Le développement international des musées a pris un essor nouveau et significatif ces dernières décennies, symbolisé, pour ce qui est de la France, par la création du Louvre Abu Dhabi. À une action internationale autrefois limitée aux visiteurs étrangers, à la recherche de mécènes et aux échanges entre conservateurs, se sont ajoutées les coproductions d’expositions ou la délivrance d’expositions clé en main, l’implantation « d’antennes locales », l’expertise et l’ingénierie, la formation.., et ce dans un contexte géopolitique où le Moyen Orient, l’Asie, voire l’Afrique et l’Amérique Latine constituent de nouveaux territoires d’expansion internationale.

La notion de « marque muséale » qualifiée d’oxymore, la contradiction patrimoine et commerce : à ces débats récurrents s’ajoutent ou se substituent les thématiques d’industrie créative, de soft power, d’attractivité.

Diffusion culturelle, opportunité financière et commerciale, diplomatie d’influence, quelles ont été et sont encore les interférences entre ces 3 grands objectifs ? Comment la poursuite de ce développement se concilie-t-elle avec les préoccupations de durabilité, d’inclusion, de reconnaissance de la diversité ? Le recours au numérique et aux technologies immersives peut-il faciliter l’exportation des musées ? La concurrence internationale ne s’avère-t-elle pas de plus en plus sévère, par exemple pour la fonction d’expertise ?

Enfin, ce développement international concerne les grandes institutions nationales/parisiennes, et nullement les musées territoriaux : faible notoriété ou visibilité à l’international, relative faiblesse comparative des collections, mode de gestion inadapté (régie directe municipale). Cet état de fait est-il irrémédiable ?