« Le stream est Roi ». Certes. Mais alors quelle est l’influence respective des différents personnages composant la « Cour » ? Comment coexistent-ils, comment articulent-ils leurs relations, c’est à dire leurs rapports de force ?

Tarification, rentabilité, part entre streaming gratuit et payant, répartition de la valeur entre les parties prenantes, transparence de l’utilisation des algorithmes, refonte du système de rémunération (market centric, user centric, artist centric), devenir de la diversité culturelle, et aussi faux streams ou impact de la taxe nouvellement instaurée…, les sujets de débat, de divergence, de conflit sont multiples entre les uns et les autres.

Il est vrai que la situation est complexe. D’une part, les clivages passent entre les différentes catégories d’acteurs : les plateformes se déclarent pas (encore) rentables, la rémunération et la reconnaissance des créateurs, auteurs et artistes, de la part des services de streaming est très insuffisante selon les organisations qui les défendent, les producteurs et les artistes interprètes ont longuement débattu sur la rémunération minimale des seconds jusqu’à l’accord de 2022.
D’autre part, les clivages passent à l’intérieur même de ces catégories : entre les plateformes relevant des Gafam Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft américains ou chinois et les indépendantes, entre les artistes mainstream et les autres, entre le rap et les autres esthétiques musicales, entre les majors et les producteurs indépendants…

Qui tire le mieux son épingle du jeu ? Quelle est l’évolution prévisible ? La concertation des acteurs est-elle susceptible de trouver des équilibres négociés ?

Quel poids ont de leur côté les pouvoirs publics, ministère de la Culture, médiateur de la musique, Centre national de la musique, sans oublier l’Union Européenne (directive droit d’auteur de 2019) ?