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« L’ouverture à la pop culture est le nouveau cap de la Paris Games Week » (Nicolas Vignolles, SELL)

News Tank Culture - Paris - Interview n°304098 - Publié le 24/10/2023 à 17:00
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©  SELL / Nicolas Gavet
©  SELL / Nicolas Gavet

« La grande nouveauté de la Paris Games Week 2023, c’est que nous avons souhaité élargir le plus possible l’expérience à la pop culture et aux cultures connexes aux jeux vidéo : le cinéma, la musique, les livres, la danse ou encore le sport. Ce projet d’ouverture est notre nouveau cap pour les 3 à 5 prochaines années », indique à News Tank Nicolas Vignolles, délégué général du SELL Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs , syndicat organisateur de la PGW Paris Games Week via Comexposium depuis 2010, le 24/10/2023. 

La 12e édition de la Paris Games Week aura lieu du 01 au 05/11/2023 à Paris Expo Porte de Versailles (15e) pour présenter au public les nouveaux jeux vidéo de fin d’année et des titres jouables en avant-première. Elle réunit constructeurs, éditeurs, studios et accessoiristes sur trois halls (pavillons 1, 2.2 et 3). Le programme comprend également des compétitions internationales d’esport, des stands de jeux “rétro”, un concours de cosplay Loisir consistant à jouer le rôle de personnages en imitant leur costume, leurs cheveux et leur maquillage , un “social corner” avec des dédicaces de créateurs de contenus, une librairie dédiée aux œuvres sur le jeu vidéo ou des ateliers de coding.

L’entrée est de 20 € au tarif plein et de 16 € en tarif réduit (moins de 18 ans, étudiants ou personnes en situation de handicap). L’entrée est gratuite pour les moins de 7 ans. « Pour notre public, c’est un véritable investissement, car pour le prix d’une entrée, il a la possibilité d’essayer de nouveaux jeux à sept semaines de Noël. À l’ère du tout numérique, cette plus-value justifie de venir à un événement gaming », ajoute Nicolas Vignolles, qui répond aux questions de News Tank.


La 12e édition de la Paris Games Week retrouve une configuration avec trois halls à Paris Expo Porte de Versailles. Pour quelles raisons ?

En 2022, nous avons organisé l’événement sur un seul hall après deux ans d’absence en 2020 et 2021 pour cause de pandémie. L’objectif était clairement de sauver le salon et de sauver la marque Paris Games Week. Pendant la manifestation, nous avons réalisé des enquêtes auprès des visiteurs. Et s’ils étaient heureux de retrouver l’événement, ils trouvaient ce hall unique exigu.

Si nous ne versons pas dans le gigantisme, l’expérience Paris Games Week doit être impérativement globale. C’est cela qui justifie le prix du billet et le déplacement à un événement physique à l’ère du digital. L’événement physique n’est pas du tout moribond, et encore moins dans le secteur du jeu vidéo, mais il faut donner aux visiteurs de bonnes raisons de sortir de chez eux. Notre secteur a la matière pour remplir trois halls avec un line-up de jeux vidéo qui justifie pleinement le retour à la grande PGW, celle d’avant la crise du Covid qui comptait déjà trois halls depuis 2016.

Qu’est ce qui fait la spécificité de ce salon par rapport aux autres rendez-vous mondiaux du secteur ?

Pour le prix d’une entrée, le public a la possibilité d’essayer de nouveaux jeux à sept semaines de Noël »

Ce qui fait notre différence par rapport à l’E3 (Los Angeles, États-Unis) ou à d’autres salons qui ont été soit annulés, soit fortement menacés, c’est que la PGW est un salon expérientiel. Les visiteurs ne viennent pas uniquement pour voir des bandes-annonces diffusées en exclusivité mondiale. Ce n’est d’ailleurs pas notre positionnement historique. Notre public veut jouer. Les espaces de jeu sont ainsi présents en très grande quantité. Ce qui a été parfois décrit comme une faiblesse au moment de la crise du Covid est sans doute ce qui fait aujourd’hui notre force. La PGW est l’un des tout premiers salons au monde en termes de “jouabilité” sur les nouveautés. Voilà sa promesse. Les visiteurs viennent passer la journée et sont sûrs de jouer à un minimum de 4 à 5 jeux, même s’il y a parfois un peu d‘attente.

Cette année, ils vont pouvoir tester « Prince of Persia : The Lost Crown », « Final Fantasy Rebirth », « Sonic Superstars », « Flashback 2 », « Super Mario Bros. Wonder », « Assassin’s Mirage », etc. C’est la plus-value de la PGW. Pour notre public, c’est un véritable investissement, car pour le prix d’une entrée, il a la possibilité d’essayer de nouveaux jeux à sept semaines de Noël. À l’ère du tout numérique, cette plus-value justifie de venir à un événement gaming.

La crise du Covid-19 n’a pas modifié cette promesse ?

Aujourd’hui, la qualité de l’expérience proposée aux visiteurs est primordiale, bien plus que la quantité. Nous ne sommes plus à l’ère du gigantisme. C’était déjà un peu vrai en 2019, mais cela s’est accentué. Nous ne pouvons plus accueillir un public à hauteur de 200, 250 ou 300 000 personnes de la même manière en 2023. C’est pour cette raison que la Paris Games Week a mis en place des allées plus larges pour pouvoir déambuler de manière aisée. Nous avons fait un travail conséquent pour réfléchir à la circulation des personnes dans et hors des stands avec nos adhérents. Aujourd’hui, l’événementiel doit être hautement qualitatif pour les gamers passionnés, mais aussi pour les familles qui ont à disposition des zones de repos par exemple, sans effet de foule et où les décibels émis par les stands sont maîtrisés.

L’autre nouveauté de la PGW 2023, c’est que nous avons souhaité élargir le plus possible l’expérience à la pop culture et aux cultures connexes aux jeux vidéo : le cinéma, la musique, la danse, les livres ou encore le sport.

Comment cela se traduit-il dans les allées du salon ?

2023 est la première année de ce nouveau projet d’ouverture à la pop culture qui est notre cap pour les 3 à 5 prochaines années. Cette année, nous allons mettre à disposition une salle cinéma Dolby de 40 places en partenariat avec Sony. L’espace projettera des bandes-annonces de jeux vidéo, de séries, de films avec une qualité cinématographique. Sur la grande scène de la Paris Games Week se mêleront gaming et musique avec un mini show autour des compositions vidéoludiques. Il y aura également plus de cosplay que les années précédentes avec le final du dimanche soir dédié au PGW Cosplay Loisir consistant à jouer le rôle de personnages en imitant leur costume, leurs cheveux et leur maquillage Championship, le premier tournoi de cosplay de niveau européen. Six cosplayers stars clôtureront le salon.

Nous voulons décloisonner le monde du sport et de l’esport  »

Il y a également une ouverture au monde du sport. Nous invitons six fédérations sportives à la PGW, avec notamment un terrain de basket 3x3 à disposition et un skatepark de 750 m². Nous voulons décloisonner le monde du sport et de l’esport et ces expériences sont importantes pour nous à un an des Jeux olympiques.

Voilà la philosophie générale de cette 12e édition. Pour nous, le gaming est au centre de l’expérience, et non pas le petit frère du cinéma ou de la littérature. De grands stands seront d’ailleurs consacrés aux livres sur le jeu vidéo ou aux mangas. Le gaming irradie à la PGW dans toutes ses dimensions. 

Est-ce que cela a un impact sur le budget de la manifestation ?

Ce sont des investissements forts, mais il s’agit surtout d’une autre approche de notre part. Il y a désormais beaucoup de nouveaux événements qui interrogent le modèle économique de la Paris Games Week. Cette concurrence achète à des associations ou des porteurs de projets des contenus à haute valeur ajoutée pour qu’ils viennent animer leurs événements. La Paris Games Week est construite tout autrement.

Le SELL fait ici l’effort financier pour mettre à disposition la Paris Games Week à Paris Expo Porte de Versailles. En contrepartie, les marques, qu’elles soient issues du jeu vidéo ou extérieures au secteur, achètent leur présence et leur espace au sein du salon. Pour l’instant, la Paris Games Week n’achète pas de contenus. Ce n’est pas notre fonctionnement, mais il y a aujourd’hui une réflexion autour d’échanges de visibilité, surtout auprès des marques qui cherchent à rajeunir leurs audiences. La visibilité de la PGW est telle que sur un an ou deux, nous sommes capables de concevoir de gros efforts pour accueillir ces nouvelles marques et tirer le meilleur en termes de visibilité. Mais en contrepartie, ces marques qui décollent donnent à la PGW une autre image.

Côté budget, il est assez proche de celui de 2019. Ce qui est une performance car l’inflation touche aussi l’événementiel de plein fouet et certains postes de coût ont considérablement augmenté.

Est-ce que cette inflation a eu un impact sur le prix du billet ?

Minime, nous y avons veillé. Nous avons augmenté d’un euro le tarif réduit et le plein tarif.

La course à la fréquentation est-elle toujours d’actualité ?

Cette année, nous voulons d’abord satisfaire les gamers et les familles, même si cela veut dire une fréquentation importante, mais moindre »

La question de l’affluence n’est pas secondaire, mais ce n’est plus une obsession. C’est aussi l’un des changements post-Covid. La course à la fréquentation n’est plus un objectif unique, ni pour les entreprises du secteur ni pour les organisateurs. C’est un véritable changement de doctrine, même si les grands constructeurs mondiaux et les éditeurs qui investissent à nos côtés pour être présents à la Paris Games Week et donner cette aura à l’événement, restent sensibles à cette question de l’affluence. Cette année, nous nous sommes fixé un plancher de +30 % de visiteurs par rapport à l’année dernière, c’est-à-dire 200 000 visiteurs minimum. En 2019, nous avons accueilli 317 000 visiteurs. Cette année, nous voulons d’abord satisfaire les gamers et les familles en termes d’expérience et de contenus proposés, même si cela veut dire une fréquentation importante, mais moindre.

Quelle est la part du jeu vidéo français dans ce salon ?

Le jeu vidéo français est très présent à la Paris Games Week, nous y veillons. C’était d’ailleurs une volonté affichée des organisateurs bien avant mon arrivée. Le large stand de jeux made in France occupe une position centrale dans le salon avec cette année un line-up important à disposition des visiteurs. Ce stand est fortement soutenu par le SELL, le CNC Centre national du cinéma et de l’image animée et les organisateurs de la PGW, et évidemment Capital Game qui en est l’opérateur. Sans ce partenariat, une telle exposition serait impossible. De nombreux studios indépendants seront également présents et une place sera faite aux écoles françaises de jeux vidéo. Enfin, je n’oublie pas le retour de l’espace « Jouez comme vous êtes », un stand de 165m² dédié aux questions de l’accessibilité et de l’inclusion dans les jeux vidéo.

• 2010 : 120 000

• 2011 : 180 000

• 2012 : 212 000

• 2013 : 245 000

• 2014 : 272 000

• 2015 : 307 000

• 2016 : 310 000

• 2017 : 304 000

• 2018 : 316 000

• 2019 : 317 000

• 2020 : Annulé

• 2021 : Annulé

• 2022 : 150 000

Nicolas Vignolles


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Fiche n° 5735, créée le 04/09/2014 à 07:11 - MàJ le 10/10/2024 à 15:02

Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL)

• Le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs est une association professionnelle créée composée des entreprises du secteur du jeu vidéo spécialisées dans l’édition.

• Création  : 1995. Il compte aujourd’hui vingt-cinq adhérents, dont vingt-deux éditeurs et trois membres associés.

• Missions : défendre les intérêts collectifs des éditeurs dans les différents domaines où ils sont engagés et lancer des campagnes d’information auprès des professionnels du jeu vidéo, des pouvoirs publics et des consommateurs, ainsi que l’organisation de la Paris Games Week chaque année à Paris. L’édition 2024 se tient du 23 au 27/10/2024.

• Président : James Rebours

• Contact  : Nicolas Vignolles, délégué général

• Tél. : (+33) 06 80 28 04 06


Catégorie : Syndicat / Parti politique


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Fiche n° 15079, créée le 08/09/2023 à 18:14 - MàJ le 28/10/2024 à 06:59

©  SELL / Nicolas Gavet
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