La baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la dépendance à l’égard des énergies fossiles s’accompagne-t-elle d’une baisse des dépenses, d’économies induites multiples, si bien que l’éco-responsabilité serait doublement vertueuse, à fois écologique et financière ?

Le réemploi de matériaux existants plutôt que l’achat de nouveaux, l’utilisation systématique de produits de longue durée d’usage (exemple ponctuel des ampoules basse consommation), le recours à une alimentation plus saine dans la restauration, plus encore la réduction d’échelles des manifestations et festivals, la mutualisation des tournées, voilà autant de pistes de travail ou de mesures, donc d’opportunités, susceptibles de générer des économies de fonctionnement, ouvrant la voie à la sobriété budgétaire.

Inversement, la construction de bâtiments écologiques ne peut-elle pas s’avérer plus onéreuse que les constructions traditionnelles, les matériaux recyclés coûter plus cher que des produits neufs, les voyages de longue distance en train plutôt qu’en avion davantage augmenter que réduire les frais de transport des œuvres et des artistes ?

Parallèlement aux bilans carbone, gagnerait-on à mettre en place des bilans financiers des mesures de développement durable ? Et aussi distinguer les coûts supportés à court terme de ceux induits à moyen et long terme, dont les signes, positifs ou négatifs, peuvent diverger ?

Au-delà, la transformation des usages, la réduction du nombre de représentations, la baisse des jauges de grands événements conduisent possiblement à une baisse des recettes propres, non compensée, ou seulement partiellement, par une réduction de coûts : quelles en seraient les conséquences pour les structures privées, quelles demandes de subvention accrue en résulteraient-elles pour les structures publiques ? En bref, quelles transformations des modèles économiques des activités culturelles sont à prévoir ?