Think Culture a déjà abordé le sujet de la décentralisation culturelle dans ses précédentes éditions. Il y revient, dès lors que le Président de la République entend à présent, sur un plan général, « ouvrir le chantier d’une nouvelle étape de la décentralisation ». Il convient de rappeler que la décentralisation culturelle, entendue au sens juridique de transfert de compétences et/ou de ressources de l’État aux différents niveaux de collectivités territoriales, a été, depuis qu’elle a été entamée il y a plus de 40 ans avec les lois Deferre, d’une ampleur relativement faible.

Dès lors, le plaidoyer en faveur de l’accroissement de cette décentralisation s’appuie à la fois sur le souhait d’intensifier les capacités d’action des collectivités territoriales - même si celles-ci ont d’ores et déjà largement investi le champ culturel au titre de leur compétence générale - et sur le constat d’un paysage culturel confus : enchevêtrement des compétences, empilement de dispositifs contractuels, manque de cohérence. Il s’agirait alors de repositionner l’État sur quelques missions essentielles, et de laisser enfin la main aux acteurs près du terrain.

L’argumentation contraire fait valoir que l’État a joué et joue encore un rôle clef et historiquement très positif dans la vie culturelle, que les financements croisés ont prouvé depuis longtemps leur pertinence et contribuent à garantir l’indépendance des professionnels, et de plus que l’addition des responsabilités, bien loin d’entraver l’action culturelle, est vitale pour son développement et constitue un facteur d’enrichissement. Dans cette perspective, la réforme souhaitable consiste à développer la coopération et la contractualisation entre les collectivités publiques, encore perfectible.

Alors, quelle projection dans l’avenir, au regard des nouveaux enjeux, la transition écologique, la numérisation … ?