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Think Culture 2021 : « L’innovation est l’un des moteurs des Vieilles Charrues » (Jérôme Tréhorel)

Paris - Actualité n°227646 - Publié le 07/09/2021 à 15:47
©  Seb Lascoux
Jérôme Tréhorel - ©  Seb Lascoux

« Depuis toujours, on doit savoir rester agiles et souples pour adapter nos organisations. On doit inventer et innover pour rester attractifs, se démarquer sans oublier de faire rêver nos festivaliers. L’innovation, c’est anticiper les changements, c’est agir au lieu de réagir, surtout dans les moments délicats. L’innovation, c’est nous aider à nous démarquer des autres », déclare Jérôme Tréhorel Directeur général @ Les Vieilles Charrues
, directeur du festival des Vieilles Charrues (Carhaix, Finistère) lors des keynotes sur l’innovation, dans le cadre de la 6e édition de Think Culture au Centre Pompidou (Paris 4e), organisé par News Tank Culture, le 07/09/2021.

« Aux Vieilles Charrues, l’innovation est l’un des moteurs de notre organisation. L’innovation est visible, ou pas. Cela peut recouvrir les nouvelles technologies, par la mise en place de logiciels ou d’applications. Dans le projet lui-même, il y a également des innovations. Dans l’organisation, au sein des équipes, dans les missions, dans les différents métiers, dans les lieux ou encore dans les parcours publics, nous mettons en place des innovations. Il existe également des pistes dans le secteur artistique pour innover en invitant de nouvelles esthétiques artistiques et culturelles comme les arts de la rue ou la photographie », ajoute-t-il.

« Organiser un festival, c’est quasiment organiser une ville »

  • « Pour illustrer l’innovation et la transformation de notre secteur, je vous parle de ce que je connais le mieux : les festivals. 
  • Un festival, c’était quoi au démarrage ? Si je prends l’exemple des Vieilles Charrues, c’était une bande de copains qui, tous passionnés de musique, voulaient organiser des concerts chez eux car il n’y en avait pas. Ils voulaient faire venir des artistes qui les faisaient rêver, partager l’émotion du live avec le public. 
Aujourd’hui, quand on parle de festivals, on parle marketing, fidélisation, circulaire Collomb, ou encore de marque »
  • Aujourd’hui, quand on parle de festivals, on parle data, marketing, cashless, zone de chalandise, fidélisation, circulaire Collomb, ou encore de marque.
  • Les festivals sont en pleine mutation avec de nombreux changements dans les outils, les stratégies, les acteurs, les organisateurs, mais également dans les réglementations, la législation et les modèles économiques. 
  • Tout a changé dans l’organisation d’un festival, des annonces de programmation aux outils de billetterie, de la restauration à la digitalisation de la communication, de la gestion des déchets à la gestion de l’énergie. Même l’organisation et la construction de la programmation ont changé. 
  • Que s’est-il vraiment passé ? Ces transformations étaient-elles souhaitées ? 
  • Organiser un festival c’est, initialement, organiser une rencontre entre des artistes et un public dans un lieu éphémère et unique. 
  • Organiser un festival, c’est quasiment organiser une ville où on va accueillir 10 000, 20 000 ou 70 000 personnes chaque jour pendant plusieurs jours. Des festivaliers vont vivre sur place. On doit les nourrir, trouver des solutions pour les héberger et organiser en toute sécurité leur séjour pour qu’ils puissent faire la fête et découvrir les artistes de demain. »

« L’innovation, c’est anticiper les changements, c’est agir au lieu de réagir »

  • « Depuis toujours, on doit savoir rester agiles et souples pour adapter nos organisations. On doit inventer et innover pour rester attractifs, se démarquer sans oublier de faire rêver nos festivaliers.
  • L’innovation, c’est anticiper les changements, c’est agir au lieu de réagir, surtout dans les moments délicats. L’innovation, c’est nous aider à nous démarquer des autres. 
Aux Vieilles Charrues, l’innovation est l’un des moteurs de notre organisation »
  • Aux Vieilles Charrues, l’innovation est l’un des moteurs de notre organisation. L’innovation est visible, ou pas. Cela peut recouvrir les nouvelles technologies, par la mise en place de logiciels ou d’applications. Dans le projet lui-même, il y a également des innovations. Dans l’organisation, au sein des équipes, dans les missions, dans les différents métiers, dans les lieux ou encore dans les parcours publics nous mettons en place des innovations. Il existe également des pistes dans le secteur artistique pour innover en invitant de nouvelles esthétiques artistiques et culturelles comme les arts de la rue ou la photographie. 
  • Les innovations peuvent aussi être liées à des contraintes conjoncturelles comme les crises, des évolutions de réglementations ou de nouvelles législations. Mais les innovations peuvent aussi venir d’intuitions. »

« Transformer les contraintes en forces pour le festival comme les festivaliers » 

  • « Les crises successives ont profondément transformé le secteur des festivals. Elles nous ont obligé à nous réadapter, à nous réinventer pour exister ou résister. L’idée étant de transformer ces contraintes en bénéfices, en forces pour le festival et les festivaliers.
  • Une des premières crises qui nous a modifiés, c’est celle du disque qui a eu un impact et des dommages collatéraux très importants sur le secteur des festivals, avec un changement de comportement des festivaliers dans la manière de consommer de la musique, que ce soit en écoute ou en live.
La très forte augmentation des cachets artistiques nous a obligé à revoir notre modèle économique »
  • La très forte augmentation des cachets artistiques nous a obligé à revoir notre modèle économique. Nous avons innové en trouvant d’autres revenus et en développant le mécénat et le sponsoring. 
  • L’impact des attentats a modifié de manière importante nos organisations. Nous avons revu nos dispositifs d’accueil, les parcours, la sécurité. Un travail important a été mis en place, en concertation avec les services de l’État. Nous avons subi une forte augmentation de coûts par rapport à ces nouveaux dispositifs indispensables pour pouvoir ouvrir. 
  • Nous avons mis en place de nouveaux outils pour contrôler le public, comme les billets nominatifs qui étaient initialement une contrainte mais qu’on a transformé en force pour lutter contre le marché noir. 
Il existe plus de festivals, plus de salles, plus de tournées, mais il n’y a pas plus de festivaliers et ils n’ont pas plus d’argent.  »
  • Enfin, on connaît un phénomène de concentration dans notre secteur. L’arrivée de nouveaux acteurs, de nouveaux organisateurs, des opérateurs étrangers et français qui ont choisi de diversifier ou de développer leurs activités avec des forces de frappe et des moyens sans précédent sème le doute et le trouble dans notre secteur. 
  • On observe des évolutions dans les modèles économiques, dans les statuts juridiques et surtout une augmentation de l’offre sur tous les territoires. Il existe plus de festivals, plus de salles, plus de tournées, mais il n’y a pas plus de festivaliers et ils n’ont pas plus d’argent. 
  • Pour finir, cette fameuse crise sanitaire nous a contraint à arrêter brutalement nos activités. Le risque immédiat était la pérennité de nos structures, la pérennité des emplois. Grâce au soutien de l’État et des collectivités, nous avons pu passer le cap d’une année sans activité. Mais cette année a été douloureuse. Nous avons tous travaillé pour trouver des solutions pour rebondir, exister et maintenir cette diversité culturelle. »

« En 2021, nous avons imaginé un nouveau projet en nous adaptant au cadre imposé »

  • « Cette année, nous avons fait en sorte de trouver, malgré les incertitudes, des solutions pour exister en période de crise sanitaire et éviter un deuxième été silencieux.
  • Il a fallu se réinventer, échanger, composer avec ces incertitudes, travailler différemment, changer nos habitudes, sortir de nos zones de confort, travailler avec de nouveaux acteurs, élargir nos champs de réflexion avec d’autres secteurs, d’autres services de l’État comme la santé et le numérique. 
  • Faire, défaire, refaire, cela a été notre quotidien pendant tout le printemps, en espérant y arriver, en espérant retrouver ces moments de rencontres. 
  • Nous avons imaginé un nouveau projet en nous adaptant au cadre imposé par cette crise. Les équipes étaient portées par l’envie, le besoin, le devoir de célébrer ces retrouvailles, de relancer la machine, de faire travailler les équipes, les artistes, les prestataires, les intermittents. Nous avons tout repensé, tout réinventé. Ce fut différent, mais on l’a fait. Et ce fut tellement bon de se revoir, de retrouver les concerts, le public. »

« Transformons les contraintes en forces et en surprises. Gardons la passion, l’audace et la folie qui nous animent »

  • « Il faut se tourner vers demain. Nous préparons déjà les prochaines éditions, mais que va-t-il se passer avec la reprise ? Une fois que la crise sanitaire sera derrière nous, arrivera le moment de la fin des accompagnements et des aides. Il faudra rester vigilant sur l’évolution du modèle économique des festivals, sur le maintien de la diversité culturelle. 
Demain, restons vigilants sur l’évolution du modèle économique des festivals et sur le maintien de la diversité culturelle »
  • Les risques d’abus de position dominante, de concurrence déloyale existent. Ce sont des termes que nous n’imaginions même pas évoquer dans notre secteur il y a quelques années. 
  • Il y a des risques pour le public, comme l’uniformisation de l’offre avec des billets de plus en plus chers. Et des risques pour le maintien de la diversité culturelle. 
  • L’innovation des festivals, c’est rester vigilant sur le rapport entre les producteurs et les diffuseurs, c’est amplifier les relations avec l’État, anticiper, se concerter afin de construire demain. 
  • Que l’on soit un festival d’entreprise, un festival semi-associatif ou un festival 100 % associatif, ne perdons pas de vue l’essence de notre métier, à savoir créer la rencontre magique entre le public et les artistes, créer une expérience unique autour des valeurs de la musique live. 
  • Il faut inventer pour demain. Transformons les contraintes en forces et en surprises et gardons la passion, l’audace, la folie qui nous anime. »

Jérôme Tréhorel


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Parcours

Les Vieilles Charrues
Directeur général
Les Vieilles Charrues
Responsable communation, presse, partenariat et mécénat

Fiche n° 797, créée le 19/11/2013 à 12:28 - MàJ le 23/04/2020 à 18:48

Les Vieilles Charrues

Festival créé en 1992 dans la commune de Landeleau (Finistère) et déménagé à Carhaix en 1995.
• 33e édition : du 17 au 20/07/2025

• Fréquentation :
- 32e édition : « plus de 250 000 personnes »
- 31e édition : 346 000 festivaliers
- 30e édition : 280 000 festivaliers
- 29e édition, du 08 au 18/07/2021 : sous une forme revue avec 10 soirées de concerts
- 28e édition : 270 000 festivaliers
- 27e édition : 280 000 festivaliers
- 26e édition : 280 000 festivaliers
- 25e édition : 278 000 festivaliers
- 24e édition : 202 000 festivaliers
- 23e édition : 175 000 festivaliers
- 22e édition : 160 000 festivaliers
• Direction : Jérôme Tréhorel
• Programmation : Jean-Jacques Toux et Jeanne Rucet
Contact : Claire Malard, responsable presse



Catégorie : Festival / Salon


Adresse du siège

Aux dépendances de Persivien
29834 Carhaix-Plouguer Cedex France


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Fiche n° 36, créée le 27/09/2013 à 13:23 - MàJ le 15/07/2024 à 11:52

News Tank Culture (NTC)

• Média d’information indépendant et innovant, spécialisé dans l’actualité de la musique, du spectacle vivant, des musées, monuments et du patrimoine et, depuis 2023, des nouvelles images.
• Création : septembre 2012
• Proposant à la fois un fil d’actualités, des dossiers de fonds, des interviews et de grands entretiens, des data et un annuaire des professionnels et des organisations, News Tank Culture s’adresse aux dirigeants et acteurs de la culture. Il organise également chaque année Think Culture, une journée d’échange et de débat autour de l’innovation dans le pilotage de la culture, avec la volonté de décloisonner les secteurs culturels.

• Direction :
- Bertrand Dicale, directeur général
- Anne-Florence Duliscouët, directrice de la rédaction
- Jacques Renard, directeur délégué Think Culture
- Alexis Bouhelier, directeur du développement

• News Tank Culture est une filiale de News Tank Network, créée par Marc Guiraud et Frédéric Commandeur, qui a également développé :
- News Tank Sport,
- News Tank Éducation et Recherche,
- News Tank RH Management,
- News Tank Cities,
- News Tank Mobilités,
- News Tank Énergies,
- News Tank Agro.

Le groupe emploie une centaine de collaborateurs.


Catégorie : Média
Maison mère : News Tank (NTN)


Adresse du siège

48 rue de la Bienfaisance
75008 Paris France


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Fiche n° 6882, créée le 03/04/2018 à 03:02 - MàJ le 17/09/2024 à 17:06


© News Tank Culture - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

©  Seb Lascoux
Jérôme Tréhorel - ©  Seb Lascoux