle« , Nicolas Corsini, chef du département de l’innovation numérique au ministère de la Culture, Gonzague Gauthier, contributeur de la consultation publique « Imaginons ensemble les Musées de demain ! », Irène Baldriga, présidente de l’Anisa Association nationale italienne des enseignants en histoire de l’art , et Laurent Fleury, professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot, participaient également à l’ouverture de la plénière.


« La question de la médiation ne se pose plus du point de vue méthodologique mais du côté du relationnel » (Serge Lasvignes)

  • « Le choix du Centre Pompidou pour accueillir ce colloque dédié à la médiation est presque naturel puisque l’établissement a été créé comme une sorte de rupture par rapport au “musée sanctuaire”.
  • L’architecte italien Renzo Piano se réjouissait même des commentaires des journalistes qui voyaient dans son bâtiment un centre commercial car disait-il “personne n’a peur d’entrer dans un grand magasin”.
  • Pontus Hulten, le premier directeur du Centre Pompidou, avait l’ambition de recruter des mères de famille comme médiatrices car, selon lui, “elles seraient bienveillantes avec les visiteurs et n’essayeraient pas d’imposer leurs savoirs”. 
  • Le projet ne s’est finalement pas réalisé mais pendant les années qui suivirent, nous avons gardé en tête cette notion de bienveillance et développé de grand nombre d’outils de médiation : aides à la visite pour les adolescents, galerie des enfants, ateliers éducatifs permettant le contact direct avec la fabrication, etc.
  • Et pourtant, nous ne sommes arrivés à rien ou en tous les cas pas à grand chose. Il faut sans cesse chercher et se réinterroger sur nos pratiques. 
  • L’art contemporain présente des difficultés supplémentaires pour la médiation : il n’a pas de références, il peut parfois choquer et surtout il faut composer avec les artistes vivants. Certains d’entre eux ne veulent pas qu’une personne ou un dispositif s’intercalent entre l’œuvre et le public. Il en va de même pour certains commissaires d’exposition. 
  • Trois points me semblent particulièrement importants dans le champ de la médiation : 
    • la relation avec le public : la question de la médiation ne se pose plus du point de vue méthodologique mais du côté du relationnel (interactivité, collaboration).
    • le numérique : il ne doit pas être utilisé pour régler des problèmes de compréhension au sein d’une exposition, mais bien en amont ou en aval de la visite pour raconter une histoire. 
    • le manque de cohérence et d’évaluation : beaucoup d’initiatives pertinentes existent dans les Musées de France, malheureusement elles sont souvent arrêtées, soit lorsque le personnel de conservation change, soit par contraintes budgétaires, et touchent un nombre réduit de personnes. »

Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou

« La médiation est à l’avant-poste des missions de l’EAC » (Jean-Miguel Pire)

  • « La médiation est à l’avant-poste des missions de l'EAC Éducation artistique et culturelle pour pouvoir toujours mieux répondre aux enjeux de la transmission. Il faut des passeurs qui transmettent le goût de la connaissance et d’apprendre.
  • Les établissements muséaux qui réussissent le mieux sont ceux qui font de la recherche/action tout en entretenant un dialogue nourri avec toutes les communautés concernées : enseignants, scientifiques, associations, etc. »

Jean-Miguel Pire, conseiller en charge de l’accès à la culture, de l’enseignement artistique, du livre et de la lecture auprès de Françoise Nyssen Présidente du conseil d’administration @ Festival d’Avignon • Vice-présidente @ Fondation des Alliances Françaises • Présidente @ Association Éclat (Festival international de théâtre de rue… , également membre du comité scientifique du colloque

Les 11 membres du comité scientifique :

Jean-Miguel Pire, directeur adjoint de Histara à l’EPHE
Isabelle Saint-Martin, directrice d’études à l’EPHE
Irène Baldriga, présidente de l’Anida (Italie)
Marie-Christine Bordeaux, professeure des sciences de l’information et de la communication à l’université Grenoble Alpes
Éric de Chassey, directeur général de l’INHA
• Blandine Chavanne, sous-directrice de la politique des musées au ministère de la Culture
Laurent Fleury, professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot
Alain Kerlan, professeur émérite de philosophie à l’université de Lyon
Emmanuelle Lallement, cheffe du département de la politique des publics au ministère de la Culture
François Mairesse, professeur de muséologie à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Yves Winkin, professeur au CNAM et directeur du musée des Arts et Métiers à Paris

« Un musée dans lequel le public ne se retrouve pas est un musée en danger » (Marie-Christine Labourdette)

  • « Ce colloque est un des résultats de la mission “Musées du XXIe siècle”, pilotée par Jacqueline Eidelman et dont le rapport a été remis au MCC Ministère de la Culture et de la Communication le 02/03/2017.  
  • Cette dernière a notamment permis de prendre la mesure des initiatives de médiation innovantes qui fourmillaient sur l’ensemble du territoire et de renforcer les partenariats entre musées nationaux et territoriaux. La décentralisation est une des missions centrales du ministère de la Culture et les musées sont les établissements qui sont le plus décentralisés.
  • Ce colloque représente également la quintessence de l’évaluation des services des publics créés dans la loi du 04/01/2002 relative aux Musées de France. Quinze ans après la promulgation de la loi, il était essentiel de faire le bilan.
  • Cette loi insistait sur l’importance du discours scientifique qui doit entourer les œuvres. Ces dernières n’ont, en effet, de sens que si elles sont comprises et un musée dans lequel le public ne se retrouve pas est un musée en danger. 
  • Dans le sondage Credoc Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie  »Les représentations de la culture dans la population française«  publié en janvier 2016, l’activité culturelle la plus spontanément citée par les Français est “la visite de musée ou de monuments” (84 %). Nous avons une grande responsabilité à développer cet amour des Français pour le musée. »

Marie-Christine Labourdette, directrice chargée des Musées de France 

Ministère de la Culture

• Création : 1959

• Missions :
- rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France,
- conduire la politique de sauvegarde, de protection et de mise en valeur du patrimoine culturel,
- favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit et le développement des pratiques et des enseignements artistiques,
- définir, coordonner et évaluer la politique du Gouvernement relative aux arts du spectacle vivant et aux arts plastiques.

• Crédits de la mission Culture :
Loi de finances initiale 2024 :
3 732 M€
Loi de finances initiale 2023 : 3 513 M€
Loi de finances initiale 2022 : 3 271 M€
Loi de finances initiale 2021 : 3 015 M€
Loi de finances initiale 2020 : 2 877 M€
Loi de finances initiale 2019 : 2 930 M€
Loi de finances initiale 2018 : 2 937 M€
Loi de finances initiale 2017 : 2 901 M€
Loi de finances initiale 2016 : 2 739 M€
Loi de finances initiale 2015 : 2 595 M€
Loi de finances initiale 2014 : 2 579 M€
Loi de finances initiale 2013 : 2 627 M€

• Ministre de la Culture : Rachida Dati, depuis le 11/01/2024

• Christopher Miles
, directeur général de la création artistique
Florence Philbert, directrice générale des médias et des industries culturelles
Jean-François Hebert, directeur général des patrimoines et de l’architecture
Paul de Sinety, délégué général à la langue française et aux langues de France
Noël Corbin, délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle
• Secrétariat général : Luc Allaire

• Tél. :
01 40 15 83 31 (service presse)


Catégorie : Etat
Entité(s) affiliée(s) : Département des Etudes, de la Prospective, des Statistiques et de la Documentation


Adresse du siège

3 rue de Valois
75001 Paris France


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Fiche n° 58, créée le 27/09/2013 à 13:23 - MàJ le 02/10/2024 à 09:30


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