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Think 2021 : « Pour relever ses défis, l’Europe doit placer la culture au centre » (Mariya Gabriel)

Paris - Actualité n°227541 - Publié le 07/09/2021 à 16:38
©  Seb Lascoux
©  Seb Lascoux

« La culture en Europe est unique. Il y a 12 millions d’emplois dans le secteur culturel et créatif, c’est davantage que dans le secteur automobile. C’est aussi une responsabilité : celle de soutenir un secteur dont le potentiel n’est pas encore développé comme il le mériterait », déclare Mariya Gabriel Première ministre @ Chef du Gouvernement - Bulgarie
, Commissaire européenne à l’Innovation, la Recherche, la Culture, l’Éducation et la Jeunesse, lors de sa keynote en ouverture de la 6e édition de Think Culture le 07/09/2021 au Centre Pompidou (Paris 4e).

« Nous devons saisir le momentum pour mettre en avant la culture. Parce que si aujourd’hui l’Europe est face à trois défis (la relance après l’épidémie, le numérique et le pacte vert), sa chance de les relever est de placer la culture et les secteurs culturels et créatifs au centre », ajoute la commissaire qui annonce plusieurs nouveautés en matière de soutien européen aux secteurs culturels et créatifs. « Le programme Horizon Europe, qui reste très méconnu alors que c’est le plus grand programme de recherche et d’innovation au monde (95,5 Md€), comprendra pour la première fois un cluster culture (doté de 2,4 Md€ de budget) », indique-t-elle notamment.

« Je ne vois pas la culture comme un secteur mais comme un vecteur » (Mariya Gabriel)

  • « Voici une belle occasion de continuer à œuvrer pour que la culture, les secteurs culturels et créatifs soient le plus haut possible dans l’agenda européen.
  • Le secteur traverse une période très difficile avec la pandémie dont nous avons tous vu l’impact négatif. 31 % de pertes de revenus, le chiffre est alarmant. Mais nous avons aussi tous vu pendant la crise combien la culture est essentielle à notre bien-être et comment, par le biais de l’innovation, le secteur peut aussi proposer des produits et services bénéfiques à la société.
  • La culture est certes notre ADN, notre bien-être, elle permet une cohésion sociale unique, mais les secteurs culturels et créatifs constituent aussi un atout économique pour l’Europe, dans lequel elle a intérêt et besoin d’investir davantage.
  • La culture en Europe est unique. Il y a 12 millions d’emplois dans le secteur culturel et créatif, c’est davantage que dans le secteur automobile. C’est aussi une responsabilité : celle de soutenir un secteur dont le potentiel n’est pas encore développé comme il le mériterait. 
  • On sait bien combien les compétences de l’Union européenne sont limitées dans les secteurs culturels et créatifs. Mais, par le biais de l’innovation, nous devons saisir le momentum pour mettre en avant la culture. Parce que si aujourd’hui l’Europe est face à trois défis (la relance après l’épidémie, le numérique et le pacte vert), sa chance de les relever est de placer la culture et les secteurs culturels et créatifs au centre.
  • Pour la 1re fois sur l’agenda européen, grâce au plan européen, nous avons de nouveaux instruments pour soutenir le secteur.
    • D’abord, le programme Europe créative. Dans un contexte très difficile, nous avons pu obtenir 60 % d’augmentation du budget (à 2,4 Md€) par rapport à la période précédente. Je souhaite attirer l’attention sur les laboratoires d’innovation dans ce programme. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de voir comment élargir les audiences, comment se saisir du numérique comme d’une opportunité et pas seulement comme une bataille. Je compte aussi beaucoup sur les jeunes car nous avons besoin de startups, d’idées disruptives.
    • Ensuite, 2e grande nouveauté à laquelle le secteur ne pense pas spontanément, c’est le programme Horizon Europe, qui reste très méconnu alors que c’est le plus grand programme de recherche et d’innovation au monde (95,5 Md€). Pour la première fois, il y aura un cluster culture (2,4 Md€ de budget). De quels contenus allons-nous l’emplir ? Nous avons notamment besoin d’une plateforme européenne des secteurs culturels et créatifs, qui restent largement fragmentés et doivent surmonter les obstacles chacun de leur côté. Cette plateforme réunirait les petits, grands, plus ou moins avancés pour qu’ils puissent travailler ensemble. Il faudrait aussi avoir un cloud européen de l’héritage culturel. Dans 5 ans, ce sera trop tard. Il ne faudrait pas qu’il nous arrive avec la culture ce qui est arrivé avec les GAFA Google, Apple, Facebook et Amazon. pour les plateformes B-to-C Business to consumer .
    • Ensuite, 3e grande nouveauté : l’Institut européen de l’innovation et de la technologie. Il est unique en ce qu’il réunit d’emblée le triangle de la connaissance : la recherche, l’innovation et l’éducation. Cette année, nous aurons une nouvelle communauté d’innovation et de communication, qui sera focalisée sur les secteurs culturels et créatifs. Ces secteurs constituent un écosystème, l’un des 14 que nous avons identifiés avec le commissaire Thierry Breton, mais il reste encore à développer. Il nous faut voir comment il peut créer des bénéfices, donner des chances de développement de carrières et de perspectives.
    • Le 4e élément est le Plan de relance. Peut-être n’y a-t-il pas eu autant de voix qu’on l’aurait souhaité pour parler fort de culture, mais depuis le lancement du plan “Next Generation EU”, il est établi que 2 % doivent être dédiés à la culture dans l’ensemble des États membres. Nous n’y arriverons pas dans chaque État membre, mais ce seuil sera atteint globalement au niveau européen. C’est une bonne nouvelle car cela représente environ 9 Md€.
  • J’insiste sur les financements car le secteur a besoin de ce soutien, mais la question aujourd’hui est d’avoir des idées vers quoi les orienter. L’enjeu est de s’assurer que le contenu de ces instruments répondra aux besoins. Il nous faut grâce à ces outils avoir de nouveaux partenariats, des synergies. Chacun - Europe, État, secteur culturel et créatif, secteur privé - a un rôle à jouer pour que cet écosystème voit le jour. Cela passe par l’innovation.
  • Il nous faut aussi construire des synergies avec d’autres programmes de l’Union. Je ne vois pas la culture comme un secteur mais comme un vecteur. Si nous voulons nous développer, voir les politiques être efficaces et plus en accord avec les réalités, la culture est le vecteur qui peut permettre de toucher et de jouer sur quelque chose d’unique que nous partageons en tant qu’Européens.
  • Ici, les synergies ne sont pas évidentes. On en parle depuis des années mais il faut les alimenter de nouveau. Dans le cadre de mon portefeuille, il y a au moins quatre synergies à établir avec :
    • le programme Erasmus + (dont le budget a été doublé à 28 Md€ pour la prochaine période). Nous voulons notamment développer les projets permettant aux jeunes d’acquérir des compétences dans le secteur.
    • les Alliances universitaires européennes (qui sont les Universités européennes du futur) qui réunissent 280 universités au sein de 41 alliances. 10 d’entre elles sont centrées sur la culture, toujours via le prisme de l’innovation et de l’écosystème, avec, dès le départ, des partenariats avec l’État, les Régions et le secteur privé. Je vous invite à nous aider à les développer.
    • le Pacte pour les compétences. Depuis mon arrivée, j’ai commencé à consulter l’ensemble de l’écosystème et il y a un vrai besoin de réactualiser, de moderniser et de transmettre. Cela reste un défi.
    • Enfin, le Pacte vert, sur lequel je veux attirer l’attention car c’est de nouveau un sujet auquel on ne pense pas spontanément quand on aborde la culture. Nous avons une nouvelle initiative : le New European Bauhaus. Pour que ce Pacte vert ait une chance de réussir, nous devons le transformer en projet culturel. Nous devons faire en sorte que ce projet soit ressenti et porté par les citoyens. C’est exactement l’objectif de notre initiative : construire ce pont entre le monde de l’art et de la culture et le monde de la science et de la technologie. Comment ensemble nous pouvons intégrer la beauté, la durabilité et l’inclusion dans ce que nous voulons autour de nous comme espace de travail, d’habitat, tout ceci avec la culture au cœur du projet. N’hésitez pas à nous soumettre vos idées. C’est quelque chose d’assez inhabituel pour la Commission, mais nous sommes, depuis janvier 2021, dans une phase ouverte de co-design de cette initiative avec tous les citoyens de l’Union. Nous sommes à l’écoute pour imaginer ce à quoi elle doit ressembler.
  • Nous avons besoin d’événements comme Think Culture pour que ce que fait l’Europe dans le domaine de la culture, même dans le cadre de ses compétences restreintes dans ce domaine, puisse être popularisé et partagé, et ce dans un esprit d’innovation. Parce que c’est grâce à chacun de vous qu’on pourra faire en sorte que ces instruments ne soient pas juste des mots mais provoquent de l’action et motivent à continuer tous ensemble en faveur des secteurs culturels et créatifs. »

    Mariya Gabriel, Commissaire européenne à l’Innovation, la Recherche, la Culture, l’Éducation et la Jeunesse, le 07/09/2021

Mariya Gabriel


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Parcours

Chef du Gouvernement - Bulgarie
Première ministre
Commission européenne
Commissaire européenne à l’Innovation, la Recherche, la Culture, l’Éducation et la Jeunesse
Commission européenne
Commissaire européenne à l’Économie et la Société numériques
Parlement européen
Vice-présidente du PPE
Parlement européen
Députée européenne
Parlement européen
Secrétaire parlementaire des eurodéputés du parti Gerb au sein du groupe PPE
Sciences Po Bordeaux (IEP Bordeaux)
Assistante temporaire d’enseignement et de recherche

Établissement & diplôme

Sciences Po Bordeaux (IEP Bordeaux)
Diplômée

Fiche n° 23916, créée le 07/07/2017 à 10:11 - MàJ le 12/05/2023 à 11:10


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©  Seb Lascoux
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