Les politiques culturelles ont toujours voulu se préoccuper de la jeunesse ; éducation artistique et culturelle, tarifs ad hoc, lieux ou programmations spécialisées… Le constat est cependant sans ambiguïtés selon les enquêtes et analyses en vigueur : la culture « subie » (l’offre traditionnelle, « prescrite », « légitime ») n’est pas la culture « choisie » par les jeunes d’aujourd’hui, la génération Z. Les pratiques numériques sont majoritaires, les réseaux sociaux sont privilégiés, le streaming musical bénéficie d’abord au rap et au hip hop.

Bref, la culture de « la chambre » l’emporterait-elle sur celle des salles de spectacles ou des musées ? Symptôme supplémentaire : les vocations pour les métiers culturels, précédemment en hausse, sont en passe de faiblir.

Défiance à l’égard des institutions et des partis politiques, et de même, dédain, voire rejet, vis-à-vis des instances culturelles existantes… au profit des grandes firmes et industries régnant sur le web ?

Faut-il alors repenser l’action publique destinée à la jeunesse ? Quel rôle jouent à cet égard les formations supérieures spécialisées culturelles, le Pass Culture, l’objectif « 100 % EAC Éducation artistique et culturelle  » ?
Le déplacement des pratiques culturelles des jeunes induit-il un déplacement du regard habituel des professionnels culturels sur les jeunes ?

L’appel à la participation, et ses nouvelles formes de citoyenneté, d’association des jeunes aux décisions dans la vie culturelle et artistique, constitue-t-elle une démarche porteuse d’avenir ?Quant aux jeunes professionnels culturels, quelle place leur est donnée dans les organigrammes ou les programmations des structures culturelles ?