Notre pays a jusqu’ici réussi à défendre l’exception culturelle et ses capacités de production et de création, face aux pressions extérieures, aux enjeux de négociations internationales, aux mutations économiques, et ce grâce à son tissu d’entreprises et de créateurs, tout en s’appuyant sur un système de soutien financier et règlementaire, français et européen. Qu’en est-il à présent, qu’en sera-t-il demain ?

Les nouveaux enjeux prennent une place grandissante : innovation technologique, concurrence internationale accrue, souveraineté numérique, transition écologique. Les industries culturelles et créatives, jeu vidéo, nouvelles images, industries musicales et spectacle vivant sont-elles en mesure de faire face ? Financement de projets innovants, développement des entreprises jeunes ou matures, formation des nouveaux talents, quels sont les moyens d’action ?

La technologie-t-elle pris le pouvoir ? Par-delà la diffusion accrue des œuvres et la meilleure connaissance des publics par les données, quel est son impact sur la création artistique elle-même ? L’algorithme se substitue-t-il à l’art, ou bien peut-il être un outil intégré dans le processus de création ? Y-a-t-il un art numérique ? Que devient l’authenticité de l’œuvre ?

L’intelligence artificielle est à présent sur le devant de la scène et suscite des interrogations vertigineuses. Levier de croissance, simplification des tâches, baisse des coûts … telles sont les promesses. Mais quel peut en être l’impact sur les modalités de production et de diffusion ?
L’intelligence artificielle va-t-elle faciliter l’accessibilité de la culture ? Les modèles économiques sont-ils appelés à se transformer ? Faut-il engager un vaste programme de formation des professionnels culturels ?

Et voici les menaces possibles ou agitées dans la culture à propos de l’intelligence artificielle : déshumanisation de l’acte créateur, déstabilisation du droit d’auteur, disparition d’emplois culturels, baisse des revenus des créateurs… Comment réagir, comment garder le contrôle, quel doit être le rôle de la régulation et de l’encadrement au niveau national et/ou européen ? Comment mobiliser l’ensemble des professionnels ?